Économie

1,2 million d’hectares de terres à mettre en valeur par la concession

L’Algérie intensifie ses efforts pour développer l’agriculture saharienne, une stratégie clé visant à renforcer la sécurité alimentaire du pays et à réduire sa dépendance aux importations. Mohamed Ameziane Lanasri, Directeur général de l’Office national des terres agricoles (ONTA), a dévoilé les ambitieux projets du gouvernement lors d’un entretien exclusif avec l’APS. Il a ainsi indiqué que « plus de 1,2 million d’hectares de terres relevant du domaine privé de l’État ont été identifiés pour être mis en valeur dans le cadre de la concession ». Parmi ces terres, 113.713 hectares ont déjà été transférés à l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS). Cette annonce marque une étape cruciale dans la stratégie nationale visant à exploiter le potentiel agricole des vastes étendues sahariennes.  « Ces superficies seront dédiées aux cultures stratégiques, essentielles pour garantir notre souveraineté alimentaire », a d’ailleurs précisé le directeur de l’ONTA. La mise en œuvre de cette ambitieuse politique s’appuie sur une modernisation radicale des processus d’attribution des terres. « La numérisation de l’Office et de ses services a atteint un taux de 100% », s’est félicité M. Lanasri. Le lancement d’une plateforme numérique le 1er novembre 2023 a déjà permis l’attribution de plus de 6.600 hectares à environ 180 agriculteurs. Cette digitalisation, conforme aux directives du Président Abdelmadjid Tebboune, vise à « faciliter l’accès aux terres agricoles en toute transparence et dans un délai court », selon le directeur de l’ONTA. Elle devrait contribuer significativement à l’objectif de sécurité alimentaire tout en allégeant les charges administratives.

Les premiers résultats de cette politique sont encourageants. Déjà, deux portefeuilles fonciers totalisant près de 14.000 hectares ont été publiés sur la plateforme. Un troisième, concernant 22 périmètres d’une superficie totale de 24.790 hectares répartis sur sept wilayas, est actuellement à l’étude. Plus impressionnant encore, un quatrième portefeuille foncier proposant 22.508 hectares est d’ores et déjà disponible sur la plateforme. « La publication des assiettes foncières se poursuivra dans la transparence la plus totale », a assuré M. Lanasri. Parallèlement à ces nouveaux projets, l’ONTA s’attelle à la régularisation des situations existantes. Plus de 27.000 dossiers, concernant une superficie totale de plus de 579.000 hectares dans 33 wilayas, sont en cours de traitement. « 91% des dossiers en suspens ont déjà été régularisés », a précisé M. Lanasri. L’Office a également entrepris une vaste opération de récupération du foncier agricole non exploité. Près de 85.000 hectares ont ainsi été récupérés, dont 16.000 ont déjà été redistribués. Cette politique ambitieuse de développement de l’agriculture saharienne s’inscrit dans une vision à long terme. Elle vise non seulement à accroître la production agricole nationale, mais aussi à créer des emplois dans les régions sahariennes.

Avec ces mesures, l’Algérie espère non seulement renforcer sa sécurité alimentaire, mais aussi se positionner à terme comme un exportateur majeur de produits agricoles. Le développement de l’agriculture saharienne pourrait ainsi devenir un pilier crucial de la diversification économique du pays, réduisant sa dépendance aux hydrocarbures. L’Algérie est résolument engagée sur la voie d’une révolution agricole dans ses vastes étendues sahariennes.

Sabrina Aziouez

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