Ghaza dévastée !
Depuis plus d’un an, la population palestinienne de Ghaza fait face à une agression génocidaire sioniste. Les chiffres sont éloquents : plus de 43 391 Palestiniens sont tombés en martyrs et 102 347 autres ont été blessés depuis le 7 octobre 2023. Mais au-delà de ce bilan humain dramatique, c’est toute l’infrastructure et l’environnement de Ghaza qui ont été dévastés par les bombardements incessants de l’armée d’occupation. En effet, selon les autorités palestiniennes, l’armée d’occupation israélienne a largué plus de 85 000 tonnes de bombes sur la bande de Ghaza depuis le début de cette nouvelle offensive meurtrière. Pour contextualiser, cette quantité d’explosifs qui s’est abattue sur une surface extrêmement étroite et densément peuplée dépasse largement celle utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale, qui avait pourtant ravagé une grande partie de l’Europe. Cette pluie de bombes s’est abattue de manière indiscriminée sur la population civile, entraînant une destruction généralisée des terres agricoles et une pollution des sols qui entravera l’agriculture pendant des décennies. L’Autorité palestinienne pour la qualité de l’environnement a dénoncé avec force l’utilisation par l’armée d’occupation israélienne d’armes illégales et particulièrement destructrices, comme le phosphore blanc. Cette substance chimique toxique a gravement contaminé les nappes phréatiques, laissant présager une catastrophe sanitaire et environnementale majeure pour les centaines de milliers d’habitants de la bande de Ghaza. Les derniers développements sont d’une gravité extrême. Hier après-midi, au moins six Palestiniens sont tombés en martyrs dans de nouveaux raids aériens de l’armée d’occupation visant plusieurs quartiers de la ville de Ghaza. Quatre d’entre eux ont été tués dans un raid par drone ciblant un groupe de civils dans le quartier de Rimal, tandis que deux autres ont été abattus dans le quartier riverain de Rafah, au sud de l’enclave. Ces frappes meurtrières s’inscrivent dans une intensification des bombardements israéliens dès les premières heures de la journée, causant de nombreux blessés et des dégâts matériels considérables.
Au-delà de la destruction des terres cultivables, les infrastructures médicales ont également été gravement touchées par les bombardements israéliens. L’hôpital Kamal Adwan, qui abritait la dernière unité de soins intensifs néonatals encore en activité dans le nord de Ghaza, a été endommagé lors des récentes attaques. Cette destruction prive de nombreux nouveau-nés de soins vitaux, privant ces bébés vulnérables d’une chance de survie. Selon l’UNICEF, au moins 4 000 nouveau-nés ont été privés de ces soins essentiels en raison des bombardements israéliens. La situation humanitaire à Ghaza est donc catastrophique. Le siège hermétique imposé par l’entité sioniste empêche l’entrée de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant, exacerbant la famine et la misère de la population civile. Le coordinateur de l’ONU pour les affaires humanitaires, Muhannad Hadi, a d’ailleurs décrit une situation « invivable » et « misérable » dans certaines zones de déplacement au nord de l’enclave palestinienne. Des témoignages glaçants font état d’une région devenue totalement inhabitable, où les enfants et les personnes âgées paient un lourd tribut. Face à ce désastre humanitaire et environnemental sans précédent, l’agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens, l’UNRWA, vit « son heure la plus sombre », selon les mots de son chef, Philippe Lazzarini. Ce dernier a lancé un appel à l’aide désespéré à la communauté internationale, alertant que sans intervention urgente, l’UNRWA va s’effondrer, « plongeant des millions de Palestiniens dans le chaos ». En effet, une semaine après l’adoption de sa décision d’interdire les activités de l’UNRWA dans les territoires palestiniens occupés, l’entité sioniste a notifié à l’ONU « l’annulation » de son accord avec l’agence datant de 1967. Cette décision priverait des millions de réfugiés palestiniens de l’aide essentielle en éducation, santé et services sociaux fournie par l’UNRWA depuis des décennies.
Nettoyage ethnique
Au-delà de la crise humanitaire, les attaques israéliennes visent également à vider certaines zones de leur population civile, selon les autorités palestiniennes et l’ONU. Ces opérations constituent un véritable « nettoyage ethnique » qui frappe durement les camps de réfugiés et les villes du nord de Ghaza, dans le but manifeste de déposséder les Palestiniens de leurs terres. Face à l’ampleur de la destruction et de la souffrance infligées à la population palestinienne, la communauté internationale se doit de réagir pour mettre un terme à cette agression barbare et à l’occupation israélienne qui perdure depuis plus de 70 ans. Les autorités palestiniennes ont appelé les Nations unies et la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour empêcher l’exploitation de l’environnement à des fins militaires et faire appliquer le droit international, qui considère ces actes comme des crimes de guerre. Malheureusement, force est de constater que la mobilisation de la communauté internationale reste encore insuffisante face à la brutalité de l’occupant israélien. Les Palestiniens subissent seuls le poids de cette nouvelle tragédie, tandis que le monde semble détourner le regard de leur souffrance. Pourtant, le sort de Ghaza interpelle notre conscience collective et nous rappelle que la paix et la justice ne pourront régner au Moyen-Orient que lorsque le peuple palestinien aura recouvré ses droits légitimes et sa liberté.
Lyes Saïdi