Elle occupe la première place dans la région Afrique du Nord, selon le FMI: L’Algérie, moteur de croissance
L’Algérie a réalisée, selon le dernier rapport du fonds monétaire international (FMI), une croissance de 3,8% en 2024, se positionnant à la première place dans la région Afrique du Nord, dépassant plusieurs pays de la région et plusieurs autres du Moyen-Orient à l’instar de l’Arabie Saoudite, l’Égypte et le Qatar, s’imposant ainsi comme un moteur de croissance dans la région.
Selon ce rapport sur les perspectives économiques de la région MENA, l’économie algérienne a enregistré, un taux de croissance de 4,1% en 2023, alors que ce taux devrait se situer à 3% en 2025. Le FMI souligne également, une baisse du taux d’inflation soit 6,8% grâce notamment à la maitrise de sa politique de change, la chute du volume des importations et des prix des produits alimentaires, ajoutant que le taux de chômage est estimé à 13% en 2024.
Il est utile de rappeler dans ce contexte que ce n’est pas la première fois que le FMI souligne la vigueur et la résilience de l’économie algérienne. Dans son dernier rapport sur les consultations au titre de l’article IV publié au mois de juin dernier, le Fonds a souligné que malgré les chocs liés à la pandémie, puis aux tensions géopolitiques, l’Algérie a enregistré une croissance vigoureuse en 2023 et sa position extérieure est restée solide, avec un excédent des transactions extérieures pour la deuxième année consécutive et une nouvelle accumulation de réserves de change. Il a également salué des réformes structurelles qui progressent, avec la promulgation de la loi monétaire et bancaire et la mise en œuvre de la budgétisation par programmes et du code de l’investissement de 2022.
Il faut dire que les dernières prévisions et estimations du FMI soulignent les performances et de le dynamisme de l’économie algérienne d’autant plus que le FMI souligne dans son rapport sur les perspectives économiques de la région MENA que la croissance dans la région Mena devrait rester faible en 2024, à 2,1 %, dans un contexte de fragmentation géoéconomique mondiale, de conflits, de chocs liés au climat et en raison de facteurs spécifiques à chaque pays, précisant que les chiffres ont donc été revus à la baisse (de 0,6 point de pourcentage) depuis l’édition d’avril 2024 des Perspectives économiques régionales, compte tenu des réductions volontaires prolongées de la production pétrolière et de la poursuite des conflits.
Plus explicite, les rédacteurs de ce rapport ont relevé qu’un rebond est attendu en 2025, avec une croissance dans la région qui devrait s’élever à 4 % si les baisses de la production pétrolière s’arrêtent et si les vents contraires, notamment les conflits, s’apaisent, affirmant au passage que les pays exportateurs de pétrole de la région tirent leur épingle du jeu mondial, mais les doubles excédents qui avaient contribué à amortir les chocs dernièrement ont commencé à diminuer du fait de stratégies d’investissement ambitieuses et de la chute des recettes pétrolières.
Ceci dit, les experts du FMI ont estimé qu’il faudra accélérer les réformes structurelles, particulièrement en matière de gouvernance. Compte tenu de la situation difficile sur les marchés du travail, qui pourrait bien empirer avec l’évolution démographique des années à venir, des mesures doivent être résolument prises pour accroître les taux d’activité et stimuler la création d’emplois, y compris en encourageant davantage le travail des femmes et des jeunes, surtout dans certains pays de la région pour rehausser la croissance à moyen terme.
À cet égard, des mesures relatives au secteur financier favorisant la concurrence, réduisant la prédominance des banques publiques et encourageant l’élargissement de la base d’investisseurs peuvent promouvoir le développement financier et ouvrir la voie aux progrès de la croissance et de l’inclusion, soulignent-t-ils, tout en insistant sur la nécessité de veiller à rester concentrés sur la viabilité de leurs finances publiques et sur la reconstitution des marges de manœuvre budgétaires.
Continuant dans le même sens, ces experts ont estimé que les pays exportateurs de pétrole de la région ont su habilement s’adapter à un environnement économique mondial délicat et incertain puisque les conséquences des conflits dans la région au sens large sur les pays exportateurs de pétrole sont restées généralement limitées, sachant que ces derniers ont de faibles liens économiques avec les pays directement touchés par les conflits et que l’utilisation d’autres corridors commerciaux a en partie compensé la diminution du volume de fret. Toutefois, les baisses de la production pétrolière décidées par l’OPEP+ ont pesé sur la production de pétrole et l’activité économique dans les secteurs connexes.
Cependant, la diminution des recettes pétrolières imputable à la réduction de la production, conjuguée à des tensions sur les dépenses, a pesé sur les soldes budgétaire et extérieur de nombreux pays exportateurs de pétrole de la région Moyen Orient-Afrique du Nord, expliquant que ces pays ont vu leur solde budgétaire global se réduire en 2023 pour s’établir à 1,5 % du PIB en moyenne (soit une révision à la baisse de –0,4 point de pourcentage depuis avril). De la même manière, les excédents courants sont tombés à 7,2 % du PIB en 2023 (soit une révision à la baisse de –0,2 point de pourcentage par rapport à avril).
Par ailleurs, les tensions sur les prix sont restées faibles dans la plupart des pays exportateurs de pétrole de la région en 2024. Et pour cause, l’inflation s’est établie au-dessous ou aux alentours de 2 % dans presque tous les pays du conseil de la coopération du Golf (CCG).
Quant aux pays non membres du CCG, l’Algérie a vu son inflation refluer, grâce à l’appréciation du dinar et au recul des prix des produits frais et des prix à l’importation, alors que l’inflation est demeurée forte en République islamique d’Iran.
Concernant les projections, la croissance dans les pays exportateurs de pétrole devrait se hisser à 2,3 % cette année (contre 1,7 % en 2023) et accélérer encore un peu à 4 % en 2025. Toutefois, les perspectives à court terme pour 2024 et 2025 ont été révisées à la baisse de 0,6 et 0,4 point de pourcentage respectivement depuis avril, principalement en raison de la prolongation de la politique de réduction de la production de pétrole (presque tous les pays du CCG, Algérie, Irak). De plus, la croissance devrait ralentir à 3 % à moyen terme, dans la mesure où le secteur non pétrolier ne monte en puissance que de façon progressive.
Hakim Aomar