Hausse des salaires et transferts sociaux : Ce que prévoit la Loi de finances 2024
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné hier la tenue prochaine d’un conseil des ministres spécial dédié à l’examen de la l’avant-projet de Loi de finances 2024. Un projet de budget pour l’exercice prochain qui devra être centré sur la protection du pouvoir d’achat des ménages en sus de prendre en compte toutes les décisions annoncées concernant les volets économique.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tenu hier une réunion du Conseil des ministres dédiée à l’examen de plusieurs dossiers, économiques notamment. L’examen de l’avant-projet de Loi de Finances 2024 était d’ailleurs à l’ordre du jour de la réunion. Cependant, au regard de l’importance du texte pour l’exercice budgétaire 2024 et qui sera encore une fois marqué par un contexte international complexe, le président de la République a ordonné de consacrer un Conseil de ministres spécial pour débattre du PLF-2024 avec toute la précision requise. Selon le communiqué des services de la présidence de la République qui a sanctionné les travaux de la réunion, Abdelmadjid Tebboune a souligné que le texte devra « comporter toutes les décisions prises lors des réunions du Conseil des ministres, tant pour le volet social qu’économique, outre la préservation de la souveraineté du pays par le non recours à l’endettement ». Il a également insisté sur la priorité d’exécuter les projets à caractère stratégique pour dynamiser l’économie du pays, en tenant compte des fluctuations que connait le monde en cette conjoncture. Enfin, « le Projet de loi de finances doit préserver le pouvoir d’achat des citoyens, dans le contexte de la hausse des prix sur les marchés internationaux suite à l’élargissement du cercle d’instabilité au niveau mondial ». Il faut dire que la consolidation du pouvoir d’achat des ménages a été au cœur des derniers exercices budgétaires. La Loi de Finances rectificative pour 2023 s’est d’ailleurs caractérisée par une augmentation des dépenses et des transferts sociaux notamment pour prendre en charge les décisions prises dans l’objectif de maîtriser l’inflation et améliorer les revenus de certaines catégories. Une tendance qui devrait se confirmer en 2024 avec une hausse des dépenses publiques d’investissement pour stimuler la croissance, mais aussi des dépenses de fonctionnement pour prendre en charge l’impact de la hausse des salaires des fonctionnaires et des transferts sociaux. Dans ce sens, le Premier ministres Aïmene Benabderrahmane a indiqué samedi soir à l’Assemblée populaire nationale que le montant des transferts sociaux directs, qui devrait passer de 2.714 milliards de DA en 2023 à 2.895 milliards de DA en 2024, soit une hausse de 181 milliards de DA (19,17 % du budget de l’Etat en 2024) ». Entre autres mesures introduites dans le cadre de la préservation du pouvoir d’achat du citoyen, M. Benabderrahmane a cité la revalorisation des salaires des fonctionnaires et des pensions de retraités, mais aussi l’augmentation des salaires de plus de 2,8 millions de fonctionnaires et agents contractuels sur deux ans avec une incidence financière de 341 milliards de DA en 2023 et 578 milliards de DA à partir de 2024. Il a ainsi souligné que « la préservation de la dignité du citoyen et de son pouvoir d’achat est une ligne rouge », soulignant que « cette question est la devise du Gouvernement, en application des orientations du président de la République, quelles que soient les conditions financières et économiques du pays ». Pour M. Benabderrahmane, la préservation du pouvoir d’achat « est une question vitale et d’une extrême importance pour le président de la République et le Gouvernement », qui « veille toujours à consolider le caractère social de l’Etat algérien, consacré dans la Proclamation du 1er Novembre et dans la Constitution », plaçant ainsi le citoyen « en tête des priorités, en toutes circonstances ».
Sabrina Aziouez