Des prisonniers palestiniens témoignent: La torture, une pratique ancrée dans le sionisme
La liste des actes criminels de l’occupation est infinie. En plus des assassinats et meurtres de masse et de la famine imposée de manière préméditée à la population de Ghaza, les preuves s’accumulent concernant le recours systématique à la torture contre les prisonniers palestiniens, parmi lesquels figurent beaucoup de femmes, d’enfants et personnels de santé. Des prisonniers détenus en toute illégalité dans les territoires occupés et auxquels ont fait subir toutes les formes de sévices physiques et psychologiques.
De nouveaux témoignages viennent conforter les accusations de recours à la torture par les forces d’occupation sionistes contre les Palestiniens. Hier, les membres du personnel de santé, kidnappés par les forces d’occupation lors de l’agression lancée contre la bande de Ghaza et détenus de manière illégale et sans aucune forme d’inculpation dans les territoires occupés ont été libérés par l’occupant qui cherche à libérer de l’espace dans ses camps de détention. C’est le cas du directeur de l’hôpital Al-Shifa, Muhammad Abu Salmiya, libéré après environ 7 mois de détention, et qui avait emmené par les forces d’occupation lors du raid meurtrier lancé contre l’hôpital de ville de Ghaza au mois de novembre dernier. Celui-ci a d’ailleurs apporté un témoignage édifiant sur les pratiques criminels de l’occupant. Il a ainsi déclaré que les médecins et infirmières sionistes torturent les prisonniers palestiniens, affirmant avoir laissé derrière lui des milliers de Palestiniens détenus par l’occupation dans le cadre de sa guerre génocidaire en cours à Ghaza. Abou Salmiya, a indiqué, lors d’une conférence de presse, que « de nombreux prisonniers sont morts en martyrs dans les cellules d’interrogatoire et nous avons laissé derrière nous des milliers de détenus retenus par l’occupation ». Il a rapporté également que « les médecins et infirmières (sionistes) battent et torturent les prisonniers palestiniens, et traitent les corps des détenus comme s’il s’agissait d’objets inanimés ». Il a ajouté que « chaque prisonnier détenu par l’occupation a perdu environ 30 kilogrammes de poids, à cause du refus de nourriture et de la torture », puisque dit-il, « pendant deux mois, aucun des prisonniers n’a mangé plus d’une miche de pain par jour ». Il a fait savoir que l’occupation n’a porté aucune accusation contre lui malgré son procès à trois reprises, ce qui signifie, selon lui, qu' »il était arrêté pour des raisons politiques ». Il a dénoncé enfin le fait qu’ils (lui et l’ensemble des détenus) n’avaient rencontré aucun avocat et le fait qu’aucune institution internationale ne leur a rendu visite. Des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur d’al-Chifa, le plus grand établissement de Ghaza, ont été libérés hier par l’occupant et transférés vers des centres médicaux de l’enclave, a indiqué une source médicale de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir el-Balah (centre). Cinq d’entre eux ont été admis dans cet hôpital et les autres ont été transférés vers des hôpitaux de Khan Younès (sud), selon elle. L’hôpital européen de Khan Younès a annoncé que le chef de son service orthopédique, le docteur Bassam Miqdad, figurait parmi les détenus libérés lundi. Il faut dire que depuis le début de l’agression contre Ghaza, les forces d’occupation israélienne ciblent particulièrement les hôpitaux et le personnel de santé, dans le seul objectif de mettre à genou le système de santé.
L’hôpital al-Chifa a été le théâtre de raids particulièrement intenses de l’occupant. En avril et mai, au moins trois fosses communes y avaient été découvertes. Dans un communiqué, le mouvement palestinien de résistance Hamas a estimé que « les signes visibles de torture et les témoignages terribles sur leurs tragiques conditions de détention réaffirment le comportement criminel du gouvernement fasciste d’occupation ». En mai, des associations palestiniennes de défense des droits des détenus avaient affirmé que deux Palestiniens, dont un médecin d’al-Chifa, étaient morts dans une prison israélienne, succombant à des « tortures » et à l’absence de soins.
Lyes Saïdi