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De la pomme de terre au prix plafonné de 75 DA

Les pouvoirs publics multiplient les initiatives pour préserver le pouvoir d’achat des ménages et freiner la hausse des prix des produits de première nécessité. Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie globale visant à stabiliser le marché et à garantir l’accessibilité des produits essentiels pour tous les citoyens.

La dernière initiative en date concerne un produit emblématique de la consommation des ménages algériens : la pomme de terre. Ces actions témoignent d’une volonté ferme de réguler les marchés et de lutter contre la spéculation, tout en soutenant les producteurs locaux. Dans le cas de la pomme de terre, produit de base dans l’alimentation des Algériens, les prix ont connu une flambée inquiétante, atteignant jusqu’à 130 dinars le kilogramme. Face à cette situation, la Société algérienne de régulation des produits agricoles (SARPA) a lancé une opération de déstockage d’importantes quantités de pommes de terre destinées à la consommation. Cette initiative, menée en coordination avec l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (ONILEV), vise à stabiliser le marché durant la période de soudure, qui s’étend de fin octobre à fin novembre. La SARPA avait constitué des stocks stratégiques allant jusqu’à 35 000 tonnes, qui seront progressivement mis sur le marché. Dans un premier temps, 5 000 tonnes ont été débloquées et seront vendues directement aux consommateurs au prix plafonné de 75 dinars le kilogramme. Cette vente se fera via divers canaux de distribution, incluant les grandes surfaces commerciales, les points de vente des offices et entreprises publiques, ainsi que des points de vente mis en place par les collectivités locales à travers le pays. Cette démarche s’inscrit dans une approche plus large de régulation du marché de la pomme de terre. Les ministres de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, et du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, ont récemment tenu une réunion de coordination pour préparer le programme de déstockage et mettre en place des mécanismes communs de contrôle au niveau local. L’objectif est d’assurer une stabilité des prix, particulièrement durant les périodes de soudure, tout en préservant les revenus des agriculteurs. En parallèle, des mesures similaires ont été prises pour réguler le marché de la pomme, un autre produit dont les prix ont connu une hausse significative malgré une production nationale abondante. Les deux ministres ont décidé d’ouvrir 144 points de vente directe et gratuite au profit des agriculteurs et producteurs de la filière. Cette initiative vise à permettre aux producteurs de vendre leurs produits directement aux consommateurs, sans intermédiaires, ce qui devrait contribuer à une baisse des prix. De plus, la société publique Magros a été chargée d’organiser et de contrôler ces espaces de vente directe dans les marchés de gros. Les entreprises publiques Sarpa et Frigomedit ont également été mandatées pour acheter les récoltes de pommes auprès des agriculteurs, sans marge bénéficiaire, afin de constituer un stock de régulation. Elles assurent également le transport gratuit de la production des exploitations vers les marchés de gros. Ces mesures visent à lutter contre la spéculation et à assurer une meilleure transparence dans la chaîne de distribution. Dans un autre registre, le gouvernement a également pris des mesures pour stabiliser le prix du café, un produit de consommation courante dont le coût avait significativement augmenté. Le prix du café a été plafonné à 250 dinars le paquet, une décision qui vise à rendre ce produit plus accessible aux consommateurs. Cette série d’interventions sur différents produits de consommation courante démontre la détermination des autorités à agir sur plusieurs fronts pour préserver le pouvoir d’achat des ménages. En régulant les marchés de la pomme de terre, de la pomme et du café, le gouvernement cherche à établir un équilibre entre les intérêts des producteurs et ceux des consommateurs. Ces actions s’inscrivent dans le cadre plus large des orientations du président de la République, visant à protéger le pouvoir d’achat des citoyens et à garantir la stabilité des prix des produits agricoles et de première nécessité. La mise en place de ces mécanismes de régulation et de contrôle témoigne d’une approche proactive face aux défis économiques et sociaux. L’enjeu est de taille : il s’agit non seulement de garantir l’accès à des produits de base à des prix abordables pour tous les Algériens, mais aussi de soutenir le développement d’une agriculture locale forte et compétitive.

Samir Benisid

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