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Filières viandes: 3 acteurs mobilisés pour maîtriser les prix

Dans un contexte de volatilité des prix alimentaires et en prévision du Ramadan 2025, les pouvoirs publics multiplient les mesures afin de stabiliser les prix. C’est dans ce sens qu’une convention tripartite a été signée hier à Alger, dans l’objectif de revoir la gestion de la filière viande. Sous l’égide du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, la Société de Développement des Cultures Agricoles Stratégiques (SDCAS), le Groupe des Industries Agroalimentaires et Logistiques (Agrolog), et la Caisse Nationale de Mutualité Agricole (CNMA) ont signé un accord de coopération. Cette collaboration vise à produire et stocker stratégiquement des viandes blanches et rouges pour réguler le marché, particulièrement durant les périodes de forte demande comme le Ramadan et l’Aïd al-Adha.

L’originalité de cette approche réside dans la synergie créée entre différents secteurs. La SDCAS met à disposition ses infrastructures d’élevage, héritées des anciennes fermes pilotes. L’Office National des Aliments du Bétail (ONAB) et l’Algérienne des Viandes Rouges (ALVIAR), sous l’égide d’Agrolog, assureront la production. Quant à la CNMA, elle apportera son expertise en gestion des risques et en accompagnement technique.

Cette collaboration vise à optimiser l’utilisation des ressources existantes tout en stimulant la production nationale. Mustapha Belhanini, PDG de la SDCAS, souligne : « Nous capitalisons sur nos atouts pour réduire notre dépendance aux importations et stabiliser les prix. »

Le consortium se fixe des objectifs chiffrés impressionnants. Il s’agit de produire au minimum 10 000 tonnes de viande blanche et d’élever 50 000 ovins. Ces volumes substantiels constitueront un stock régulateur destiné à approvisionner le marché en produits locaux à des prix maîtrisés. Djahid Zefzaf, PDG d’Agrolog, explique l’ambition du projet : « Nous visons à créer un cercle vertueux. En garantissant des débouchés aux éleveurs et en assurant un approvisionnement stable aux consommateurs, nous renforçons l’ensemble de la filière. » Au-delà des aspects quantitatifs, l’accord met l’accent sur la qualité de la production. Les partenaires s’engagent à respecter des normes strictes en matière d’élevage, de santé animale et de qualité du produit final. Cette approche qualitative vise à renforcer la confiance des consommateurs envers la production locale et à positionner l’Algérie comme un acteur majeur dans le secteur des viandes au Maghreb. Cherif Benhabiles, Directeur Général de la CNMA, insiste sur le rôle crucial de son institution : « Notre implication va bien au-delà de la simple assurance. Nous apportons une expertise technique et un suivi rigoureux à chaque étape de la production. » Cette attention portée à la qualité et à la traçabilité est essentielle pour gagner la confiance des consommateurs et établir la réputation des produits algériens sur le long terme.

L’initiative s’inscrit également dans une stratégie plus large de développement agricole durable. En valorisant les infrastructures existantes et en favorisant les circuits courts, le projet contribue à réduire l’empreinte environnementale du secteur. De plus, la mutualisation des ressources et des risques renforce la résilience de la filière face aux aléas climatiques et économiques. Le ministre Cherfa envisage même d’étendre ce modèle à d’autres productions stratégiques, soulignant ainsi le potentiel transformateur de cette approche pour l’ensemble du secteur agricole algérien.

Le ministre Cherfa a souligné l’importance de cette convention pour l’avenir du pays : « Notre objectif n’est pas seulement de réguler le marché et stabiliser les prix des viandes. Nous visons à valoriser nos infrastructures d’élevage, encourager la production nationale et assurer une disponibilité pérenne des produits. » « Nous disposons de toute une série d’infrastructures non utilisées des anciennes fermes pilotes et qui peuvent être rentabilisées de façon optimale pour accroitre la production nationale ce qui nous permettra de constituer des stocks conséquents de viandes rouges et blanches pour approvisionner le marché durant les périodes de forte demande », a-t-il insisté.

Sabrina Aziouez

admin

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