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L’ONU dénonce « des actes qui rappellent les crimes internationaux les plus graves

Alors que la situation humanitaire désastreuse ne cesse de se détériorer dans la bande de Ghaza et au Liban sous les assauts répétés des forces d’occupation sioniste, la communauté internationale, et plus particulièrement l’ONU, tire la sonnette d’alarme face à l’ampleur des exactions et des crimes commis par l’entité sioniste. Dans une intervention choc devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Joyce Msuya, cheffe par intérim du Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), a dénoncé « la cruauté quotidienne » subie par la population de Ghaza, décrivant « des actes qui rappellent les crimes internationaux les plus graves ».  « Nous avons condamné les morts, les destructions et la déshumanisation des civils de Ghaza qui ont été chassés de chez eux, privés de leur sentiment d’appartenance et de leur dignité, forcés de regarder des membres de leur famille être tués, brûlés et enterrés vivants », a-t-elle déclaré. « Les mots +enfant blessé, pas de famille survivante+ ont été écrits sur les bras d’enfants blessés. La plus grande partie de Ghaza est désormais un champ de ruines », a-t-elle ajouté, soulignant aussi la progression alarmante de la famine. « Nous sommes témoins d’actes qui rappellent les crimes internationaux les plus graves », a martelé Mme Msuya, qualifiant la dernière offensive israélienne qui a débuté le mois dernier dans le nord de Ghaza de « version intensifiée, extrême et accélérée des horreurs de l’année qui vient de passer ». « La cruauté quotidienne que nous voyons à Ghaza semble ne pas avoir de limite » et les conditions de vie dans le territoire palestinien « ne sont pas adaptées à la survie humaine », a-t-elle déploré. Selon les chiffres de l’ONU, en octobre 2024, la distribution alimentaire quotidienne à Ghaza a baissé de près de 25% par rapport à septembre, alors que le volume d’aide humanitaire qui peut entrer dans l’enclave est « bien loin de ce qui serait nécessaire pour aider les habitants qui en ont désespérément besoin ».  La Chine a, elle aussi, l’entité sioniste à « cesser d’utiliser l’aide humanitaire comme monnaie d’échange » et à « ouvrir immédiatement tous les points de passage et à lever effectivement les obstacles à l’accès humanitaire dans toute la bande de Gaza ». Dans ce contexte, de nouvelles frappes meurtrières de l’armée d’occupation sioniste ont touché la bande de Ghaza mercredi, tuant au moins 14 Palestiniens. Selon des habitants, l’occupant sioniste a attaqué des maisons accueillant des familles de déplacés et le reste de la population encore sur place à Beit Hanoun, dans le nord de l’enclave, forçant le départ des quelques milliers de personnes qui s’y trouvaient encore. « La catastrophe de 1948 se répète, Israël réitère ses massacres, ses déplacements et ses destructions », a déploré Saed, un habitant de Beit Lahiya arrivé à Ghaza mercredi.

Près de Beit Lahiya, cinq personnes ont été tuées dans une frappe sioniste visant un groupe de personnes situé aux abords de l’hôpital Kamal Adwan, selon des médecins.  Cinq autres Palestiniens ont été tués dans deux attaques séparées à Nousseirat, dans le centre de l’enclave, où l’armée d’occupation a lancé un raid il y a deux jours.  A Rafah, près de la frontière avec l’Égypte, une frappe israélienne a tué un homme, tandis que trois Palestiniens ont été tués dans deux attaques distinctes à Shejaia, en banlieue de Ghaza. Au total, depuis le début de la guerre génocidaire sioniste le 7 octobre 2023, 43.712 Palestiniens ont été tués et 103.258 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10.000 sont portés disparus, au milieu d’une destruction massive et d’une famine meurtrière.

L’UNRWA en première ligne face à la destruction

Dans ce sombre tableau, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) est en première ligne pour faire face à la catastrophe humanitaire à Ghaza. Mais l’agence onusienne fait elle-même l’objet d’attaques et de menaces existentielles. Selon le Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, au moins 237 membres du personnel de l’agence ont été tués depuis le début de la guerre, et plus de 200 de ses locaux ont été endommagés ou détruits, faisant plus de 560 victimes parmi les Palestiniens cherchant refuge. M. Lazzarini a dénoncé les « attaques physiques intenses » contre l’UNRWA à Ghaza, ainsi que les « campagnes de désinformation » menées par l’entité sioniste pour saper son financement. Il a également alerté sur le risque d' »effondrement » des opérations de l’agence en Cisjordanie et à Ghaza, ce qui « aggraverait gravement les souffrances des Palestiniens ». Face à cette situation « intenable », le patron de l’UNRWA a exhorté les États membres de l’ONU à apporter leur soutien pour « garantir la capacité de l’Agence à remplir pleinement le mandat qui lui a été confié ».

Au-delà de Ghaza, la violence sioniste s’est également propagée au Liban voisin, où l’armée d’occupation a mené une série d’attaques meurtrières depuis le 8 octobre 2023. Selon les autorités libanaises, le bilan de cette agression s’élève désormais à 3.365 martyrs et 14.344 blessés, dont 869 morts et 3.873 blessés parmi les femmes et les enfants, ainsi que 192 travailleurs de la santé tués et 308 autres blessés. L’ONU a également fait état de plus de 240 morts en une seule semaine, du 4 au 11 novembre, due aux frappes aériennes israéliennes, notamment dans le sud du pays. Selon l’UNICEF, au moins un enfant a été tué et 10 autres blessés chaque jour au Liban rien qu’en octobre 2024, portant le total à plus de 200 enfants tués depuis le début de l’agression. Les attaques sionistes ont également visé à plusieurs reprises des bâtiments résidentiels accueillant des personnes déplacées, comme à Aito-Zgharta, au nord, et à Barja-Chouf, au Mont-Liban, faisant plus de 40 morts. Par ailleurs, l’OMS a signalé 44 attaques contre des installations et des travailleurs du secteur de la santé, interrompant les activités de 127 établissements sanitaires et de huit hôpitaux, et réduisant la fonctionnalité de neuf autres hôpitaux. Cette escalade de la violence a contraint des dizaines de milliers de Libanais à fuir leur domicile. Selon l’ONU, plus de 185.000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays le mois dernier, portant le total à près de 880.000 personnes déplacées. Parallèlement, plus de 30.000 Libanais se sont réfugiés en Irak, et plus de 510.000 personnes ont franchi la frontière entre le Liban et la Syrie. Face à cette catastrophe humanitaire, l’ONU et ses agences n’ont eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme et d’appeler à mettre fin à « l’agression sioniste » qui sème la mort et la désolation au Liban comme à Ghaza. Mais les appels restent lettre morte face à l’impunité de l’entité sioniste et son obstination à poursuivre ses crimes de guerre et ses violations du droit international.

Lyes Saïdi

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