L’État suit de près ses biens à l’étranger
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a mis en avant hier l’inventaire des biens de l’Etat à l’étranger sous-entend trois catégories principales de biens, soit les sièges des missions diplomatiques, les écoles algériennes à l’étrangers, et les biens acquis par le FLN et le GPRA durant la révolution.
L’État est bien décidé à surveiller de très près ses deniers. Et bien que la gestion des biens de l’État à l’étranger ait constitué une problématique souvent pointée du doigt par la Cour du compte, le gouvernement entend revoir sa copie et s’aider de nouveaux outils numériques afin de d’abord inventorier ces biens de manière précise et d’en assurer le suivi et le contrôle. C’est dans cet objectif qu’un accord de coopération et d’échange d’informations et de données a été signé, hier, à Alger, entre le ministère des Finances et le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, avec a pour objectif la numérisation de l’inventaire des biens immobiliers relevant du domaine de l’Etat qui se trouvent en dehors du territoire national, et le suivi de leur situation. Cet accord permettra une coordination continue entre les deux ministères, pour inventorier et suivre la situation des biens immobiliers relevant du domaine de l’Etat à l’étranger, à travers une application numérique, « Patrimoine DZ », qui facilite le suivi de la situation des représentations diplomatiques algériennes, ainsi que l’inventaire, en sus du suivi de tous ce qui relève du bien immobilier et les actualisations y afférents.
Une démarche saluée par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, qui souligné l’importance de cette démarche pour garantir la transparence de la gestion de ces biens et rompre avec les pratiques du passé à ce propos. Il a qualifié l’accord « d’étape importante et décisive vers l’exploitation de la technologie au service de l’intérêt général, de manière à assurer une gestion responsable des ressources financières et matérielles ». L’opération se veut également « le début d’une nouvelle ère de transparence et d’efficacité, en ce qu’elle permet de recenser et de contrôler de manière minutieuse les biens de l’Etat et réduit les dégâts et les périls de la gestion conventionnelle qui n’a pas été à la hauteur de l’efficience et de la rentabilité attendues d’un service public de cette importance et de cette sensibilité, a affirmé M. Attaf. Selon le ministre, l’opération d’inventaire des biens de l’Etat à l’étranger sous-entend trois catégories principales de biens. La première catégorie englobe » les sièges des missions diplomatiques et consulaires algériennes à l’étranger ». La 2e catégorie « concerne les édifices des établissements éducatifs et des centres culturels et médiatiques algériens à l’étranger ». Quant à la 3e catégorie, elle « est relative aux sièges des amicales des Algériens en Europe anciennement, des édifices de nombre de sociétés nationales qui activaient par le passé à l’étranger, en sus des sièges et des édifices acquis par le Front de libération nationale (FLN), ensuite par le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), à l’ère de la Révolution algérienne ». Evoquant le projet inclusif de numérisation, le ministre a affirmé qu' »il contribuera à éradiquer les vieilles pratiques qui ont depuis toujours nuit à l’efficience et à l’efficacité de gestion du service public et dont le citoyen a toujours pâtit ». Ce projet opérera, selon lui, « un énorme saut qualitatif, à même d’accorder l’attention au service public en termes de gestion, de suivi et d’amélioration, autant que le requièrent les impératifs de suivi des évolutions, d’autant qu’il fera entrer le service public dans le monde de la modernité par la grande porte, de même qu’il développera et améliorera ses performance au service du citoyen ».
De son côté, le ministre des Finances ; Laâziz Faïd a affirmé que l’application Patrimoine DZ contient une base de données sécurisée qui regroupe toutes les données des biens immobiliers de l’Etat à l’étranger, conçue sur la base d’un fichier créé au niveau de la Direction générale des Domaines au titre de ces biens. L’application + vise à dématérialiser l’opération de gestion classique, à travers un nouveau mode numérique qui permettra de créer des cartes numériques pour chaque bien immobilier, lesquelles seront conservées dans une base de données conçue à des fins de consultation, de localisation, d’inventaire et d’actualisation de la valeur commerciale », a ajouté le ministre. Par ailleurs, un intérêt extrême a été accordé à la sécurisation de l’accès à l’application à travers une vérification stricte de l’identité de l’utilisateur, qui reste limitée à un nombre limité de services », a-t-il précisé. Pour M. Faid, le ministère des Finances s’emploie à « signer des accords de coopération et d’échange d’informations avec d’autres secteurs ministériels, notamment ceux ayant trait à l’immobilier, dans le but de créer une base de données nationale comprenant toutes les informations et données liées aux aspects de l’immobilier », laquelle sera utilisée comme référence de base par les autorités publiques dans la prise de décisions dans le domaine du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique (BTPH), de l’aménagement et de la reconstruction ».
Sabrina Aziouez