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Lutte contre le terrorisme en Afrique : La présence militaire étrangère n’a pas aidé…

Les participants au 10e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique ont appelé à promouvoir les solutions africaines et défis sécuritaires du continent

La propagation inquiétante du fléau du terrorisme en Afrique et particulièrement au Sahel, dans un contexte d’instabilité politique marquée par les changements anticonstitutionnels de régimes en Afrique francophone, notamment, a été largement évoquée lors du 10e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique dans le cadre du Processus d’Oran et qui a clos ses travaux hier dans la capitale de l’Ouest algérien. L’occasion pour les participants de souligner la nécessité de recours aux solutions africaines aux problèmes africains, d’autant plus que les résultats opérations de lutte contre le terrorisme impliquant une présence militaire étrangère sont loin d’être probants. Dans ce sens, le directeur du Centre d’études et de recherches sur le terrorisme de l’Union africaine, Idriss Lallali, a affirmé hier en marge du séminaire d’Oran que « la présence militaire étrangère en Afrique n’a pas eu des résultats positifs dans la lutte contre le terrorisme », estimant qu’il valait mieux que les pays africains « s’engagent eux-mêmes à résoudre les problèmes de sécurité, notamment en luttant contre les groupes terroristes, comme au Mali, au Burkina Faso et au Niger ». Et de poursuivre: « le nombre des victimes des opérations terroristes en Afrique est passé de 28 personnes tuées quotidiennement, il y a six ans, à 44 en 2023 », notant que « l’ampleur du terrorisme en Afrique s’est élargie, notamment dans les pays du Sahel, ainsi que dans le Golfe de Guinée, comme au Togo, au Bénin et au Ghana ». Le même responsable a ajouté qu’il s’attendait, en 2024, à « une baisse du nombre d’opérations terroristes et celui des victimes », faisant remarquer que « les actes terroristes en Afrique ont augmenté en intensité, durant l’année en cours, passant quotidiennement de quatre, il y a six ans, à huit en 2023 ».

Le directeur du Centre d’études et de recherches sur le terrorisme de l’UA a, en outre, fait savoir que « le Processus Oran-2023 est devenu une plateforme charnière pour renforcer la coopération entre les pays africains dans le domaine de la sécurité et de la paix dans le continent africain ». Il a, à ce propos, qualifié l’Algérie de « modèle dans le monde en matière de lutte contre le terrorisme, après avoir réussi à éliminer et neutraliser toutes les menaces terroristes », ajoutant que l’UA considère l’expérience algérienne dans ce registre comme « pionnière » et qui mérite d’être « imitée » par les pays africains. Notons qu’à la clôture des travaux du séminaire hier après-midi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf a mis en avant les discussions tenues lors des travaux de ce séminaire. Le chef de la diplomatie algérienne a ainsi souligné à ce propos que « les séances et les délibérations du séminaire n’ont pas ignoré la gravité de la propagation des fléaux du terrorisme et du crime organisé, qui pèsent désormais de tout leur poids sur les fondements de la paix, de la sécurité, du développement et de la prospérité de notre continent », soulignant que « notre réunion a été la meilleure occasion d’échanger des analyses, des visions et des conclusions sur les perspectives de traiter de manière sage, responsable et stricte les répercussions et les résultats du contexte international actuel, semé de troubles, de tensions et de polarisations ».

Une nouvelle génération d’opérations de maintien de la paix

Le ministre a indiqué qu’il « ne fait aucun doute que la volonté de notre continent de contribuer à établir les caractéristiques d’une nouvelle génération d’opérations de consolidation et de maintien de la paix en  Afrique, conformément au principe des solutions africaines aux problèmes africains, représente une facette éloquente de l’engagement de notre continent, son attachement à l’action multilatérale internationale et son souci d’assumer la part de responsabilité qui lui est assignée dans la relance et l’activation du système de sécurité collective tel que stipulé  dans la Charte des Chartes, qui est la Charte des Nations Unies ». Il a également évoqué le phénomène particulier des changements anticonstitutionnels de gouvernement, dont la propagation a atteint des niveaux alarmants, qui nous ont obligés à consacrer une séance entière à en discuter et à examiner les moyens de l’affronter et de l’empêcher ».

Hocine Fadheli

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