89 morts en 24 à Ghaza: Une campagne de vaccination lancée sous les bombes
Alors que l’agression génocidaire sioniste à Ghaza entre dans son 330e jour, la situation dans l’enclave palestinienne demeure extrêmement préoccupante. Les bombardements incessants, la crise humanitaire et les tentatives de réponse sanitaire s’entremêlent dans un tableau complexe et dramatique.
Selon les dernières données fournies par les autorités sanitaires palestiniennes, le bilan de l’agression s’élève désormais à 40 691 morts et 94 060 blessés depuis le 7 octobre 2023. La majorité des victimes seraient des femmes et des enfants. Ces chiffres sont cependant loin de refléter l’étendue du massacre dans la mesure où des milliers de victimes sont coincées sous les décombre tandis que la famine, le manque de soins critiques et les épidémies emportent les vies de nombreux autres civils.
Au cours des dernières 24 heures, les autorités palestiniennes ont rapporté cinq nouveaux massacres perpétrés par l’occupation, faisant 89 morts et 205 blessés supplémentaires. Les bombardements israéliens continuent de frapper diverses zones de Ghaza. Une frappe israélienne a ainsi visé le camp de réfugiés de Nousseirat, où 19 personnes ont été tuées, dont 9 membres d’une même famille et le quartier de Sabra, au sud de la ville de Ghaza, où trois personnes ont perdu la vie. Les forces d’occupation ont également frappé le quartier d’Al Zeitoun, où trois autres personnes ont été tuées dans le bombardement d’une maison et le camp de Jabalya, dans le nord de Ghaza, où un citoyen est mort et d’autres ont été blessés. À Khan Younès, dans le sud, où cinq personnes ont été tuées et 15 autres blessées dans le bombardement d’une maison familiale.
Les équipes de secours signalent que de nombreuses victimes sont encore piégées sous les décombres ou gisent sur les routes, l’armée d’occupation israélienne empêchant les ambulances et les équipes de la protection civile d’intervenir. Toujours à Khan Younès, des familles ont pu rentrer chez elles hier après la fin d’une attaque sioniste qui a duré 22 jours. Des images tournées sur place montrent que de vastes zones d’habitation ont été entièrement rasées. Les services de secours ont dit avoir retrouvé au moins neuf corps dans la zone où les forces d’occupation ont opéré.
96% de la population ghazaouie est menacée de famine
Sur le plan humanitaire,la situation humanitaire à Ghaza est catastrophique. Selon les rapports, 96% de la population ghazaouie est menacée de famine, et plus de 50 000 enfants ont besoin d’un traitement urgent pour malnutrition. Les infrastructures de base, notamment le système de santé, se sont effondrées sous les bombardements répétés. L’approvisionnement en eau potable et l’assainissement sont devenus des défis majeurs. Des zones entières de Ghaza sont submergées par les eaux usées, et l’accumulation de déchets solides due à l’absence de services de base depuis le début de l’agression israélienne fait craindre la propagation de maladies et d’épidémies, y compris le choléra. Face à cette situation sanitaire alarmante, une lueur d’espoir émerge avec le lancement prévu d’une campagne de vaccination contre la poliomyélite. Cette maladie, éradiquée de Ghaza depuis 25 ans, a fait sa réapparition, illustrant l’effondrement du système de santé local. La campagne, qui doit débuter ce dimanche et se poursuivre jusqu’au 12 septembre, vise à vacciner environ 640 000 enfants de moins de 10 ans. Elle sera menée dans plusieurs régions de Ghaza, notamment Deir el-Balah, Khan Younès, la ville de Ghaza et les régions du nord de la bande. Cette opération d’envergure mobilisera plus de 1 000 employés de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), qui fourniront des vaccins aux enfants via les centres de santé, des cliniques mobiles et des abris. L’UNICEF, l’OMS et l’UNRWA jouent un rôle crucial dans l’organisation et la mise en œuvre de cette campagne, malgré les conditions extrêmement difficiles sur le terrain. Cependant, le succès de cette campagne reste incertain en raison de la poursuite des attaques sionistes. Les responsables palestiniens de la santé estiment qu’un cessez-le-feu est nécessaire pour mener à bien cette mission vitale.
Parallèlement à la crise sanitaire, la population ghazaouie continue de subir des déplacements forcés massifs. Rien qu’en août, 260 000 personnes auraient été contraintes de quitter leurs foyers suite aux ordres d’évacuation émis par l’occupante. Le dernier en date concerne la région de Deir al-Balah, qui abrite des centres d’opérations humanitaires, soulevant des inquiétudes quant à la possibilité de poursuivre les efforts d’aide.
La destruction systématique des infrastructures, y compris les hôpitaux et les installations médicales, aggrave encore la situation. Au moins 297 travailleurs humanitaires auraient été tués depuis le début du conflit, compromettant sérieusement la capacité des organisations internationales à apporter une aide efficace.
L’Algérie réitère son appel à un cessez-le-feu
Face à cette situation dramatique, les appels à un cessez-le-feu immédiat et permanent se multiplient sur la scène internationale. L’Algérie, par la voix de son représentant permanent adjoint auprès de l’ONU, Nassim Gaouaoui, a réitéré cet appel lors d’une récente réunion du Conseil de sécurité. Elle a également plaidé pour que l’occupant sioniste soit poursuivi pour ses « crimes et ses violations systématiques et flagrantes du Droit international humanitaire ».
La communauté internationale est appelée à prendre des mesures concrètes pour protéger la population palestinienne et trouver une solution durable au conflit. L’établissement d’un État palestinien, avec El Qods-Est comme capitale, est la seule voie vers une paix juste et durable dans la région.
Dans ce contexte tendu, l’UNRWA, agence onusienne cruciale pour l’aide humanitaire à Ghaza, fait l’objet d’une campagne de discrédit de la part de l’entité sioniste. Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, a dénoncé la diffusion de fausses informations visant à saper la crédibilité de l’agence, notamment par le biais de publicités sur Google pour dissuader les dons. Ces attaques contre l’UNRWA sont particulièrement préoccupantes car l’agence joue un rôle central dans la réponse humanitaire à Ghaza, y compris dans la campagne de vaccination à venir. Lazzarini a appelé à une enquête sur ces efforts délibérés de désinformation, soulignant qu’ils mettent en danger la vie du personnel de l’UNRWA.
Lyes Saïdi