Oum El Bouaghi : Trois personnes placées en détention pour une affaire d’assurances fictives
Le doyen des juges d’instruction de la première chambre criminelle près le tribunal de première instance d’Oum El Bouaghi a ordonné le placement en détention provisoire de la responsable et d’une employée de la succursale d’une société d’assurance privée de la ville d’Oum El Bouaghi, a révélé une source judiciaire. Le même magistrat instructeur a également ordonné le placement sous mandat de dépôt de l’ancien chef du service entretien à l’OPGI, alors que l’ancien responsable du département financier, de cette même direction a été placé sous contrôle judiciaire, a ajouté la même source. Celle-ci a précisé que les juges de la chambre d’accusation près la cour de justice d’Oum El Bouaghi ont ordonné la mise en détention du chef du service technique à l’Office de promotion et de gestion immobilière, qui se trouve en état de fuite. Nos sources ont expliqué que les prévenus sont poursuivis pour plusieurs accusation, dont le délit de falsification de documents commerciaux et bancaires, deux délits de détournement et de dilapidation de fonds publics, ainsi que le délit d’abus de fonction dans le but d’obtenir d’indus avantages. Cette batterie d’accusations fait suite à l’enquête engagée par la Gendarmerie nationale d’Oum El Bouaghi, nous dit-on. Les détails apportés par les mêmes sources font état d’informations révélant des dépassements, des violations et des transgressions dans le processus d’assurance des projets de logements de l’OPGI, dont les travaux ont été achevés. Nos sources précisent que les investigations lancées sur instruction du procureur de la République, près le tribunal d’Oum El Bouaghi, par les éléments de la brigade de recherches et d’investigations du Groupement régional de la Gendarmerie nationale ont débouché sur la découverte d’un nombre important de logement qui avaient été achevés, avaient été portés assurés, mais de manière fictive, c’est à-dire, sur papier uniquement sans qu’ils soient réellement assurés par la compagnie d’assurance. Selon les mêmes sources, au bout de plusieurs semaines d’investigations, plusieurs documents ont été passés au peigne fin par les enquêteurs, dont le rapport de conclusion a fait état de la présence de faux documents administratifs. Selon nos sources, les enquêtes sécuritaires ont révélé que la filière de la société d’assurances avait perçu des sommes dépassant 198 milliards de centimes, en échange de l’assurance décennale des projets, dont les propriétaires s’étaient adressés à la succursale pour les assurer. Les documents portant les sceaux de la société d’assurance ont été présentés, confirmant leur engagement dans l’opération d’assurance, qui intervient immédiatement après la signature PV de réception des projets, sans l’enregistrement des opérations d’assurance dans le réseau interne de la société d’assurance. De nombreuses parties impliquées dans ce dossier percevaient des sommes d’argent pour une assurance fictive (sur papier) papier des projets de logements, sans porter l’assurance proprement dite. Nos sources ont confirmé que des dizaines de projets de logements se sont avérés non assurés depuis leur achèvement en 2019. Bien que les promoteurs aient soumis des documents prouvant qu’ils avaient souscrit une assurance. Cet agissement s’est également étendu à d’autres projets publics, dont des établissements scolaires et diverses autres structures relevant de la direction des équipements publics. Suite à quoi les suspects ont été auditionnés, dont la responsable et une employée de la succursale de la société d’assurance privée. Ont également été auditionnés dans le cadre de cette affaire, des cadres de l’OPGI, en plus de dizaines de promoteurs, propriétaires de projets immobiliers, ainsi que ceux qui ont réalisé des installations de développement dans les communes de la wilaya d’Oum El Bouaghi. Les mêmes sources ont fait savoir que les investigations ont ciblé plus de 150 entreprises de réalisation. Comme souligné dans le rapport de l’enquête, certains responsables de l’OPGI orienteraient la plupart de ces entreprises vers la même succursale de la même compagnie d’assurance, afin de recevoir des pourcentages des sommes d’argent déposées auprès d’elle. Certains responsables impliqués dans cette affaire, percevaient leur argent via des chèques bancaires émis par la responsable de la succursale de la compagnie d’assurance. Ils savent à l’avance que le document présenté par les entrepreneurs est émis par la responsable de la succursale d’assurance et qu’il s’agit d’un simple document fictif. Une expertise technique a été menée , pour déterminer la valeur des fonds perçus par la succursale en question. L’expertise devra également déterminer les taux de pourcentage de l’ensemble des fonds perçus par les responsables de l’OPGI. L’expertise devra surtout évaluer le préjudice occasionné à l’OPGI, surtout que l’évaluation pour l’assurance d’un logement varie entre 8 et 10 millions de centimes, après la signature des PV de livraison des projets.
Sofia Chahine