Location d’engins de gré à gré : Nouvelle enquête au complexe Sider El Hadjar
Une nouvelle enquête s’ouvre au complexe sidérurgique Sider El-Hadjar. L’enquête concerne un contrat de gré à gré pour la location d’engins, passé avec l’entreprise Tonic industries. Selon une source sécuritaire, des convocations pour audition ont été envoyées par la section de recherches du groupement de Gendarmerie nationale d’Annaba aux cadres ayant un lien avec cette affaire. La mesure est intervenue sur la base de l’ouverture d’une enquête sur un contrat de location d’équipements de travaux publics, passé de gré à gré avec Tonic industries, , a-t-on précisé. Le dossier de l’affaire est pris en charge par, nous dit-on, le parquet près le pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed à Alger. L’affaire remonte au 13 juin 2018, date de la signature de la commande de location auprès de l’entreprise Tonic Industries, ont rappelé nos sources. Une commande qui avait à l’époque fait l’objet de nombreuses plaintes déposées au niveau du groupe Imetal et le ministère de l’Industrie en raison des dommages qu’elle a occasionné à l’entreprise, qui se trouvait dans une situation financière difficile. D’autant plus que le contrat a été conclu directement avec l’EPE Tonic Industrie pour une durée d’un an, pour un montant de 106 milliards de centimes, sans le recours à l’ouverture de consultations avec toutes les institutions actives dans le domaine. Autre irrégularité, entachant ce contrat de location, la facturation de la location des engins était établie par jour et non par heures d’exploitation, selon ce que stipule le contrat et comme expliqué par la même source. Celle-ci a souligné que cette affaire s’inscrit également dans le cadre des enquêtes judiciaires en cours au niveau de l’entreprise Sider El Hadjar au cours des années précédentes. Rappelons que le complexe sidérurgique d’El Hadjar a, récemment connu plusieurs secousses après que le Service central de lutte contre la criminalité, spécialisé dans la lutte et les enquêtes sur les crimes financiers et économiques, ait convoqué plus de 40 employés de Sider El Hadjar, dont entre autres des syndicalistes, le directeur financier du complexe , le chef du département de l’unité de laminage à chaud ainsi que le directeur général du groupe Imetal Tarek Bouslama et Kamal Friteh, secrétaire général de wilaya d’Annaba de l’UGTA, l’ancien directeur des ressources humaines(DRH) de l’EPE Sider El Hadjar et directeur de l’administration général (DAG) ainsi que le directeur de l’unité d’Annaba de l’entreprise nationale de récupération, lesquels ont été arrêtés. Rappelons que les enquêtes ont trait au dossier de la gestion du complexe Sider et de l’investissement. Des dossiers qui ont fait l’objet d’une enquête au cours de la période précédente par l’Inspection générale de la Présidence de la République, en plus de l’enquête sur des questions purement syndicales liées au volet des élections des sections et de la structure syndicale et à certains des conflits résultant de ces opérations. Les enquêtes ont abouti à l’implication des cadres cité sis-dessus en plus du président directeur général du groupe Sider dans des affaires de corruption et des dépassements qui ont été enregistrés dans la gestion du groupe industriel public opérant dans le domaine des industries métallurgiques et sidérurgiques Imetal, à savoir la dilapidation des deniers publics, atteinte à l’économie nationale, abus de fonction délibéré pour octroi d’indus privilèges dans la conclusion d’un marché ou contrat ce qui a causé la baisse de la production et a provoqué des dommages aux installations névralgiques du complexe sidérurgique qui ont connu des arrêts à répétition, occasionnant des pertes financières considérables au groupe et au Trésor public, en plus de la contraction de marchés et contrats contraires à la réglementation en vigueur au niveau des deux importantes filiales, à savoir le complexe Sider El Hadjar et l’entreprise nationale de récupération, ENR. Suite à quoi, rappelons-le, le juge d’instruction, près le pôle pénal économique et financier de la cour d’Alger, avait ordonné, le placement en détention provisoire les deux cadres dirigeants, des deux groupes Imetal et Sider. Aujourd’hui, avec cette affaire de contrats de location d’engins auprès de de l’entreprise Tonic Industries qui fait l’objet d’une instruction, la gestion du complexe Sider El Hadjar, est sous la loupe pour faire tomber des responsables qui, jusqu’ici, se considèraient d’atteinte. Notons que les rapports d’audition de la gendarmerie nationale seront transmis au magistrat instructeur du pôle économique et financier de Sidi M’Hamed (Alger). La décision de ce dernier pourrait à priori donner lieu à une autre série d’arrestations, si des faits de dépassements et corruptions venaient à se confirmer. En attendant, c’est le wait and see.
Sofia Chahine