L’Allemagne ne financera pas les projets de Siemens au Sahara occidental : Une décision qui traduit sa volonté de respecter le droit international
Le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès de l’ONU et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a affirmé dimanche à Tolède (Espagne) que la décision du gouvernement allemand d’exclure tout financement de projets du géant des énergies alternatives Siemens au Sahara occidental occupé, traduit la véritable position de l’Allemagne concernant le statut de ce territoire non autonome et témoigne de sa volonté à respecter le droit international.
Dans une réponse à une question écrite d’un député, le gouvernement allemand a notamment confirmé par le biais du vice-ministre allemand des Affaires économiques et de l’Environnement, Udo Phillip que « l’exécutif fédéral ne soutient aucun projet au Sahara occidental occupé par le Maroc », en évoquant le « statut non encore déterminé » du territoire sahraoui. « Cette décision traduit d’une façon très claire la véritable position de l’Allemagne » concernant le Sahara occidental et « met à mal la propagande marocaine » concernant un prétendu alignement de ce pays européen sur les thèses du Makhzen, a souligné Oubi Bouchraya dans une déclaration à l’APS, au lendemain de la clôture de la 47e conférence de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO). Selon le diplomate sahraoui, cette position, qui représente « un développement d’une importance particulière, dénote de la volonté de l’Allemagne à respecter le droit international et le statut du Sahara occidental qui demeure à ce jour un territoire non autonome en voie de décolonisation ». « L’utilisation par le gouvernement allemand du terme +Sahara occidental occupé par le Maroc+ représente, du point de vue politique et diplomatique, une prise de position qui met un terme aux doutes que le Maroc a essayé de semer autour de la position » officielle de l’Allemagne, a-t-il soutenu. Le représentant du Front Polisario a fait savoir que Siemens faisait partie d’un plan marocain visant à induire en erreur la communauté internationale à travers une campagne de propagande faisant miroiter un fait fondé sur un mensonge, selon lequel le Maroc « est un pays écologique ». A cet égard, Oubi Bouchraya a assuré que le Makhzen essaye de faire du Sahara occidental « une partie intégrante de ce plan visant à créer une certaine dépendance des pays européens vis-à-vis des énergies renouvelables ». Soulignant que l’occupation marocaine du Sahara occidental était « alimentée par des injections de liquidités de pays et de compagnies européennes », le diplomate a signalé que l’économie du Maroc se voit ainsi privée d’une source « très importante » d’argent après la décision du gouvernement allemand. Dans ce contexte, il a fait observer que cette décision intervient « à la veille d’un verdict très attendu de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) -concernant les accords de pêche UE/Maroc étendus illégalement au Sahara occidental occupé- qui sera certainement très positif ». « La décision du gouvernement allemand prouve que l’Union européenne est totalement consciente d’une éventuelle reconduction de la décision du Tribunal général, là où ces accords ont été annulés », a-t-il insisté.
Soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui
Notons que la 47e conférence de l’Eucoco a pris fin samedi soir après deux jours de travaux.
Les participants à la 47e édition de l’Eucoco, tenue sous le slogan « L’indépendance est la seule solution », se sont félicités du grand succès de cette rencontre et réitéré leur volonté de trouver la meilleure façon de défendre le peuple sahraoui dans sa juste lutte pour l’autodétermination et l’indépendance. La conférence a d’ailleurs adopté une déclaration finale dans laquelle le soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour l’autodétermination et l’indépendance a été réitéré. « Dans un contexte caractérisé par la guerre silencieuse au Sahara occidental, les arrêts imminents de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et la prolifération des conflits actifs dans le monde, l’Eucoco réitère son soutien au peuple du Sahara occidental dans sa lutte pour l’autodétermination et l’indépendance », précise le document. « La 47e Eucoco exhorte la communauté internationale à cesser de faire obstacle à la lutte du peuple sahraoui pour obtenir sa liberté et son indépendance, telles qu’elles sont reconnues par le droit international », ajoute le document. Elle appelle également « les Nations unies et le Conseil de sécurité à assumer leurs responsabilités pour la tenue du référendum d’autodétermination pour l’indépendance du Sahara occidental, et à mettre fin à l’occupation par le Maroc contre le peuple et le territoire du Sahara occidental ». La conférence salue, en outre, « la détermination, la résistance et la résilience du peuple sahraoui dans les camps de réfugiés sahraouis, dans la diaspora et dans les territoires occupés du Sahara occidental ». La déclaration finale précise également que « compte tenu de la violation systématique des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental et de la situation préoccupante des prisonniers politiques sahraouis, la 47e Eucoco demande instamment à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) de garantir le respect des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental ». Elle demande également au Maroc « de libérer immédiatement les prisonniers (politiques sahraouis) et de permettre aux observateurs et organisations internationaux d’entrer dans le territoire ».
R.I.