Soupçons de corruption et de détournement de deniers publics à la FAF: Trois anciens présidents sous enquête
Le parquet du pôle pénal économique et financier de la Cour d’Alger a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire sur des soupçons de corruption à la Fédération algérienne de football.
Le parquet du pôle pénal économique et financier de la Cour d’Alger a annoncé hier, dans un communiqué, l’ouverture d’une enquête dans le cadre d’une affaire de corruption au sein de la Fédération algérienne de football et impliquerait 14 accusés dont les trois prédécesseurs de Walid Sadi à la tête de l’instance faîtière du football algérien ainsi que d’anciens secrétaires généraux. « Conformément aux dispositions de l’article 11 du Code de procédures pénales, le parquet du pôle national pénal économique et financier informe l’opinion publique qu’à la suite d’informations reçues concernant des soupçons de corruption au sein de la Fédération algérienne de football, concernant plusieurs cadres dirigeants, impliqués dans la conclusion de contrats contraires aux procédures de passation de marchés dans le but d’accorder des avantages injustifiés à des tiers, ayant induit un détournement de fonds publics au sein de la Fédération algérienne de football et au détriment du Trésor public, une enquête préliminaire a été ouverte par la brigade de lutte contre les crimes économiques et financiers de la Sûreté de la wilaya d’Alger. » La même source précise que « le 1er juillet 2024, une enquête judiciaire a été ouverte contre 14 accusés, parmi lesquels les anciens présidents de la fédération (Z.K), (Z.Dj) et (Ch.A), les anciens secrétaires généraux (D.M) et (S.M), l’ancien manager général (A.A) et trois personnes morales, pour les délits d’abus de fonction, de détournement délibéré de deniers publics et de complicité dans ce détournement, de conclusion de contrats contraires aux dispositions législatives et réglementaires afin d’accorder des avantages injustifiés à des tiers et de bénéficier d’avantages injustifiés lors de la conclusion de contrats avec l’État ou l’une de ses entités et institutions. » Le communiqué ajoute que « l’opinion publique sera informée de toutes les mesures prises en temps voulu. » L’enquête ouverte concerne donc les trois prédécesseurs de l’actuel président de la FAF, que son Kheireddine Zetchi, Charaf Eddine Amara et Djahid Zefizef, ainsi que deux de leurs SG, soit Debichi Mounir, Mohamed Saad. L’enquête est ouverte, alors que le nouveau patron de la FAF élu au mois de septembre dernier en remplacement de Zefizef a dressé un constat accablant de la gestion de ses prédécesseurs au regard du passif légué avec un déficit abyssal de l’instance faîtière. Pour rappel, Walid Sadi avait, lors de l’assemblée générale ordinaire de la FAF tenu à la fin du mois de mai dernier, déclaré publiquement que la situation financière de la FAF était difficile et avait accusé ouvertement ses prédécesseurs. « Nous avons hérité d’une situation financière catastrophique avec un déficit que nous n’imaginions pas », avait déclaré Sadi lors de l’AG. À l’occasion de cette AG, le commissaire aux comptes avait déclaré que la FAF accuserait un déficit de plus de 700 milliards de centimes. Ardoise héritée, selon Sadi, de ses prédécesseurs et accentuée par les charges du CHAN et de la CAN U17 qui auraient généré des ardoises particulièrement salées. Selon le rapport exposé à l’assemblée générale, près de la moitié de la dette a été remboursée grâce aux subventions et l’argent des sponsors qui, faut-il le rappeler, sont des partenaires de la FAF depuis des années.
Bari S.