Pétrole : Le Brent à plus de 80 dollars
Les cours du brut sont repartis à la hausse hier, les prix du Brent ayant dépassé le seuil des 80 dollars, sous la pression d’une nouvelle escalade des tensions en mer Rouge et surtout de la baisse de l’offre de brut aux Etats-Unis reflétée par un recul du niveau des stocks US.
Ainsi, vers 10H20 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 0,58% à 80,01 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagnait 0,74% à 74,92 dollars. Les deux références mondiales du brut se reprenaient, portées par « la montée constante des risques au Moyen-Orient et les problèmes de production liés aux conditions météorologiques aux États-Unis », souligne Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
L’armée américaine a annoncé avoir mené dans la nuit de mardi à mercredi deux nouvelles frappes sur les Houthis du Yémen. Cela reflète une persistance des tensions dans la région par laquelle transit 12% du commerce mondial, d’autant plus que les Houthis ont promis de riposter et maintiennent le ciblage des navires en provenance et à destination de l’entité sioniste en solidarité avec les Palestiniens de Ghaza qui subissent une agression depuis le 7 octobre dernier. Des tensions qui ont poussé les armateurs internationaux et les compagnies pétrolières à détourner leurs navires de cette route maritime et de les détourner vers le Cap de Bonne Espérance. Bien que « l’allongement de la durée du voyage » en raison des tensions en mer Rouge « et l’augmentation des assurances rendent le pétrole un peu plus cher », M. Varga rappelle que pour le moment, l’approvisionnement en provenance du Moyen-Orient n’est pas interrompu, tempérant les gains du brut. « Les inquiétudes liées au conflit restent relativement modestes malgré les événements actuels et les signaux macroéconomiques baissiers limitent également toute hausse », notent également les analystes d’Energi Danmark.
Par contre les craintes sur l’offre de brut US pèsent sur le marché. Aux États-Unis, « jusqu’à 20% de la production de pétrole du Dakota du Nord restait fermée en raison de conditions météorologiques extrêmes » liées à la vague de froid, explique John Plassard, analyste chez Mirabaud. Une situation qui a un impact sur les stocks. Ainsi, les stocks commerciaux américains de pétrole brut ont plongé la semaine dernière, selon des données publiées her par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
Durant la semaine achevée le 19 janvier, ces réserves de pétrole brut ont fondu de 9,2 millions de barils, soit bien plus que les 1,4 million de barils anticipés par les analystes, selon un consensus établi par l’agence Bloomberg. Selon les chiffres de l’EIA, les volumes produits sont tombés à 12,3 millions de barils par jour pour l’ensemble du pays la semaine dernière, contre 13,3 durant la période précédente. Cela représente donc 7 millions de barils en moins au total sur les sept jours considérés. Dans le même temps, les importations d’or noir se sont effondrées de 25% sur une semaine, réduisant également la quantité de brut livrée au marché américain.
Samir Benisid