L’Algérie avertit contre un tournant « extrêmement dangereux
L’Algérie a condamné « fermement » l’assassinat, hier, d’Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, dans une frappe sioniste à Téhéran (Iran) en marge de sa participation à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien. « Nous sommes à un moment extrêmement dangereux et face à un tournant tragique suite à l’assassinat, à Téhéran, du chef du bureau politique du mouvement Hamas, Ismaïl Haniyeh. Nous condamnons fermement cet attentat terroriste lâche et abject commis par les forces d’occupation sionistes, qui continuent de fouler aux pieds les règles humanitaires, juridiques, politiques et morales les plus élémentaires », a indiqué hier le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, lors d’une conférence de presse au siège du ministère. « C’est la politique de la terre brûlée érigée par l’entité sioniste en plan et stratégie reposant sur l’escalade tous azimuts : Ghaza, Cisjordanie, Yémen, Liban, Syrie et Iran », a-t-il ajouté. Par cette politique de la terre brûlée, l’entité sioniste a voulu « plonger la région tout entière dans une spirale de guerres dont le seul bénéficiaire est l’occupant sioniste au détriment de la sécurité, de la stabilité et de la paix régionales », a estimé le ministre des Affaires étrangères. En cette douloureuse circonstance, M. Attaf a « présenté ses sincères condoléances au peuple palestinien frère, l’assurant de sa compassion et de celle de l’ensemble du peuple algérien dans cette épreuve ».
Le chef de la diplomatie algérienne a également annoncé qu’un accord préliminaire a été conclu pour inviter le Conseil de sécurité des Nations Unies à se réunir en septembre prochain afin de discuter de l’avis consultatif de la Cour internationale de justice concernant les conséquences juridiques de l’occupation sioniste des territoires palestiniens et de condamner l’entité sioniste pour son refus de la création d’un État palestinien.
Attaf a précisé que la cause palestinienne a récemment connu des développements graves, notamment l’adoption par la « Knesset » (parlement) sioniste de l’abandon de la solution de l’État palestinien, et donc le refus de la création de cet État comme pilier essentiel pour instaurer la paix au Moyen-Orient et mettre fin au conflit en Palestine occupée.
Le ministre a souligné que cette démarche, compte tenu de sa gravité, « ne peut pas passer sans question ni sanction », ajoutant que la période actuelle a également vu des avancées positives, notamment l’avis consultatif de la Cour internationale de justice, qu’il a qualifié de décision « inédite et très importante ».
Réunion du conseil de sécurité en septembre
Attaf a indiqué que les consultations entre les autorités algériennes et palestiniennes se poursuivent, en déclarant : « J’ai personnellement eu des consultations avec les frères palestiniens à Ramallah, où j’ai récemment eu des discussions avec le cabinet du président palestinien, Mahmoud Abbas, concernant le suivi de la décision de la Knesset sioniste de rejeter la création de l’État palestinien comme une partie de la solution, ainsi que sur l’avis consultatif de la Cour internationale de justice », des consultations qui, selon lui, « se sont également élargies à d’autres pays arabes ».
Il a poursuivi en expliquant que « l’accord préliminaire a été conclu pour inviter le Conseil de sécurité à se réunir en septembre prochain, car la période actuelle ne permet pas la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité ou de l’Assemblée générale des Nations Unies en raison des vacances ».
Le ministre a souligné qu’en septembre, la Slovénie assumera la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations Unies, rappelant qu’elle fait partie des pays qui ont récemment reconnu l’État palestinien.
Attaf a également mentionné qu’une « Sommet pour l’avenir » se tiendra ce mois-là, avec une participation importante de chefs d’État et de ministres des Affaires étrangères. Par conséquent, il a déclaré que ce serait un moment propice pour une réunion du Conseil de sécurité au plus haut niveau de représentation des États.
Attaf a conclu en indiquant que « c’est ce qui a été réalisé en termes de préparatifs pour traduire les décisions de la Cour internationale de justice en résolutions onusiennes et pour exploiter l’avis consultatif de la Cour pour condamner l’entité sioniste en raison de sa récente décision de refuser la création d’un État palestinien ».
Le MAE a ajouté que l’Algérie, qui suit ce dossier de manière quotidienne, a à plusieurs reprises demandé la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité concernant la situation dans la bande de Ghaza, soulignant que « ce travail continu s’inscrit dans le cadre de ses efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Ghaza ». Attaf a affirmé que, malgré l’intransigeance sioniste, l’Algérie tente de surmonter les obstacles et continuera à œuvrer au sein du Conseil de sécurité pour parvenir à un cessez-le-feu total.
R.N.