Le patrimoine algérien revisité à travers l’objectif
La galerie Hang’Art à Alger s’est métamorphosée en un écrin de lumière, accueillant une symphonie photographique sous l’égide poétique : « Invitation à un voyage visuel où chaque image raconte une histoire éternelle ».
Cette tapisserie visuelle, fruit de l’alchimie créative de Tinhinane Mehdi et Walid Mendi, deux magiciens de l’image, a vu le jour samedi. Tout au long du mois d’août, tel un fleuve intarissable, l’exposition déversera son flot de 25 clichés, autant de fenêtres ouvertes sur l’âme algérienne et le cœur battant du monde. Les murs de la galerie, transformés en toile vivante, porteront ces témoignages silencieux mais éloquents.
Tinhinane Mehdi, gardienne de la mémoire visuelle, a dévoilé que son objectif s’est fait l’écho du patrimoine culturel algérien. Telle une conteuse des temps modernes, elle a capturé l’essence même des traditions, en particulier à travers le prisme des costumes féminins. Cinq clichés, tels des joyaux dans un écrin, immortalisent une femme drapée dans le « haïk » traditionnel, au cœur de la Casbah d’Alger, cette vieille dame aux mille secrets. Le « koffa de dom » et les ustensiles en cuivre, témoins muets d’un passé qui refuse de s’éteindre, complètent ce tableau vivant.
L’exposition, tel un kaléidoscope temporel, fait également la part belle aux monuments historiques qui jalonnent le pays. De Timgad à Batna, en passant par le Palais des Rais à Alger, sans oublier une composition audacieuse mariant l’Amirauté d’Alger aux paysages désertiques de Hassi Messaoud, c’est toute l’Algérie qui se révèle dans sa diversité majestueuse. Dans un jeu subtil de lumières, les photographes ont baigné le patrimoine algérien dans des teintes chaudes, comme pour raviver la flamme du souvenir ancestral. En contraste, les cités mondiales se sont vues parées de couleurs froides, telle une projection futuriste teintée d’une touche artistique.
L’objectif des artistes, tel un oiseau migrateur, a aussi survolé les métropoles du monde. New York, cette insomniaques aux mille feux, a livré ses secrets à Tinhinane Mehdi. Les gratte-ciels, sentinelles de béton et d’acier, l’horloge géante au cœur de la ville, le métro grouillant de vie, et la foule, cette marée humaine incessante, ont tous été capturés dans leur frénésie quotidienne. Paris, Lyon et Arles ont également cédé à l’appel de l’objectif, dévoilant leurs charmes discrets.
En guise de coda à cette symphonie visuelle, Tinhinane Mehdi orchestrera un atelier le 19 août, jour où le monde célèbre l’art de la photographie. Tel un maître à ses disciples, elle dévoilera les arcanes de cet art, de la capture à la retouche, transformant chaque participant en un potentiel Prométhée de l’image, capable de voler le feu de la création pour illuminer le monde.
Mohamed Seghir