Actualité

Les ONG dénoncent le déplacement forcé de la population à Ghaza

Les forces d’occupation israéliennes intensifient leurs crimes de déplacement forcé des Palestiniens, en forçant les Palestiniens à quitter leurs foyers, puis en s’attaquant aux civils qui tentent de retourner chez eux y compris les femmes et les enfants. Dans ce contexte, l’Observatoire euro-méditerranéen pour les droits de l’Homme (Euro-Med Monitor) a indiqué hier dans un communiqué que l’armée d’occupation a « délibérément attaqué dimanche dernier des milliers de civils palestiniens, tuant et blessant des dizaines d’entre eux, et poursuivant son crime de déplacement forcé en empêchant les civils qu’elle avait auparavant forcés à évacuer (…), de regagner les régions du nord. Ces actions peuvent être considérées comme des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ».  L’ONG rappelle que depuis le 12 octobre 2023, soit cinq jours après le début du génocide en cours contre la population de la bande de Ghaza, l’armée sioniste « a tenté de mener sa plus grande campagne de déplacement forcé contre environ 1,1 million d’habitants du nord de la bande de Ghaza en les forçant à évacuer vers le sud et le centre de la bande ». L’entité sioniste « doit mettre fin à son crime de déplacement forcé contre les civils palestiniens et autoriser leur retour dans leurs foyers conformément au droit international », souligne l’Observatoire, ajoutant que la communauté internationale doit faire pression sur l’entité sioniste pour qu' »elle mette fin à tous ses crimes et respecte les règles de la guerre, qui interdisent de prendre délibérément pour cible des civils en toutes circonstances et considèrent le déplacement forcé de civils comme une violation grave équivalant à des crimes contre l’humanité et crimes de guerre ». De son côté, la porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani, a déclaré hier lors d’une conférence de presse à Genève qu' »il y a environ 1,7 million de personnes déplacées de force à Ghaza. Ces personnes vivent dans des conditions terrifiantes et sous une menace constante ». Pour Shamdasani, « résoudre la situation catastrophique vécue par les civils à Ghaza doit rester une priorité ».

Le déplacement forcé de la population à Ghaza a été plusieurs fois dénoncé par les ONG et les instances de l’ONU au cours des derniers mois. Dans ce contexte, l’ONG Médecins sans frontières avait récemment rappelé que « les déplacements forcés, tels qu’à Ghaza, constituent une violation du droit international humanitaire, en particulier l’article 49 de la quatrième convention de Genève qui interdit le transfert forcé de personnes protégées par une puissance occupante ». 

Notons, dans le même sens, que la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a une nouvelle fois accusé l’entité sioniste de génocide, soulignant que l’occupation a commis au moins 3 actes génocidaires à Ghaza. De son côté, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a dénoncé les actions de l’occupation israélienne qui a miné ses structures, notamment ses écoles par le biais de bombes non-explosées qui empêche la reprise des opérations en toute sécurité. Les agences de l’ONU ont mené une « mission d’évaluation » à Khan Younes après le retrait des forces sionistes de la ville assiégée la semaine dernière, a indiqué l’UNRWA. La mission a révélé « des difficultés importantes pour opérer en toute sécurité en raison de la présence de munitions non explosées, notamment de bombes de 1 000 livres à l’intérieur des écoles et sur les routes ». Début avril, le Service de lutte antimines des Nations Unies (UNMAS) en Palestine avait déclaré que des millions de dollars seront nécessaires pour nettoyer Ghaza des bombes non explosées, larguées par l’armée sioniste sur l’enclave palestinienne au cours des six derniers mois.

Le bilan de l’agression israélienne contre Ghaza est extrêmement pour les civils, notamment pour les femmes et les enfants. Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a souligné hier que « le nombre total d’enfants blessés à Ghaza est assez difficile à évaluer, mais les données les plus récentes font état de plus de 12.000 enfants – soit près de 70 enfants chaque jour – blessés à Ghaza depuis le début de la guerre actuelle », a déclaré mardi Tess Ingram, responsable de la communication de l’UNICEF,  lors d’une conférence de presse à Genève.  La responsable a fait savoir que « des milliers de blessés à Ghaza luttent

pour recevoir les soins médicaux dont ils ont besoin. « Et avec un enfant tué ou blessé toutes les dix minutes, nous avons avant tout besoin d’un cessez-le-feu. C’est le seul moyen de mettre un terme aux meurtres et aux mutilations d’enfants », a souligné Ingram. ONU Femmes a de son côté souligné dans un nouveau rapport que « Six mois après le début de la guerre, 10.000 femmes palestiniennes à Ghaza ont été tuées, parmi lesquelles environ 6.000 mères, laissant 19.000  enfants orphelins ».

Chokri Hafed

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *