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Épuration ethnique à Ghaza

La situation à Ghaza atteint des niveaux catastrophiques selon les plus hautes instances internationales, qui dénoncent des pratiques d’une gravité sans précédent. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a sonné l’alarme concernant ce qu’il qualifie de « moment le plus sombre à Ghaza ». Il pointe particulièrement du doigt les bombardements sionistes incessants dans le nord de l’enclave, où les forces d’occupation ont ordonné l’évacuation massive de centaines de milliers de personnes, sans aucune garantie de retour, une pratique qui, selon lui, risque de vider la zone de tous les Palestiniens. La situation est d’autant plus dramatique que les civils sont pris au piège : « Il n’y a aucun moyen sûr de partir », souligne Türk, rapportant que « les bombes continuent de tomber, l’armée sépare les familles et arrête de nombreuses personnes, et les personnes qui fuient auraient été la cible de tirs ». Le responsable onusien a indirectement dénoncé une épuration ethnique en cours. « De manière inimaginable, la situation empire de jour en jour », a-t-il encore indiqué, redoutant que les politiques et pratiques de l’occupation sioniste, « risquent de vider la zone de tous les Palestiniens ». Notant que l’accès au nord de Ghaza est « extrêmement limité », le Haut-commissaire aux droits de l’homme a noté que « pratiquement aucune aide n’est parvenue dans la région depuis des semaines, les restrictions illégales étant toujours en vigueur et de nombreuses personnes sont désormais confrontées à la famine ». Il a également fait état de plus de 150.000 palestiniens qui seraient déjà morts en martyrs, blessés ou portés disparus à Ghaza. « Ma plus grande crainte est que, compte tenu de l’intensité, de l’ampleur, de l’échelle et de la nature flagrante de l’opération (sioniste) en cours dans le nord de Ghaza, ce nombre augmente considérablement », a-t-il poursuivi, rappelant que les Etats ont le devoir, en vertu des Conventions de Genève, de garantir le respect du droit international humanitaire.

Le bilan humain est particulièrement lourd : selon les autorités sanitaires palestiniennes, l’agression a déjà causé la mort de 42.924 martyrs et fait 100.833 blessés, majoritairement des femmes et des enfants. Rien que sur les dernières 48 heures, sept nouveaux massacres ont été perpétrés, faisant 77 martyrs et 289 blessés supplémentaires. La situation dans les hôpitaux illustre parfaitement l’horreur de la situation. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rapporte des attaques délibérées contre les structures médicales, comme en témoigne le cas de l’hôpital Kamal-Adwan. L’établissement a été pris d’assaut par les forces d’occupation, causant la mort de deux enfants. Le personnel médical a été particulièrement ciblé : trois personnels de santé ont été blessés, 44 autres ont été arrêtés, et quatre ambulances ont été brûlées par les forces d’occupation sioniste. Le directeur des soins infirmiers de l’hôpital, Eid Sabbah, décrit des scènes de terreur lorsque l’armée d’occupation israélienne a ouvert le feu sur l’établissement, touchant notamment les réserves d’oxygène. Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, qualifie la situation de « catastrophique », soulignant que les opérations militaires sionistes se déroulent directement « dans et autour des établissements de santé ». La pénurie critique de fournitures médicales, combinée à un accès sévèrement restreint par l’occupant, prive les patients de soins vitaux. Les attaques ne se limitent pas aux structures médicales. À Khan Younès, des frappes de l’occupation israélienne sur des zones résidentielles ont fait 72 victimes, principalement des femmes et des enfants. Des témoins comme Ahmed al-Farra racontent l’horreur de devoir extraire les corps de leurs proches des décombres sous la menace des chars israéliens. La situation n’est guère meilleure en Cisjordanie occupée, où les forces d’occupation poursuivent une campagne d’arrestations massives. Depuis le début de l’offensive, plus de 11.400 Palestiniens ont été arrêtés, dont des enfants et d’anciens prisonniers. Face à cette situation, le Haut-Commissaire Türk rappelle aux dirigeants mondiaux leur responsabilité de faire respecter le droit international humanitaire tel qu’énoncé dans les Conventions de Genève, les exhortant à « donner la priorité à la protection des civils et des droits de l’homme, et de ne pas abandonner ce minimum d’humanité ». Pourtant, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, l’agression génocidaire sioniste se poursuit, causant des destructions massives de bâtiments résidentiels et d’infrastructures, ainsi qu’une famine meurtrière.

Samir Benisid

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