Afghanistan : Plus de 2.000 morts dans un puissant séisme
Plus de 2.000 personnes sont mortes dans l’ouest de l’Afghanistan frappé par un violent séisme samedi, qui a provoqué d’énormes dégâts, selon un nouveau bilan officiel communiqué dimanche.
Plus de 1.300 habitations ont été détruites par le séisme de magnitude 6,3, qui a été suivi par huit fortes répliques et qui a frappé des régions situées à 30 kilomètres au nord-ouest de la ville de Hérat, selon ces sources officielles. Parlant « d’un tremblement de terre sans précédent », le porte-parole du ministère de la Gestion des catastrophes, le mollah Janan Sayeq, a évalué dimanche à 2.053 morts dans 13 villages. Un bilan qui pourrait encore grimper, a-t-il averti à son retour, comme l’avait fait la veille l’Organisation mondiale de la santé. « Pour la gestion des victimes, nous faisons de notre mieux », a dit le mollah Janan Sayeq aux journalistes à Kaboul, en affirmant que des « opérations de recherche dans la zone touchée (étaient) en cours ». Dans le district rural de Zinda Jan, des équipes de secours improvisées creusaient des tranchées dans les amoncellements de gravats dans l’espoir de déterrer des survivants. Dans le village de Sarboland, situé dans ce district, un journaliste de l’AFP a constaté samedi soir la destruction des maisons, d’où émergeaient des effets personnels battant au vent. Une nouvelle réplique de magnitude 4,2 a frappé la même zone vers 7h00 (02h30 GMT) dimanche matin, selon l’Institut géologique des États-Unis.
Cette nouvelle catastrophe survient alors que l’Afghanistan souffre déjà d’une grave crise humanitaire, avec le retrait généralisé de l’aide étrangère depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021. La province d’Hérat, qui compte 1,9 million d’habitants selon les données de la Banque mondiale, est également frappée par la sécheresse depuis des années, paralysant de nombreuses communautés agricoles déjà en proie à des difficultés. Dans ce contexte, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit profondément attristé par les pertes en vies humaines causées par le séisme, appelant la communauté internationale à s’unir en faveur des personnes touchées. Le chef de l’ONU appelle aussi la communauté internationale à « s’unir et à soutenir les personnes touchées par le séisme ». Il souligne que « beaucoup d’entre eux avaient besoin d’aide avant même le début de la catastrophe naturelle, surtout à l’approche de l’hiver ». Le service de presse des Nations unies rapporte que l’ONU et ses partenaires en Afghanistan travaillent avec les autorités du pays pour évaluer rapidement les besoins d’assistance et commencer à la fournir. L’Afghanistan subit fréquemment des séismes, en particulier dans la chaîne de montagnes de l’Hindu Kush, proche du point de jonction entre les plaques tectoniques eurasienne et indienne. En juin 2022, un séisme de magnitude 5,9, le plus meurtrier jusqu’à ce jour en Afghanistan en près de 25 ans, avait fait plus d’un millier de morts et des dizaines de milliers de sans-abris, dans la province pauvre de Paktika (sud-est).
R.I. avec agences