Culture

Le patrimoine architectural, témoin vivant de notre histoire

Le village de Tazrouts, niché dans les montagnes à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tizi-Ouzou, s’anime cette semaine pour accueillir la troisième édition du Festival du patrimoine bâti d’Abi Youcef. Cet événement, qui se déroule du 31 juillet au 3 août 2024, met en lumière l’importance cruciale de préserver notre héritage architectural, véritable miroir de notre identité culturelle et de notre histoire collective.

Organisé par l’association culturelle « Gamel At Umejqan » en collaboration avec le mouvement associatif local et les autorités communales, ce festival s’inscrit dans une démarche de sauvegarde et de valorisation du patrimoine bâti ancien. Amokrane Ben Hadji, membre de l’association organisatrice, souligne l’objectif principal de l’événement : « Notre but est de préserver l’aspect architectural des maisons traditionnelles, mais aussi le mobilier spécifique et autres objets et ustensiles qui étaient utilisés par leurs occupants. »

Le patrimoine architectural représente bien plus que de simples pierres assemblées. Il incarne l’âme d’une région, les traditions séculaires d’un peuple et le génie créatif de générations d’artisans. Les maisons traditionnelles kabyles, avec leurs murs en pierres sèches, leurs toits en tuiles rouges et leurs cours intérieures, racontent l’histoire d’une adaptation ingénieuse à un environnement montagneux et d’une organisation sociale centrée sur la famille et la communauté.

Le programme du festival reflète cette volonté de transmission et de sensibilisation. Des expositions d’objets d’époque permettent aux visiteurs de plonger dans le quotidien des anciens habitants de ces demeures. Des ateliers sur les techniques de construction traditionnelles offrent l’opportunité de comprendre et peut-être de perpétuer ce savoir-faire ancestral. Les visites guidées d’anciennes maisons du village de Tazrouts invitent à un voyage dans le temps, tandis qu’un colloque sur l’architecture de l’ancienne maison kabyle apporte un éclairage scientifique sur ce patrimoine.

Mais le festival ne se contente pas de célébrer le passé. Il s’inscrit dans une démarche active de préservation, comme en témoignent les travaux de restauration menés lors des éditions précédentes. Une grande maison a été restaurée en 2019, suivie de deux autres en 2022. Ces actions concrètes démontrent que la sauvegarde du patrimoine n’est pas qu’une affaire de nostalgie, mais un investissement pour l’avenir.

En effet, préserver le patrimoine architectural, c’est maintenir un lien tangible avec notre histoire. C’est offrir aux générations futures la possibilité de comprendre d’où elles viennent, de s’ancrer dans une identité riche et complexe. Dans un monde en constante évolution, où la globalisation tend parfois à uniformiser les cultures, ces témoins du passé rappellent la diversité et la richesse de notre héritage.

De plus, le patrimoine bâti joue un rôle crucial dans l’attractivité touristique d’une région. Il constitue une ressource économique non négligeable, capable de générer des emplois et de dynamiser les territoires ruraux. Le festival d’Abi Youcef, en attirant visiteurs et médias, contribue à mettre en lumière les trésors architecturaux et à stimuler un tourisme culturel respectueux de l’environnement et des traditions locales.

L’occasion sera saisie par les organisateurs pour poursuivre le travail de restauration des maisons traditionnelles, a noté M. Ben Hadji. Le festival sera aussi une opportunité pour « mettre en lumière l’histoire et les trésors de notre patrimoine bâti et de créer un moment de rencontre et de partage entre les amateurs d’architecture, les historiens et tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur notre héritage culturel », soulignent les organisateurs.

Mohamed Seghir

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