Sahara occidental: Le soutien de Paris aux plans colonialistes marocains suscite une vague de critiques
La récente déclaration de la France en faveur du « Plan d’autonomie » colonialiste marocain pour le Sahara occidental a provoqué une levée de boucliers de la part de nombreux acteurs internationaux. Cette prise de position, perçue comme un soutien à l’occupation marocaine, a été vivement critiquée lors d’une conférence de solidarité organisée lundi à Alger.
Le parti des Communistes de Russie a on condamné fermement la décision française. Dans un communiqué, le parti a qualifié cette position de « contradiction avec la pratique diplomatique internationale », soulignant qu’elle faisait fi des résolutions onusiennes. Sergueï Malinkovitch, président du Comité central des Communistes de Russie, a notamment déclaré que cette décision « avalise, de manière claire, l’occupation d’un État membre et fondateur de l’Union africaine ».
Les diplomates africains et d’Amérique latine ont également fait entendre leur voix. Lors de la conférence à Alger, ils ont réaffirmé à l’unanimité le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. L’ambassadeure de la Namibie, Pandulena Kaino Shingenge, a fermement condamné la position française, rappelant que « la cause du Sahara occidental est une question de décolonisation de la dernière colonie en Afrique ». Le représentant sud-africain, Bernard Legodo Koporo, a qualifié la position française d' »inacceptable » et d' »ingérence dans les affaires internes d’un autre pays ». Cuba, par la voix de son ambassadeur Hector Igarza, a rappelé que la France avait voté en 1992 en faveur d’une résolution reconnaissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le Mozambique et le Venezuela ont également exprimé leur solidarité avec le peuple sahraoui. L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) auprès de l’Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a réaffirmé pour sa part la détermination du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte. Il a souligné que la position française n’avait « aucune incidence juridique » sur le statut du Sahara occidental, rappelant les déclarations du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui considère la question sahraouie comme relevant de la décolonisation. Des experts juridiques ont également apporté leur éclairage sur la situation. Abdelaziz Medjahed, Directeur général de l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG), a insisté sur le fait que le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui est garanti par la légalité internationale. Boudjemaa Souilah, juriste et membre du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, a quant à lui minimisé l’impact de la position française, rappelant que la cause sahraouie est inscrite à l’ONU en tant que question de décolonisation. L’ambassadeur vénézuélien a notamment averti que l’absence de solutions pacifiques pourrait ouvrir la voie à la violence et à la guerre. L’Algérie, pour sa part, maintient son soutien indéfectible au peuple sahraoui dans la continuité de ses positions historiques en faveur des mouvements de libération dans le monde.
R.N.