Céréaliculture : Une feuille de route pour consolider la souveraineté alimentaire
Dans un contexte mondial marqué par des défis croissants en matière de sécurité alimentaire, l’Algérie s’engage résolument sur la voie de l’autosuffisance agricole. Dans ce contexte, la 5e édition du séminaire national de développement de la filière des céréales organisé pendant deux jours à l’université « frères Mentouri » (Constantine 1) a mis en lumière dimanche les ambitions et les stratégies pour transformer le paysage agricole et consolider la souveraineté alimentaire. Au cœur de cette initiative se trouve la vision audacieuse du président Abdelmadjid Tebboune, qui a fixé des objectifs clairs : atteindre l’autosuffisance en blé dur d’ici 2025, suivie de près par celle en maïs et en orge en 2026. Ces ambitions ne sont pas de simples déclarations d’intention, mais s’inscrivent dans une stratégie nationale globale et minutieusement élaborée. Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, Hamid Bensaâd, a souligné l’importance capitale de cette démarche. Il ne s’agit pas seulement d’augmenter la production, mais de repenser entièrement l’approche de l’agriculture en Algérie. L’objectif est double : répondre aux besoins alimentaires croissants de la population et générer une valeur ajoutée significative pour l’économie nationale.La stratégie repose sur plusieurs piliers fondamentaux. Tout d’abord, l’extension massive des surfaces irriguées, qui devraient dépasser le million d’hectares. Cette expansion permettra non seulement d’accroître la production céréalière, mais aussi de diversifier les cultures stratégiques. Dès la saison 2024-2025, on assistera à une augmentation substantielle des surfaces dédiées au maïs, au tournesol et aux légumes secs, cultures essentielles pour une alimentation diversifiée et nutritive. A partir de la saison agricole 2024-2025, les surfaces dédiées à la culture du maïs, du tournesol et des légumes secs seront augmenté », a-t-il ajouté, affirmant qu’une superficie de 3,069 millions hectares a été réservée aux céréales dont 1,043 millions hectares pour le blé dur et 1,031 hectares pour l’orge avec la mobilisation pour cela quelque 4,2 millions quintaux de semences et 3,5 millions quintaux de fertilisants en vue de permettre aux agriculteurs d’entamer les labours semailles en toute aisance.
L’innovation technologique joue un rôle central dans cette transformation. L’Algérie mise sur l’introduction de technologies modernes pour optimiser la production et la productivité. Cette modernisation s’accompagne d’une collaboration étroite entre experts, professionnels du secteur et universités, ces dernières étant considérées comme des incubateurs de projets innovants en agriculture. Le même responsable a souligné que la mise en place d’une stratégie nationale à court terme pour entamer la concrétisation de l’autosuffisance en certains produits agricoles et des objectifs tracés par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune permettra « d’élargir les surfaces irriguées à plus d’un million hectares et de parvenir à l’autosuffisance en blé dur en 2025 et en maïs et orge en 2026 « . La conjugaison des efforts se fait par l’introduction des technologies modernes et l’association des experts, des professionnels et de l’université en tant qu’incubatrice de projets innovants en agriculture, a-t-il ajouté, relevant que la concrétisation de la sécurité alimentaire est un des fondements de la souveraineté nationale et constitue un objectif stratégique pour le secteur agricole à travers l’augmentation de la production et de la productivité de toutes les filières agricoles pour répondre aux besoins alimentaires croissants des citoyens et apporter une valeur ajoutée pour l’économie nationale.
Le gouvernement algérien ne se contente pas de fixer des objectifs ; il met en place un système de soutien concret pour les agriculteurs. Cela se traduit par la fourniture de fertilisants, de matériel agricole moderne et de variétés de semences adaptées à chaque région du pays. Pour la saison à venir, ce sont pas moins de 4,2 millions de quintaux de semences et 3,5 millions de quintaux de fertilisants qui seront mis à disposition des agriculteurs, leur permettant d’aborder les labours et les semailles dans les meilleures conditions. Le séminaire de Constantine a également mis en lumière l’importance de la recherche et de l’adaptation aux changements climatiques. Des communications sur des thèmes tels que « repenser les cultures céréalières pour les développer » et « l’impact des changements climatiques sur la céréaliculture en Algérie » soulignent la volonté du pays de construire une agriculture résiliente et durable. Cette approche holistique de l’agriculture ne se limite pas à la production. Elle englobe également la transformation et la valorisation des produits agricoles, créant ainsi une chaîne de valeur complète qui bénéficiera à l’ensemble de l’économie nationale.
Salim Mokrane