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Transition énergétique : L’option de l’hydrogène vert

L’Algérie s’inscrit pleinement dans la transition énergétique et cherche à se fixer des objectifs de décarbonation de son économie à l’instar de des défis imposés par le contexte international. Il est vrai qu’au moment où les plus grandes puissances économiques se sont engagées à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050-2060, l’Algérie ne peut plus se permettre de rester à la traine, d’autant que c’est pays producteur d’énergies fossiles. C’est dans ce contexte que le gouvernement mise sur l’hydrogène vert. Un procédé qui permet de faire de l’électricité renouvelable un gaz grâce à l’électrolyse de l’eau. Un gaz qui pourrait trouver de nombreuses applications à l’avenir et remplacer les hydrocarbures fossiles, notamment dans le secteur des transports, le transport maritime notamment. Et l’Algérie a toutes les raisons de miser sur ces nouvelles technologies, notamment qu’elle dispose d’un potentiel inégalé en renouvelable, et plus précisément dans le solaire. C’est dans ce contexte que le ministère de l’Énergie et des Mines a installé, il y a quelques jours un comité national chargé de l’élaboration de la stratégie nationale de l’hydrogène.  En attendant, le gouvernement mise sur le partenariat pour acquérir les connaissances nécessaires pour la maîtrise de ces nouvelles technologies. C’est dans ces mêmes objectifs que s’est inscrite la 3e édition de la Journée algéro-allemande de l’énergie, qui s’est penchée sur le potentiel et les perspectives de coopération entre l’Algérie et l’Allemagne dans le domaine de l’hydrogène vert. La rencontre tenue jeudi était l’occasion pour réunir des acteurs dans les secteurs énergétiques algérien et allemand afin de partager expériences et stratégies respectives de promotion de l’hydrogène vert pour une transition énergétique, afin d’aboutir à un programme de coopération et de partenariat énergétique, bénéfique aux deux pays.

Au cours de cette rencontre, le Secrétaire général du ministère de l’Énergie et des Mines, Abdelkarim Aouissi,  a rappelé que le gouvernement algérien a inscrit, dans le plan de relance économique, la transition énergétique vers les énergies nouvelles et renouvelables, dans le but d’atteindre une croissance « verte » grâce à l’utilisation de technologies énergétiques innovantes et numériques.

Ainsi, le développement de la Division Hydrogène a été inscrit parmi les objectifs prioritaires, alors qu’un plan national ambitieux est en cours d’élaboration en ce sens. 

Cette rencontre a également permis de souligner l’importance de développer des 

Pour sa part,  le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Benattou Ziane a indiqué que « l’Algérie a préparé une base solide et complète pour accélérer la transition énergétique par l’adoption et la mise en oeuvre d’une feuille de route qui s’articule autour de plusieurs axes ». Il a ajouté que cette feuille de route comportait, entre autres, un programme national de développement des énergies renouvelables qui consiste à « installer à l’horizon de 2035 une capacité globale de 15.000 mégawatts d’électricité d’origine renouvelable », et un plan national ambitieux de production de l’hydrogène vert. « L’hydrogène vert apparaît aujourd’hui comme le combustible propre de substitution stratégique des prochaines décennies. Il a un rôle important pour une transition énergétique propre. C’est un vecteur appelé à devenir essentiel, à l’avenir, pour notre économie », a souligné le ministre, rappelant que l’Algérie est un pays « doté de ressources solaires et éoliennes extraordinaires ».

De son côté, le Commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, M. Noureddine Yassaa a estimé que « la mise en oeuvre du programme de développement de l’hydrogène vert permettra à l’Algérie de contribuer à décarboner son économie et celle des pays partenaires ». « L’hydrogène vert constitue un moyen de stockage bien adapté pour un environnement propre et durable. La production de l’hydrogène vert à grande échelle constituerait un enjeu stratégique planétaire sur plusieurs plans », a-t-il expliqué. Selon lui, « le passage à l’hydrogène pourrait offrir de nouvelles opportunités aux énergie renouvelables. C’est à travers cette ressource que les moyens de transports et les procédés industriels, tels que la fabrication du verre, des produits photo-sanitaires et hygiéniques, le raffinage, la sidérurgie et la cimenterie, peuvent être décarbonés ». « Aujourd’hui, l’hydrogène vert, produit à partir des énergies renouvelables, est considéré à juste titre comme un élément clé à la transition énergétique qui se dessine dans le monde, tant qu’il constitue une voie d’avenir pour le développement, à grande échelle, des énergies renouvelables, notamment, celles du solaire et de l’éolien », a noté M. Yassaa. Soulignant que « les pays de la rive Sud de la Méditerranée détiennent en abondance une composante essentielle qui est le solaire et l’éolien, notamment », M. Yassaa a fait savoir que « les prémices d’un marché dynamique autour de la production de l’hydrogène vert sont déjà visibles dans la région, vu les préparatifs qui sont en train d’être mis en avant dans certains pays concernés ». « Face à cette dynamique mondiale et notamment régionale, l’Algérie, étant un acteur incontournable dans le domaine du pétrole et du gaz, met tout en oeuvre pour l’être également dans le domaine de la transition énergétique propre », a-t-il dit.

Chokri Hafed

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