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Agression israélienne contre Ghaza : Quelles conséquences sur les routes commerciales ?

Trois grandes compagnies maritimes ont annoncé vendredi et samedi leur décision de suspendre le passage de leurs navires en mer Rouge jusqu’à nouvel ordre.

La persistance de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza, mais aussi la multiplication des attaques contre le sud du Liban et la Syrie commence à avoir de sérieuses conséquences sur l’ensemble de la région. Le conflit affecte aussi la Mer rouge qui constitue l’une des principales routes commerciales du monde pour transport de marchandises, mais aussi de pétrole. Ce qui ne va manquer d’avoir un impact sur les marchés et sur l’économie mondiale.

En effet, la guerre asymétrique que l’entité sioniste mène contre Ghaza ne se limite pas aux frontières de l’enclave palestinienne. En persistant à vouloir régionaliser le conflit et impliquer les pays de la région en s’attaquant au Liban et à la Syrie et en voulant expulser les Palestiniens de Ghaza en les poussant vers l’Égypte, l’entité sioniste a fini par faire déborder le conflit dans la région. Un conflit dans lequel d’autres acteurs s’impliquent à l’image des Houthis du Yémen, lesquels ont annoncé leur ferme intention de s’attaquer aux navires commerciaux israéliens ou liés aux Israéliens en Mer Rouge, tant que dure l’agression contre les Palestiniens. Dans un communiqué, les Houthis ont également déclaré début décembre qu’ils « empêcheraient le passage des navires se dirigeant vers l’entité sioniste » si les habitants du territoire palestinien, bombardé par Israël depuis deux mois, ne recevaient pas plus d’aide humanitaire, comme de la nourriture et des médicaments. Ils ont ainsi annoncé avoir pris possession d’un navire appartenant à un Israélien le 19 novembre au niveau du détroit de Bab Al Mandeb.

C’est dans ce contexte que plusieurs géants du transport maritime mondial ont annoncé vendredi et samedi leur décision de suspendre le passage de leurs navires en mer Rouge jusqu’à nouvel ordre. Le danois Maersk, l’allemand Hapag-Lloyd, le français CMA CGM et l’italo-suisse MSC ont fait savoir que leurs navires n’emprunteraient plus la mer Rouge « jusqu’à nouvel ordre », au moins jusqu’à lundi ou jusqu’à ce que le passage « soit sûr ». Le leader mondial du transport maritime indique jusqu’à ce que le passage de la mer Rouge soit sûr, les navires de MSC ne transiteront pas par le canal de Suez », porte d’entrée et de sortie des navires passant par la mer Rouge. « D’ores et déjà, certains services seront reroutés pour passer par le Cap de Bonne-Espérance », tout au sud de l’Afrique, indique MSC. 

De son côté, l’Autorité du Canal de Suez (SCA) a déclaré, hier, que 55 navires ont été déroutés vers le Cap de Bonne Espérance, depuis le 19 novembre. Oussama Rabie, président de la SCA, a déclaré que 2 128 navires avaient traversé la voie maritime au cours de la même période. « Nous suivons de près l’impact des tensions actuelles en mer Rouge et étudions leur incidence sur la navigation via le canal », a déclaré Rabie. La mer Rouge est une « autoroute de la mer » reliant la Méditerranée à  l’océan Indien, et donc l’Europe à l’Asie, sur laquelle circulent chaque année quelque 20.000 navires.

Lyes Saidi

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