L’entité sioniste lance une attaque contre l’Iran : L’appel à la retenue et à la désescalade
La communauté internationale a multiplié hier les appels à la retenue, alors que l’entité sioniste a lancé hier une attaque limitée contre l’Iran et visé des installations militaires à Ispahan. Une attaque que Tel Aviv n’a pas revendiquée, tandis que Téhéran a souligné que celle-ci n’a pas entrainé de dégâts importants, ce qui suscite des espoirs de désescalade.
Des explosions ont retenti hier avant l’aube près d’une base militaire dans la région d’Ispahan dans le centre de l’Iran. L’agence de presse iranienne Fars a rapporté que trois explosions avaient été entendues près d’une base militaire de la ville d’Ispahan, dans le centre de l’Iran. Un responsable iranien a dit à Reuters qu’aucune attaque de missile n’avait été menée et que les explosions étaient dues à l’activation des systèmes de défense aérienne. « Trois drones ont été observés au-dessus d’Ispahan. Les systèmes de défense aérienne ont été activés et ont détruit ces drones dans le ciel » peu après minuit, a indiqué la télévision d’Etat iranienne, ajoutant plus tard que la situation à Ispahan était normale et qu’aucune explosion ne s’était produite au sol. Une attaque qui avait au départ alimenté les craintes d’escalade du conflit dans la région. Il est utile de rappeler dans ce contexte que l’Iran a riposté à l’attaque israélienne ayant visé le 1er avril en cours son consulat à Damas en laçant samedi soir une nuée de drones et de missiles sur les positions militaires de l’entité sioniste. Cette dernière avait promis de riposter. Or, cette riposte semble limitée, alors que Tel Aviv a décidé de ne pas revendiquer l’attaque, tandis que Téhéran a souligné que celle-ci n’a pas fait de dégâts importants, et n’a pas directement incriminé les Israéliens. L’agence officielle iranienne Irna a annoncé hierqu' »aucun dégât majeur » n’avait été rapporté après les explosions entendues à l’aube. « Suite à l’activation de la défense aérienne dans certaines régions du pays », « aucun dégât ou explosion à grande échelle n’a été signalé », a indiqué l’agence. Elle a précisé qu' »aucune information faisant état de tirs de systèmes de défense antimissile » n’avait été reçue. Des drones ont été abattus mais il n’y a pas eu d’attaque par missiles « jusqu’à présent », ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d’Ispahan (centre), sont « totalement en sécurité », a précisé l’agence Tasnim. L’Iran a activé tôt sa défense aérienne dans plusieurs provinces après des informations d’explosions dans le centre du pays, a indiqué l’agence officielle Irna.
Selon la télévision d’Etat iranienne, les sites nucléaires de la province d’Ispahan, où se trouve notamment le site de Natanz, sont indemnes. Une affirmation confirmée par l’Agence internationale de l’énergie atomique. Il n’y a « aucun dégât » sur les sites nucléaires après les explosions rapportées vendredi dans le centre de l’Iran, a déclaré l’AIEA,. L’agence basée à Vienne, en Autriche, « continue d’appeler », sur le réseau social X, « chacun à une extrême retenue et répète que jamais aucune installation nucléaire ne devrait être ciblée lors de conflits militaires ».
Des médias américains, citant des responsables américains, ont affirmé qu’il s’agissait d’une opération israélienne. Selon le New York Times, qui cite des responsables iraniens, l’attaque a été menée par de petits drones, probablement lancés depuis le territoire iranien. Le Secrétaire d’État américain a assuré que les Etats-Unis « n’ont pas été impliqués dans une opération offensive » que « l’objectif » de son pays et des autres membres du G7 était « la désescalade ». Dans ce sens les appels à la retenue et à la désescalade se sont multipliés hier. « Il est grand temps d’arrêter le cycle dangereux de représailles au Moyen-Orient », a dit le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres cité par son porte-parole.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a fait état de contacts avec l’Iran et Israël. Les chefs de la diplomatie des pays du G7 ont appelé « toutes les parties » à « empêcher une nouvelle escalade » au Moyen-Orient après les informations faisant état d’explosions
en Iran. »Nous avons dit aux Israéliens que l’Iran ne veut pas d’escalade », a-t-il précisé. Plusieurs pays ont également appelé la retenue. La Turquie a, pour sa part, mis en garde contre le risque d’un « conflit permanent » après les explosions entendues tôt vendredi dans le centre de Iran. « Il devient de plus en plus évident que les tensions initialement provoquées par l’attaque illégale de l’entité sioniste contre l’ambassade iranienne à Damas risquent de se transformer en un conflit permanent », a dénoncé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. « Nous appelons toutes les parties à s’abstenir de toute mesure susceptible de conduire à un conflit plus large », a-t-il ajouté. La Chine s’est dite « opposée » à toute action susceptible d’entraîner « une escalade ». L’Iran a déclaré jeudi au Conseil de sécurité des Nations unies que l’entité sioniste « doit être contraint de cesser tout nouvel aventurisme militaire contre nos intérêts », alors que le secrétaire général de l’Onu a averti que le Moyen-Orient se trouvait dans un « moment de péril maximal ».
Le pétrole monte
Notons que les nouveaux développements dans la région ont poussé les cours du pétrole vers le haut hier avant qu’il ne se stabilisent. Les cours ont inscrit en fin de matinée un bond de plus de 4%, après l’attaque israélienne contre Ispahan. Mais les cours se sont stabilisés par la suite les marchés misant sur une désescalade. Globalement, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin prenait quelques 0,06% à 87,16 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, gagnait 0,22%, à 82,91 dollars.
Lyes Saïdi