L’horreur à Ghaza : Des robots explosifs pour semer la mort
Dans les ruines fumantes de Jabalia, au nord de la bande de Ghaza, une nouvelle terreur s’est ajoutée au cauchemar quotidien des Palestiniens : des robots chargés d’explosifs, dernière arme déployée par l’armée d’occupation israélienne dans son agression génocidaire implacable. Ces engins meurtriers, capables de raser jusqu’à sept maisons d’un coup, incarnent l’escalade sans précédent de la violence et reflète l’intention claire des sionistes d’annihiler la population palestinienne.
L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’Homme (Euro-Med) a sonné l’alarme sur l’utilisation de ces robots, soulignant leur caractère aveugle et dévastateur. « L’armée d’occupation les fait exploser dans des maisons sans savoir s’il y a des civils à l’intérieur ou non », rapporte l’organisation, décrivant des scènes de destruction massive où des pâtés entiers de maisons sont réduits en poussière en quelques secondes. Ces robots explosifs, considérés comme une arme interdite par le droit international, ont fait leur apparition à Ghaza en mai 2024, lors de la deuxième incursion dans le camp de Jabalia. Depuis, leur utilisation s’est intensifiée, marquant une nouvelle phase dans la stratégie sioniste d’anéantissement systématique des zones habitées. Les témoignages recueillis par Euro-Med font état d’une terreur sans nom parmi la population. « Nous entendons le bruit des chenilles métalliques avant que tout n’explose », raconte un habitant sous couvert d’anonymat. « C’est comme si la mort elle-même rampait vers nous. » L’impossibilité pour les équipes de secours d’accéder aux zones touchées aggrave encore le bilan humain, laissant de nombreuses victimes prisonnières des décombres.
L’utilisation de ces engins s’inscrit dans une stratégie plus large visant à rendre inhabitables de vastes zones de Ghaza. En plus des destructions directes, les robots explosifs contaminent les sols et les nappes phréatiques, compromettant toute possibilité de retour des populations déplacées. « C’est une forme de nettoyage ethnique high-tech », dénonce un expert en droit international interrogé par Euro-Med. Le déploiement de ces robots n’est qu’un aspect de cette agression génocidaire qui a déjà coûté la vie à plus de 42 000 Palestiniens depuis octobre 2023, dont une majorité de femmes et d’enfants. Le bilan des blessés dépasse les 98 000 personnes, tandis que des milliers d’autres restent portées disparues, probablement ensevelies sous les décombres.
Au cœur de cette tragédie, le camp de réfugiés de Jabalia est devenu le symbole de l’intensification des violences. Assiégé depuis plusieurs jours, Jabalia offre des scènes apocalyptiques. « Il y a énormément de morts et des personnes sont encore sous les décombres, portées disparues », témoigne Muhammad Abu Halima, un habitant de 40 ans. « Depuis plus d’une semaine, il n’y a plus d’espoir, plus d’eau et plus de moyens de subsistance », ajoute-t-il, résumant le désespoir qui s’est emparé de la population.
Les hôpitaux, derniers refuges pour une population meurtrie, sont également pris pour cible. Le centre de soins de l’UNRWA à Jabalia a été gravement endommagé, sa façade presque entièrement calcinée. Le Dr Hussam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia, décrit une situation désespérée : « Nous sommes assiégés. Nous souffrons d’un blocus sur les denrées alimentaires, les médicaments, les fournitures médicales et même le carburant. » Le personnel médical, épuisé, peine à faire face à l’afflux incessant de blessés.
L’UNRWA estime que plus de 400 000 personnes sont piégées dans cette zone du nord de Ghaza, où les combats au sol et les bombardements aériens se sont intensifiés. Les déplacés, fuyant les zones de combat, se retrouvent sans abri et exposés à des conditions de vie inhumaines. « Nous avons déjà trop souffert, entre le déplacement, la famine et la mort. Nous ne pouvons plus supporter cette guerre plus longtemps », témoigne Imane Marwan, une réfugiée de Jabalia. Le blocus imposé par l’entité sioniste aggrave considérablement la crise humanitaire. L’acheminement de l’aide, y compris des produits de première nécessité comme l’eau potable et le sang pour les transfusions, est systématiquement entravé. Cette stratégie d’asphyxie progressive souligne d’ailleurs le caractère génocidaire de l’agression sioniste. La communauté internationale, bien que préoccupée, peine à apporter une réponse efficace à cette crise. L’Union européenne a exprimé sa « profonde inquiétude » face au projet de loi israélien visant à mettre fin au mandat de l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens. Une telle mesure, si elle était adoptée, aurait des « conséquences désastreuses » selon l’UE, privant des millions de personnes de services essentiels dans toute la région.
La tragédie des prisonniers palestiniens
Le sort des prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes ajoute une dimension supplémentaire à cette tragédie. Depuis octobre 2023, 41 détenus sont décédés en détention, victimes de tortures, d’abus, de famine et de négligence médicale selon les organisations de défense des droits humains. Ces décès s’inscrivent dans un contexte d’arrestations massives, avec plus de 11 100 Palestiniens arrêtés en Cisjordanie et à El Qods-Est depuis le 7 octobre 2023. Face à cette situation, les appels à un cessez-le-feu immédiat et à une solution politique durable se multiplient. La tragédie qui se déroule dans l’enclave palestinienne soulignent le mépris total par l’entité sioniste du droit international humanitaire et la protection des civils en temps de guerre. L’utilisation de méthodes de combat indiscriminées, comme les robots explosifs, le ciblage d’infrastructures civiles essentielles et l’obstruction délibérée de l’aide humanitaire constituent autant de violations graves qui répondent au qualificatif de crimes de guerre.
Lyes Saïdi