APC d’Annaba : L’opposition ne fléchit pas

Rien ne va plus à l’Assemblée populaire communale d’Annaba. Désavoué depuis plusieurs mois déjà, par la majorité de l’assemblée, le P/APC d’Annaba fait face à une forte opposition qui revendique, outre son départ pur et simple, l’ouverture d’une enquête pour « mauvaise gestion ».

Parmi les griefs retenus, on souligne entre autres, la prise unilatérale de décisions jugées arbitraires pour les uns et abusives pour les autres. Les élus mettent aussi à l’index « la dégradation de la situation au sein de la commune ». Situation soulevée depuis des mois déjà devant l’ex-wali, Djamel Eddine Berrimi auquel plusieurs rapports sur la situation, avaient été remis, mais n’ont jamais eu de suite. Aujourd’hui, les 26 opposants reviennent à la charge au risque de voir la sphère de l’opposition s’étendre aux 43 membres que compte l’assemblée communale populaire d’Annaba. D’obédience de trois formations politiques, à savoir le Front El Moustakbel, le RND et le MSP, les élus opposants, soutenus jusque là, tacitement par leurs semblables au sein du même conseil, sont revenus à la charge avec l’avènement de la désignation d’un nouveau chef de l’exécutif de la wilaya. Selon les informations confiées par une source au sein de l’APC, un nouveau communiqué en date du 30 septembre écoulé, a été transmis à Abdelkader Djellaoui, wali d’Annaba par le biais du chef de daïra. Le communiqué fait suite, nous dit-on, à plusieurs autres sous l’ère de l’ex-wali, qui n’a pas daigné répondre encore moins prendre les mesures qui s’imposent en pareils cas. Constatant impuissamment la dégradation de la situation dans la commune, les opposants, selon les révélations de notre source, se disent prêts à aller jusqu’au bout dans leur contestation. D’ailleurs, le reste des élus membres du conseil municipal ne tarderont pas, nous dit-on, à rallier le rang de l’opposition. Ce qui conduirait à un blocage total de l’assemblée si celle-ci reste sous l’emprise du P/APC contesté, a souligné la même source. Cette dernière a souligné que cette action d’opposition est motivée par l’état chaotique de la commune. Au-delà, plusieurs autres griefs sont retenus à l’actif de l’élu, notamment la marginalisation de la composante de l’assemblée communale, dont la moitié des membres de l’organe exécutif manquent à l’appel depuis plusieurs mois déjà. Il s’agit, nous révèle-t-on, de deux présidents de commissions, de l’urbanisme et de l’environnement. En plus de quatre chefs de secteurs urbains. Autres faits dénoncés par le nouveau communiqué que l’opposition a remis au nouveau wali d’Annaba « les ordres du jour des assemblées souvent votés sans avoir été débattues et discutées lors des délibérations. » « Le maire est le seul habilité à décider de telle ou telle mesure. Les élus présents ou absents ne sont que des figurants dans cette APC, gangrénée par les conflits qui n’en finissent pas », a déploré notre source. Au vu de la situation prévalant, aussi bien dans la commune d’Annaba qu’au sein de l’APC, les opposants interpellent le premier responsable de la wilaya d’Annaba, pour une intervention rapide pouvant épargner l’inévitable blocage de l’APC. Selon la même source, il est demandé à Abdelkader Djellaoui de trouver une solution à la situation de l’assemblée communale populaire d’Annaba, dont le climat délétère qui règne depuis plusieurs mois déjà, risque d’avoir des retombées négatives sur le développement de la commune. Pour rappel, ce nouveau communiqué et l’élargissement du cercle de l’opposition, place le P/APC en ‘’quarantaine’’, notamment après les dernières déclarations de la poignée d’élus qui le soutenait. En effet, de plus en plus isolé, le maire de la commune d’Annaba fait cavalier seul face à l’opposition qui campe sur ses positions et exige son départ.

Sofia Chahine