Oléagineux : Jijel met le cap sur la culture de tournesol

200 hectares ont été réservés à la culture du tournesol, comme première expérience dans la wilaya de Jijel.

Les services agricoles (DSA) de la wilaya de Jijel, œuvrent, au titre de l’exercice 2024, à lancer la culture de tournesol. Une journée d’application technique a été organisée au profit des agriculteurs dans une exploitation agricole privée dans la commune de Kaous. Ce type de culture contribue à la fertilisation du sol et à assurer des fourrages en grandes quantités aux éleveurs ainsi que la matière première pour la production de l’huile de table. La rencontre a été riche en interventions, notamment celles mettant en exergue les potentialités de la wilaya favorables au développement de ces cultures avec des températures au sol de 6 à 8 degrés et des températures matinales ne dépassant pas les 40 degrés et permettant de pratiquer ces cultures tout au long de l’année. Outre cela, c’est surtout les besoins en eau limités de cette culture à 100 mm pour le tournesol depuis sa mise en terre jusqu’à sa croissance qui constitue un atout. Au-delà de l’impact de cette culture pour l’agriculture en matière de revenus, toutes les parties de la plante peuvent être commercialisées en vertu de conventions entre l’agriculteur, le fournisseur de semences et les sociétés engagées à acheter le produit final. Il est à souligner que la culture du tournesol s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des directives des autorités supérieures du pays visant l’élargissement des cultures stratégiques dont celle des oléagineux. En outre, il faut noter que le tournesol est une culture qui s’intègre à toutes les exploitations agricoles. Car, c’est une culture simple qui a un niveau du rendement conséquent, de la teneur en huile et de sa résilience aux maladies et parasites. L’un des gros atouts du tournesol est la simplicité de son itinéraire cultural. Cependant, pour valoriser au mieux le potentiel des nouvelles variétés, il est essentiel de soigner l’ensemble de la conduite notamment l’implantation, le choix variétal, la fertilisation et le désherbage. C’est un levier de progrès majeur pour ce type de culture trop souvent considérée comme secondaire. En plus le tournesol profite d’un cycle de culture court, il occupe donc peu de temps le sol, il offre aussi la possibilité d’insérer des couverts végétaux dans l’interculture avant le tournesol, sous certaines conditions. Pour ces raisons et bien d’autres, l’Algérie s’est lancée dans la culture de tournesol. Il s’agit d’un programme ambitieux, dont le but est d’augmenter la production locale d’huile de tournesol et de réduire les importations. Le programme s’étend sur une superficie de 15 000 hectares et implique cinq wilayas, dont Jijel sous la direction du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, de l’Institut technique des grandes cultures (ITGC) et des agriculteurs locaux. Le ministre de l’Agriculture a annoncé que le programme permettrait de produire pas moins de 45 000 tonnes d’huile de tournesol par an, de réduire les importations de 25 000 tonnes et de créer des postes emplois tout en renforçant la sécurité alimentaire du pays et en garantissant sa souveraineté. Le programme comprend plusieurs volets, dont la fourniture de semences de qualité supérieure, la formation des agriculteurs aux techniques modernes de culture, la mise en place de systèmes d’irrigation efficaces et la promotion de la commercialisation locale de l’huile de tournesol. De plus, la culture du tournesol permet de réduire l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques, ce qui contribue à promouvoir une agriculture durable en Algérie, et peut également contribuer à améliorer la qualité des sols en fixant l’azote atmosphérique, ce qui réduit la dépendance aux engrais azotés.

Sofia Chahine