Sénégal : Deux morts dans des manifestations
Deux personnes ont été tuées lundi dans le sud du Sénégal, lors de manifestations qui ont suivi l’inculpation et le placement en détention de l’opposant Ousmane Sonko, pour appel à l’insurrection, a annoncé le ministère de l’Intérieur. Ousmane Sonko a été inculpé et écroué lundi pour divers crimes, dont l’appel à l’insurrection ayant provoqué des tueries justifiant la dissolution de son parti. Le ministère de l’Intérieur a annoncé que des « manifestations » ont éclaté lundi après-midi dans la ville de Ziguinchor (sud) où « deux corps sans vie » ont été découverts, dans un communiqué. Moins de deux heures après l’inculpation de Sonko, le ministre de l’Intérieur Antoine Abdoulaye Félix Diome avait annoncé dans un précédent communiqué la dissolution de son parti, le Pastef, justifiant sa décision par ses appels « fréquents » à des « mouvements insurrectionnels » qui ont fait de nombreux morts en mars 2021 et juin 2023 et entraîné « des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés ». L’opposant a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible, selon des juristes. Sa condamnation a engendré des troubles au Sénégal, qui ont fait seize morts selon les autorités, une trentaine selon l’opposition.
Des heurts sporadiques ont éclaté lundi en début de soirée aux Parcelles assainies, dans la banlieue, où des jeunes se sont attaqués aux forces de l’ordre qui les ont dispersés avec des gaz lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP. Les autorités sénégalaises ont par ailleurs coupé lundi temporairement l’accès à internet sur les téléphones mobiles en mettant en avant la « diffusion de messages haineux et subversifs » sur les réseaux sociaux, après les appels à manifester contre l’arrestation de M. Sonko.
R.I. avec agences