L’entité sioniste harcèle l’UNRWA
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déploré hier le ciblage de son convoi d’aides alimentaires par des tirs de la marine de l’occupation sioniste alors qu’il s’apprêtait à se rendre vers le nord de la bande de Ghaza.
L’occupation israélienne cherche à mettre fin à l’activité de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine à Ghaza et use de tous les moyens pour y parvenir. En sus des allégations portées, sans preuves, à l’encontre de l’agence onusienne quant à prétendue implication de ses employés dans l’opération de la résistance palestinienne « déluge d’Al Aqsa », les forces d’occupation ciblent ses convois humanitaires dans le seul objectif de les empêcher de parvenir aux populations qu’elles cherchent à expulser de l’enclave. Ainsi le directeur de l’UNRWA à Ghaza, Thomas White, a indiqué sur la plateforme X que « ce matin (hier matin), un convoi alimentaire qui attendait de se diriger vers le nord de Gaza a été exposé aux tirs navals israéliens, et heureusement, personne n’a été blessé ». Le compte de l’UNRWA a republié le message de White, disant : “Nous ne pouvons pas délivrer des aides humanitaires sous le feu“. Le responsable onusien a souligné qu’ « un accès humanitaire sûr et durable est nécessaire d’URGENCE partout, y compris au nord de Ghaza ». L’agence onusienne a alerté à plusieurs reprises contre les bombardements et des harcèlements de ses convois d’aide humanitaire par les forces d’occupation, lors des missions de transport des aides humanitaires vers diverses régions de la bande de Ghaza.
Autre facette de ce harcèlement, les allégations portées par l’entité sioniste contre cette agence onusienne, principal témoin des atrocités commises par Ghaza, afin de la discréditer et la liquider. Au-lendemain du verdict de la Cour internationale de justice qui a indirectement confirmé l’existence d’actes de génocide commis par l’occupation israélienne à Ghaza parfaitement documentés, l’entité sioniste a accusé, sans la moindre preuve, les employés de l’UNRWA d’être impliqués dans l’opération « Déluge d’Al Aqsa ». Ce qui a induit le retrait des financements d’une douzaine de pays à l’UNRWA, dont d’importants donateurs comme les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède. L’agence onusienne s’est dite menacée de devoir cesser ses activités « d’ici à la fin février ».
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a dans ce sens L’agence des Nations unies a ouvert une enquête sur ces allégations et António Guterres a entrepris une série de démarches diplomatiques pour que les donateurs reprennent leur financement.
Il annoncé hier la création d’un comité indépendant pour déterminer si l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a agi de manière neutre dans ses opérations. Le groupe d’examen externe sera conduit par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a indiqué Guterres dans un communiqué. Elle travaillera avec trois organismes de recherche : l’Institut Raoul Wallenberg en Suède, l’Institut Chr. Michelsen en Norvège et l’Institut danois pour les droits de l’homme. Le groupe se réunira le 14 février et devrait soumettre un premier rapport à António Guterres à la fin du mois de mars, ainsi qu’un rapport final qui sera rendu public le mois suivant. Cet examen fait suite à une demande formulée par le commissaire général de l’UNRWA, Phillipe Lazzarini. Le groupe d’experts mènera ses travaux parallèlement à l’enquête menée par le Bureau des services de contrôle interne des Nations unies.
« Ces accusations surviennent à un moment où l’UNRWA, la plus importante organisation de l’ONU dans la région, travaille dans des conditions extrêmement difficiles pour fournir une assistance vitale aux 2 millions d’habitants de la Bande de Gaza qui dépendent d’elle pour leur survie, au cœur de l’une des crises humanitaires les plus importantes et les plus complexes au monde », a déclaré Guterres.
De son côté, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell a averti contre la suspension des financements de l’agence onusienne soulignant que ce serait « à la fois disproportionné et dangereux » et « mettrait en danger des centaines de milliers de vies ». « L’Unrwa joue un rôle essentiel dans la fourniture d’une aide vitale à plus de 1,1 million de personnes à Gaza souffrant d’une famine catastrophique et d’épidémies », a souligné Borrell. « Supprimer le financement de l’agence mettrait en danger des centaines de milliers de vies », a-t-il averti.
Actuellement, les fonds suspendus s’élèvent à « plus de 440 millions de dollars, soit près de la moitié des revenus attendus de l’agence en 2024, mettant ainsi en péril son existence même », a souligné Borrell.
Enfin, l’Espagne qui est avec la Norvège, l’Irlande, la Belgique, la Slovénie, et ke Luxembourg, l’un des spays européens à avoir refusé de suspendre ses financements à l’UNRWA a annoncé son intention d’octroyer 3,5 millions d’euros à l’agence onusienne, afin qu’elle puisse poursuivre ses activités dans la bande de Gaza.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albarez, a souligné, dans une allocution prononcée lundi, devant la commission parlementaire pour la coopération internationale au développement de son pays, que l’UNRWA était une «organisation indispensable» pour l’Espagne. Et d’ajouter: « Les activités de l’UNRWA dans la bande de Ghaza risquent de s’arrêter d’ici quelques semaines en raison du manque des fonds » Albarez a appelé les partis politiques du Parlement espagnol à soutenir l’UNRWA, soulignant qu’appuyer l’organisation des Nations Unies qui aide 6 millions de réfugiés palestiniens demeure plus important que jamais.
Lyes Saïdi