Économie

Garantir des conditions de séjour dignes pour les Algériens à l’étranger

Les récentes décisions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ont été saluées hier par plusieurs experts. Lors d’une réunion du Conseil des ministres tenue dimanche, le président Tebboune a ordonné une augmentation « très significative » de l’allocation touristique pour les citoyens, ainsi que la création d’une nouvelle agence nationale dédiée à l’équilibre budgétaire.

La décision d’augmenter l’allocation touristique, inchangée depuis 1997, a été particulièrement bien accueillie par les spécialistes. Slimane Nacer, professeur de finance à l’Université Kasdi Merbah d’Ouargla, a souligné, dans une déclaration à l’APS l’importance de cette mesure pour les voyageurs algériens. Il a souligné que cette revalorisation « apportera un plus grand soulagement pour le citoyen et plus particulièrement pour le touriste algérien », permettant de couvrir une part importante des dépenses à l’étranger sans pour autant nuire à l’économie nationale ou épuiser les réserves de change. Jusqu’à présent, la directive de la Banque d’Algérie fixait le montant annuel des droits de change pour les frais de voyage à l’équivalent de 15 000 dinars algériens en devises étrangères. Cette somme, jugée insuffisante depuis longtemps, va donc connaître une augmentation substantielle.

L’expert financier et bancaire Idir Sassi a, quant à lui, qualifié cette décision de « judicieuse », tandis que le professeur d’économie Brahim Guendouzi a mis en avant la situation économique favorable du pays, notamment en termes de soldes financiers extérieurs et de niveau des réserves de devises, qui permet cette réévaluation. Cette mesure ne se limite pas aux voyages touristiques. Le président de la République a également ordonné l’augmentation de l’allocation pour le pèlerinage et pour les étudiants, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Selon les experts, ces décisions auront un impact extrêmement positif, compensant la dépréciation de l’ancienne allocation et garantissant des conditions de séjour dignes pour les Algériens à l’étranger.

Autre décision du Président et saluée par les experts, la création de « l’Agence nationale pour les grands équilibres budgétaires et la prospective ». Cette institution aura pour mission de suivre de près l’ensemble des sous-budgets et budgets sectoriels, dans un objectif de transparence accrue. Pour Brahim Guendouzi, cette agence apportera une « contribution stratégique dans le domaine des finances publiques, de la planification des projets d’investissement et des conditions de réalisation ». Elle s’inscrit dans la continuité des réformes déjà engagées, notamment à travers la loi organique des lois de finances, la loi sur la comptabilité publique, et la nouvelle loi sur les marchés publics. L’expert souligne que cette agence travaillera « certainement dans une approche prospective avec une vision à long terme concernant toutes les politiques publiques à mettre en œuvre et à évaluer ». Il estime que la planification économique, quelque peu délaissée ces dernières années, retrouvera ainsi son rôle central dans la coordination et l’allocation optimale des ressources du pays en vue d’un développement durable. Guendouzi insiste également sur la nécessité d’assurer un équilibre financier important dans le budget de l’État et de rationaliser les dépenses publiques, afin d’accroître l’efficacité de la gestion des projets et des marchés publics. De son côté, Idir Sassi considère que la création de cette agence constituera « un atout pour la gestion et le contrôle du budget de l’État, et renforcera la perspective budgétaire afin de garantir une plus grande efficacité et rigueur dans l’exécution ». Elle permettra à l’État de « réexaminer les demandes de budgets des ministères et organismes » de manière plus rigoureuse. Sassi souligne que la mise en œuvre du budget dans le cadre du travail de cette agence se fera de manière « scientifique », offrant à l’État la possibilité d’agir dans un cadre de clarté et de transparence accrues. Cela permettra notamment de surveiller le déficit interne et de le réduire de manière étudiée et préparée à l’avance. La création de l’Agence nationale pour les grands équilibres budgétaires et la prospective promet donc de renforcer la gestion des finances publiques et la planification économique du pays. Ces mesures, saluées par les experts, témoignent de la volonté du président de la République de moderniser l’approche économique tout en améliorant le quotidien de ses citoyens.

Sabrina Aziouez

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