Entreprises sous séquestre judiciaire: Des administrateurs devant la justice
Les prévenus sont poursuivis pour des dépassements qui ont entaché leur gestion des entreprise sous séquestre judiciaire qui leur ont été confiées.
Des administrateurs chargés de la gestion des entreprises d’hommes d’affaires purgeant une peine prison pour corruption et qui ont mises sous séquestre judiciaire comparaîtront demain mardi, devant la deuxième section du tribunal du pôle pénal, économique et financier de Sidi M’Hamed, indique une source judiciaire. Les prévenus sont poursuivis pour des faits liés à des dépassements commis pendant la période de leur gestion des sociétés mises sous séquestre judiciaire, a précisé la même source. Il s’agit, nous dit-on, d’administrateurs désignés par la justice à la tête d’un certain nombre d’entreprises et de complexes appartenant à des hommes d’affaires poursuivis dans des affaires de corruption et qui ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 16 ans de prison ferme. Les administrateurs concernés sont ceux chargés de la gestion de Global Group, de Hassan Arbaoui, le groupe Sovac ‘’, de Mourad Eulmi, en plus des sociétés de l’ancien patron du »FCE », Ali Haddad et de Mahieddine Tahkout, ainsi que l’administrateur du groupe » KouGC » des frères Kouninef et d’autres. Les prévenus sont accusés de violation de la réglementation, de dépassements et de manipulations. On leur reproche notamment de s’être attribués des honoraires mensuels s’élevant à environ 400 millions de centimes, sans en référer aux autorités judiciaires, autorités compétentes pour déterminer la véritable valeur de leur salaire, ont expliqué nos sources. Or, selon les détails apportés par les mêmes sources, et parallèlement à la nomination de ces responsables administratifs, un commissaire aux comptes est sensé être nommé pour procéder à une évaluation des actifs de chaque institution concernée par cette situation et procéder à une expertise de sa situation financière et performance, une opération nécessaire pour que les fonds soient récupérés au profit de l’État. Or, il s’est avéré que ces administrateurs au statut de commissaires aux comptes ont paralysé la gestion des institutions qu’ils devaient gérer, après leur nomination par les juges d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed. Selon la même source judiciaire, le travail des gestionnaires administratifs ne doit pas se limiter à récupérer les fonds des banques et à payer les salaires des travailleurs de l’entreprise, mais plutôt à augmenter, a-t-on précisé, les bénéfices des entreprises de manière à garantir la continuité de leurs activités et préserver l’outil économique. La tâche de ces administrateurs consiste aussi en la conversion de ces entreprises en sociétés par actions et les introduire en bourse, pour gagner l’un des défis fondamentaux pour l’économie algérienne. Pour notre source, la mission des administrateurs nommés par les autorités judiciaires aussitôt après les accusations retenues à l’encontre des hommes d’affaires et leur placement en détention, conformément à la loi, est de maintenir l’activité de ces institutions, principalement versées dans d’ importants secteurs stratégiques. Ces derniers liés, a-t-on détaillé, aux infrastructures de base, les travaux publics, les grands équipements, les ressources en eau, la production de ciment et l’immobilier, les industries manufacturières, dont la pétrochimie, l’électricité, l’agroalimentaire, la sidérurgie, ou encore le secteur des chaînes industrielles comme l’automobile et l’électronique via les usines d’assemblage. Les administrateurs ont ainsi, pour tâche le maintien de ces entreprises, de leurs obligations envers les autres et l’exécution de leurs différents contrats. Au-delà, ces gestionnaires ont pour tâche essentielle, et selon les missions d’affectation, de maintenir les postes de travail, sans négliger la nécessité de préserver les actifs d’investissement détenus et de les préserver par les moyens légitimes contre toute perte, gaspillage ou transfert. Or, les résultats ont montré l’échec de la politique de désignation d’administrateurs pour gérer ces entreprises, nous dit-on. Des faits qui, selon nos sources, ont valu aux prévenus de lourdes accusations et des poursuites judiciaires pour cession illégale à des fonds et des propriétés appartenant à des entreprises et des complexes qui ont fait l’objet d’une confiscation par une décision judiciaire scellée d’une formule exécutoire, abus de fonction, violation des lois et règlements dans le but d’accorder d’indus avantages, en plus de dilapidation intentionnelle de deniers publics et violation des dispositions législatives et réglementaires. Il est utile de rappeler que, ces administrateurs, présentés comme ‘’des experts financiers agréés’’, ont été nommés par la justice et ont été chargés de gérer les entreprises, les sociétés, dont les propriétaires, des hommes d’affaires en l’occurrence, ont été condamnés et purgent leurs peines de prison.
Sofia Chahine