Escalade sioniste au Liban: L’ONU tire la sonnette d’alarme
Les agences humanitaires de l’ONU tirent la sonnette d’alarme face à l’escalade de la violence au Liban, craignant que le pays ne subisse le même sort que Ghaza. Les responsables onusiens expriment leur profonde inquiétude quant aux méthodes de guerre employées par l’entité sioniste, qui ont déjà causé près de 42 000 victimes et des destructions massives dans l’enclave palestinienne.
Matthew Hollingworth, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) au Liban, ne cache pas son angoisse : « J’ai en tête, depuis le moment où je me réveille jusqu’au moment où je m’endors, que nous pourrions entrer dans la même sorte de spirale infernale ». Il appelle à une mobilisation internationale pour empêcher que le scénario catastrophique de Ghaza ne se répète au Liban. Selon lui, la population libanaise partage ces craintes, ce qui explique l’exode massif observé ces dernières semaines. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne des parallèles troublants entre les deux situations. Ian Clarke, responsable adjoint des incidents de l’OMS pour le Liban, révèle que neuf hôpitaux libanais ont déjà été fermés, totalement ou partiellement, rappelant une tendance similaire à Ghaza. Il met en garde contre les risques d’épidémies liés à la surpopulation dans les abris pour déplacés et à la fermeture des établissements de santé, alors que de nombreux médecins fuient l’assaut sioniste. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) n’hésite pas à qualifier les actions de l’entité sioniste de violations répétées des lois de la guerre à Ghaza. Son porte-parole, Jeremy Laurence, constate avec inquiétude que les « mêmes moyens et méthodes de guerre » sont désormais employés au Liban. L’escalade de la violence au Liban a déjà fait plus de 1 000 victimes en deux semaines et provoqué le déplacement d’un million de personnes. Les forces sionistes ont entamé des opérations terrestres dans le sud-ouest du pays, intensifiant une offensive qui rappelle douloureusement le début de l’agression contre Ghaza il y a un an. Face à cette situation alarmante, la communauté internationale se mobilise. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé à « un cessez-le-feu immédiat » dans une lettre ouverte, soulignant que cette escalade s’inscrit dans une politique de violence qui dure depuis plus d’un demi-siècle. Il insiste sur la nécessité de mettre fin à l’occupation de la Palestine pour espérer une paix durable dans la région. Sur le terrain, la situation ne cesse de s’aggraver. La banlieue sud de Beyrouth est pilonnée sans relâche depuis plusieurs jours. L’agence officielle libanaise Ani rapporte de nouvelles frappes sionistes, y compris près de l’aéroport international. Les États-Unis, tout en affrétant des vols pour évacuer leurs ressortissants, soulignent l’importance de maintenir l’aéroport et ses accès ouverts.
L’exode des populations touchées prend des proportions alarmantes. Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, révèle que 250 000 personnes ont déjà traversé la frontière vers la Syrie depuis l’intensification des frappes aériennes le 23 septembre. Face à cette crise humanitaire, l’ONU a lancé un appel de fonds de 324 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents des déplacés et des familles qui les accueillent.
Le bilan humain de l’agression sioniste contre le Liban est déjà lourd : 2 083 martyrs et 9 869 blessés depuis octobre 2023, selon le ministère libanais de la Santé. Ces chiffres ne cessent d’augmenter alors que les raids aériens sionistes s’intensifient et touchent désormais la plupart des régions du pays, y compris la capitale.
Le Hezbollah soutient les efforts diplomatiques
Dans ce contexte dramatique, la Banque mondiale cherche à débloquer des fonds d’urgence pour le Liban, pouvant atteindre 100 millions de dollars. Sa directrice générale, Anna Bjerde, explique que l’institution étudie l’utilisation de clauses spéciales dans les accords de prêt existants pour répondre aux besoins critiques à court terme.
Sur le plan politique, le Hezbollah laisse une porte ouverte à la négociation. Naïm Qassem, numéro deux du mouvement, a déclaré lors d’une allocution télévisée soutenir les efforts diplomatiques du président du Parlement libanais, Nabih Berri, pour parvenir à un arrêt des hostilités. Cependant, il affirme que si l’entité sioniste poursuit sa guerre, « le champ de bataille décidera ». »Nos capacités sont bonnes, contrairement à ce que dit l’ennemi qui prétend nous avoir affaiblis », a assuré Naïm Qassem, le numéro deux du Hezbollah, dans une allocution télévisée. Selon lui, la direction du mouvement est « parfaitement organisée ». Lors de son allocution, Naïm Qassem a affirmé que l’entité sioniste n’avait pas gagné de terrain depuis ses premières incursions. « Si l’ennemi poursuit sa guerre, alors le champ de bataille décidera », a-t-il dit. Le Hezbollah a également affirmé avoir repoussé des soldats de l’occupation infiltrés dans le sud du Liban près d’une position de la Finul, la force de maintien de la paix de l’ONU. Parallèlement, l’Iran, allié du Hezbollah, s’implique dans les efforts diplomatiques régionaux. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a entamé une tournée en Arabie saoudite et dans d’autres pays du Moyen-Orient pour discuter de la situation et tenter de mettre fin aux violences dans la bande de Ghaza et au Liban.
Lyes Saïdi