Entrée du CPA à la Bourse d’Alger : Le processus lancé
Le Crédit populaire d’Algérie ouvrira très prochainement 30% son capital à travers un appel public à l’épargne. C’est la première banque publique algérienne à entrer à la Bourse d’Alger. La banque a d’ailleurs déposé sa demande d’introduction la semaine dernière au niveau du gendarme de la bourse.
Après plusieurs mois de préparations, le Crédit populaire d’Algérie va finalement entrer à la Bourse d’Alger. L’opération doit se concrétiser en ce mois de janvier. Dans ce sens, la banque a déposé sa demande d’introduction à la Bourse dans le cadre du processus d’ouverture de 30% du capital via un appel public à l’épargne, a été déposée la semaine dernière à la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). En effet, le patron du gendarme de la bourse, Youcef Bouzenada, a indiqué hier dans un entretien à l’APS que le CPA a déposé au cours de la semaine dernière au niveau de la COSOB une demande d’introduction en bourse et l’ouverture de son capital par appel public à l’épargne à hauteur de 30% via une cession d’actions ». Et de préciser que cette demande, présentée conformément aux dispositions du règlement de la COSOB n 96-02 du 22 juin 1996, relatif à l’information que doivent publier les sociétés et organismes faisant appel public à l’épargne lors de l’émission de valeurs mobilières (actions et obligations), « comporte un projet de notice d’information destinée à l’information du public et portant sur l’organisation de la banque, sa situation financière et l’évolution de son activité ». Et de préciser que le projet de notice d’information ainsi que le dossier y afférent sont actuellement « en cours d’instruction par les services technique de la Cosob. Une fois cette opération terminée, le collège de la Cosob tiendra une séance plénière afin décider du visa », autorisant la banque publique à recourir à l’appel public à l’épargne par l’émission de valeurs mobilièresLe président de la Cosob rappelle dans ce sens que toute société qui demande l’admission de ses titres aux négociations en bourse doit au préalable publier une notice et ce, conformément à l’article 41 du décret législatif 93-10 modifié et complété du 23 mai 1993, ajoutant que la notice d’information doit être visée par la Cosob préalablement à sa publication.
Il faut dire que cette opération entre dans le cadre du processus d’ouverture du capital d’entreprises publiques, dans le double objectif de dynamiser le marché financier algérien, mais aussi permettre aux entités publiques de moderniser leur gestion et leur gouvernance. Actuellement, la Bourse d’Alger compte quatre titres cotés, à savoir Alliance Assurances, Biopharm, El Aurassi et Saidal, en plus d’une PME, AOM Invest SPA, spécialisée dans les placements financiers. Le président de la Cosob a d’ailleurs récemment souligné l’apport que pourrait apporter l’introduction de nouveaux titres à la bourse d’Alger, laquelle a d’ailleurs connu une évolution de sa capitalisation de 48% en 2022 et de 40% au premier semestre 2023.
Le processus est ainsi lancé avec l’introduction de deux banques publiques à la Bourse d’Alger, soit le CPA et la BDL (Banque de développement local). Une ouverture du capital sur laquelle le président de la République a insisté, soulignant que celle-ci doit permettre à ces banques de servir de «modèles en matière de prestations de qualité supérieure et d’efficacité». « Le processus d’ouverture du capital vise à associer le secteur privé dans la gestion de ces banques, à la prise de décision économique et la création d’un climat concurrentiel avantageux pour nos concitoyens parmi les clients des banques», a souligné que le président de la République lors d’un conseil des ministres. « Ces deux établissements devant s’ériger en modèles pour les institutions financières en matière de prestations de qualité supérieure et d’efficacité », avait souligné, le Président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, soulignant que l’année 2024 sera l’année d’une réforme bancaire profonde. L’ouverture du capital du BDL qui doit suivre doit se concrétiser avant la fin du premier semestre de cette année, dans le cadre de cette démarche visant la modernisation du secteur bancaire, en vue de stimuler l’investissement et le marché de l’emploi, tout en dynamisant le marché boursier comme outil supplémentaire du financement de l’économie nationale. En 2022, la Bourse d’Alger avait enregistré une « reprise significative » de l’activité avec une hausse de la capitalisation boursière à 67,42 milliards de Da, soit une progression de 48% comparativement à 2021, selon les données de la Commission.
Sabrina Aziouez