Patrimoine culturel immatériel de l’humanité : L’Algérie présentera le dossier du zellige à l’Unesco
La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a annoncé, jeudi, à Bejaia où elle a procédé à l’ouverture du mois du patrimoine (18 avril-18 mai), que son secteur présentera au cours du mois d’avril, le dossier « Art de l’ornementation architecturale en zellige: connaissances et compétences », pour son inscription au nom de l’Algérie sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO).
L’Algérie compte, selon la ministre, « onze éléments immatériels sur les listes du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO, et œuvre à en inscrire davantage, sachant qu’en mars 2023, un dossier a été déposé pour la classification de la tenue traditionnelle de l’Est algérien, outre le dossier arabe commun relatif au henné, qui sera examiné en décembre 2024 ». Mme Mouloudji a souligné que « dix dossiers ont été préparés cette année pour inscription au cours des prochaines années sur la liste du patrimoine de l’Humanité auprès de l’UNESCO ». La ministre a affirmé que son département ministériel « tend à mobiliser tous les moyens humains, matériels, scientifiques et méthodologiques pour constituer une banque de données nationale englobant les éléments du patrimoine culturel immatériel, par la documentation, l’enregistrement sur différents supports et la distribution à travers le territoire national, et ce en coordination avec les établissements sous tutelle à savoir les Directions de la Culture, les musées nationaux, les offices de parcs culturels et les différents centres de recherche, et en partenariat avec les établissements universitaires et les acteurs de la société civile. En décembre 2023, l’UNESCO avait inscrit le dossier de « la gravure sur métal : or, argent et cuivre, savoir faire, arts et pratiques » sur sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, au nom de l’Algérie et de neuf autres pays arabes.
Rappelons que la ministre de la Culture et des Arts a donné, depuis Bejaia, le coup d’envoi de la célébration du mois du patrimoine (18 avril-18 mai), décliné cette année sous le thème « Patrimoine culturel et gestion des risques ». Le choix de Bejaia « n’est pas fortuit », a souligné la ministre qui a expliqué cette option par les « potentialités patrimoniales » de la wilaya et la « charge historique et civilisationnelle qu’elle recèle », mais aussi par son expérience en matière de gestion des risques. Elle a relevé, à ce propos, que les séismes successifs de 2021 et 2022 qui ont frappé la ville de Bejaia ont « montré la résilience et la solidarité de ses habitants », et « l’aptitude des autorités locales à y faire face ». La ministre s’est réjouie de la dynamique et du travail effectué pour les restaurer, estimant à ce titre que Bejaia peut constituer une wilaya « pilote » en la matière, et « un exemple à suivre à travers le territoire national ». Durant sa visite, la ministre a, par ailleurs, inauguré un institut de musique baptisé du nom de l’artiste feu Djamel Allam. L’établissement qui jouit d’une architecture exceptionnelle, a été institué au lieu et place de l’ancien tribunal de Bejaia, dont l’aile effondrée en mars 2011 a donné l’occasion de reconstruire à l’identique le bâtiment, dédié désormais à l’art et à la musique dans tous ses volets.
R.C.