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L’Algérie met les points sur les « I »

Dans un discours prononcé lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a réaffirmé les positions de l’Algérie sur plusieurs questions régionales et internationales, tout en répondant avec subtilité et courtoisie aux attaques injustifiées dont elle a fait l’objet. pays voisin.

Attaf a ainsi répondu aux propos « inappropriés » tenus par le représentant d’un État voisin, les qualifiant de « paroles basses » indignes du cadre des Nations unies. Face à ces provocations, le chef de la diplomatie algérienne a choisi avec justesse la voie de l’apaisement, assurant que « l’Algérie ne se laissera pas entraîner par de telles déclarations ». Il a affirmé que l’Algérie continuera à répondre avec un langage « poli et raffiné », reflétant les liens profonds qui unissent l’Algérie aux pays et peuples de la région. Cette approche mesurée témoigne de la volonté de l’Algérie de maintenir une posture diplomatique constructive. Attaf a souligné que « l’Algérie possède une volonté ferme et continuera à tendre la main à tous ses frères de la région pour bâtir un partenariat basé sur la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous ». Une réponse fine aux provocations émanant notamment de la junte qui a pris le pouvoir à Bamako après un double coup d’État militaire au Mali et contraste avec le délire et les propos insensés tenus par le représentant du régime militaire malien à la tribune de l’ONU. Un délire qui n’est que le reflet de l’animosité grandissante de la junte à l’égard de l’Algérie, mais aussi du désarroi de Bamako face à l’évolution de la situation sécuritaire au Mali.

D’ailleurs la situation au Sahel a occupé une place importante dans le discours d’Attaf. Le ministre a réaffirmé la solidarité totale de l’Algérie avec les pays et les peuples de cette région, soulignant que « la sécurité et la stabilité du Sahel sont indissociables de celles de l’Algérie et de l’Afrique du Nord ».

L’Algérie, qui partage des frontières avec plusieurs pays du Sahel, a toujours plaidé pour une approche globale de la sécurité dans la région, alliant développement économique et lutte contre le terrorisme. Attaf a souligné que « l’Algérie croit que la stabilité de la région est liée à la réalisation du développement durable, à la réduction de la pauvreté et à la lutte contre le terrorisme et les changements climatiques qui affectent gravement la région ». Le ministre algérien a insisté sur l’importance de solutions africaines pour les problèmes du continent. Il a déclaré que « l’Algérie aspire à des solutions d’origine africaine pour le développement durable et la résolution des conflits ». Cette position s’inscrit dans la continuité de la politique étrangère algérienne, qui a toujours prôné le principe de non-ingérence et le respect de la souveraineté des États. Attaf a souligné que « l’Afrique a besoin de solutions locales qu’elle développe elle-même, en s’appuyant sur ses propres ressources pour éteindre les foyers de conflits et établir la stabilité ». Le ministre a également mis en avant l’importance pour l’Afrique d’investir dans des technologies modernes telles que l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables. Il a plaidé pour la poursuite des réformes des institutions financières internationales afin d’assurer une meilleure représentation des pays africains dans le système financier mondial.

Sahara occidental et Libye

Lors de son intervention, le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé les positions constantes de l’Algérie concernant plusieurs questions régionales et internationales.

Concernant la question du Sahara occidental, Attaf a souligné que « l’Algérie continue de soutenir les efforts des Nations unies et de leur envoyé personnel pour parvenir à une solution politique garantissant au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination ».

Le ministre a été catégorique sur ce point, affirmant que « le colonialisme au Sahara occidental est voué à disparaître, peu importe combien de temps cela prendra, et que les droits légitimes du peuple sahraoui finiront par triompher tôt ou tard ».

Attaf a également souligné que « l’Algérie n’acceptera aucune tentative d’imposer un fait accompli », réaffirmant que le peuple sahraoui continuera à revendiquer son droit à l’autodétermination, et que l’Algérie continuera de soutenir ses droits. Concernant la situation en Libye, M. Attaf a souligné « la nécessité d’accélérer la résolution du problème des ingérences extérieures, qui épuisent les ressources du pays et accentuent les divisions internes », estimant que « les Libyens ne pourront s’unir et réaliser la réconciliation nationale que par la fin de ces ingérences extérieures. » Il a également affirmé que l’Algérie soutient le peuple libyen dans sa quête pour organiser des élections libres et parvenir à un consensus national en vue de construire une Libye unie et stable.

Appel à des sanctions contre l’entité sioniste

La question palestinienne a également occupé une place centrale dans le discours d’Attaf. Le MAE a dénoncé le  « génocide continu dans la bande de Ghaza depuis près d’un an », et « l’extension récente de cette guerre en Cisjordanie et au Liban ».Il a estimé que « cette escalade israélienne multiforme dans la région n’aurait pas eu lieu sans la négligence de la communauté internationale à prendre des mesures fermes en temps voulu ». Attaf a appelé la communauté internationale à adopter une position forte en imposant des sanctions et des mesures appropriées contre l’occupation israélienne, comme cela a été appliqué à d’autres parties, conformément au chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Le ministre a souligné que « la cause palestinienne traverse une phase historique critique, où il est impossible de revenir en arrière », affirmant que « le moment est venu de prendre des mesures sérieuses pour soutenir le projet national palestinien et mettre fin à l’hésitation et à la procrastination ». Attaf a renouvelé l’appel du Président algérien Abdelmadjid Tebboune pour accélérer l’acceptation de l’adhésion pleine et entière de la Palestine à l’ONU, estimant que cette adhésion constituerait « un pas décisif vers la préservation de la solution à deux États ».

Une Algérie en mouvement

En conclusion de son discours, Attaf a présenté l’image d’une Algérie en pleine transformation. Il a affirmé que le pays « progresse avec assurance vers le renforcement de la stabilité politique et institutionnelle, dans le cadre de l’approche initiée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune ». Le ministre a souligné que l’Algérie « vise à construire une économie nationale forte et diversifiée, réduisant ainsi la dépendance au secteur des hydrocarbures, tout en renforçant le caractère social de l’État algérien ». Il a ajouté que « l’Algérie avance avec fermeté vers le renforcement de sa position économique en Afrique, ouvrant ainsi la voie à des opportunités de coopération et de partenariats bénéfiques avec divers acteurs ».

Hocine Fadheli

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