Ghali : « Le Maroc est une menace pour la région »
Brahim Ghali fustige le Maroc et met en garde contre les politiques hostiles de l’occupant au service d’agendas subversifs attentatoires à la paix dans la région. Le président de la République arabe sahraouie démocratique et Secrétaire général du Front Polisario, qui s’exprimait lors de la clôture de la 11e université d’été des cadres du Front Polisario et de la République sahraouie à l’université de Boumerdès affirme que « d’aucuns n’ignorent aujourd’hui que la dangerosité de la politique hostile de l’occupant marocain ne se limite plus au soutien apporté aux bandes criminelles et au terrorisme, et va plus loin à travers des alliances suspectes scellées avec des puissances coloniales expansionnistes afin de promouvoir des agendas subversifs visant la paix et la sécurité dans toute la région ». Ghali rappellera que la partie sahraouie avait mis en garde contre les dangers qu’encoure la région du fait de la politique expansionniste de l’Etat d’occupation marocain. Le président de la République arabe sahraouie démocratique s’est dit « confiant » en la capacité des peuples de la région « à se mobiliser ensemble et avec responsabilité, en vue de mettre un terme à ces plans qui visent une exploitation des plus brutales de leurs richesses ». A propos de la reprise de la lutte armée du peuple sahraoui, Brahim Ghali rappelle que c’est une décision du peuple sahraoui plébiscitée par le 16e Congrès du Front et qu’elle est intervenue « en riposte aux pratiques barbares de l’occupant à l’encontre des civils sahraouis sans défense et son pillage méthodique des richesses naturelles devant un silence troublant, voire un complot abject de certaines parties au niveau du Conseil de sécurité ». Condamnant « fermement les pratiques d’oppression, de harcèlement, de restriction et de blocus exercées à l’encontre du peuple sahraoui dans les territoires occupés et dans le sud du Maroc », Ghali appelle les Nations unies à « intervenir sans délai pour mettre un terme à ces violations flagrantes des droits de l’homme, lever ce blocus inique, et libérer les héros du groupe Gdeim Izik et de l’ensemble des détenus sahraouis dans les geôles marocaines ». Le président Sahraoui se référant à la charte et les résolutions onusiennes, a saisi l’occasion pour rappeler à l’ONU sa responsabilité, déclarant que les Nations unies doivent « assumer leur pleine responsabilité dans leur engagement à décoloniser la dernière colonie en Afrique ». Brahim Ghali exhorte l’ONU de permettre à la Minurso de s’acquitter de son mandat, à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination, conformément au plan de règlement africain de 1991, « unique accord signé par les deux parties au conflit et validé par le Conseil de sécurité ». Ghali n’épargnera pas l’Union africaine qu’il rend également responsable pour « mettre un terme à la violation flagrante par le Royaume du Maroc de son acte constitutif » et de mettre fin à une occupation militaire illégale de territoires de la République sahraouie, un des membres fondateurs de l’Organisation panafricaine. Le président Sahraoui ajoutera que « l’Union européenne (UE) est, elle aussi, dans l’obligation de se conformer aux dispositions du droit international et du droit international humanitaire au Sahara occidental, de respecter pleinement les arrêts de la Cour de justice européenne (CJUE) qui stipulent la nullité de tout accord avec le Royaume du Maroc concernant les territoires occupés du Sahara occidental, considérant qu’il s’agit de deux pays séparés et distincts ». Il mettra en garde contre « toute tentative de contourner ces jurisprudences claires ou de se soumettre aux politiques de provocation, aux lobbies de corruption et à l’achat des consciences, adoptées par l’Etat d’occupation marocain ». Pour Brahim Ghali « Il est inadmissible de voir des entreprises européennes se soumettre à ces pratiques et participer à des actes de piraterie manifestes et à un détournement flagrant des richesses d’un peuple sans défense, victime d’une occupation militaire marocaine illégale ». Condamnant la position de l’Espagne et son soutien des politiques expansionnistes hostiles, prise par Pedro Sanchez, Brahim Ghali invite le prochain gouvernement espagnol à revoir cette position conformément à la légalité internationale et à la responsabilité l’Espagne.
Hocine Fadheli