La CPI lance des mandats d’arrêts contre Netanyahu et Gallant pour les crimes sionistes à Ghaza : Le début de la fin de l’impunité
La Cour pénale internationale (CPI) vient d’émettre des mandats d’arrêt contre deux hauts responsables de l’entité sioniste pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans la bande de Ghaza. Cette décision sans précédent, annoncée jeudi, vise le chef du gouvernement d’occupation Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, accusés notamment d’avoir imposé des conditions de famine aux civils, mené des attaques intentionnelles contre la population civile et commis des meurtres et actes de persécution depuis le 8 octobre 2023.
Cette décision marque un tournant majeur dans l’histoire de la juridiction internationale, comme le souligne le professeur de droit international à l’Université libre de Bruxelles, Olivier Corten : « La décision est quand même sans précédent dans la mesure où jusqu’ici, la Cour pénale internationale n’avait délivré des mandats d’arrêt que contre des personnes qui n’étaient pas des personnes liées à des États occidentaux ou alliés à des États occidentaux. » Cette évolution est d’autant plus remarquable qu’elle intervient dans un contexte de « pressions très fortes » exercées sur la Cour. « Aujourd’hui, c’est un allié, en tout cas des Etats-Unis, qui est visé », souligne le juriste, qui salue le « courage » de la CPI qui « s’extrait des pressions politiques » pour « agir contre toutes les personnes accusées de crimes graves, quelles que soient leurs origines. » L’organisation Human Rights Watch (HRW) a immédiatement appelé la communauté internationale à soutenir cette décision judiciaire, soulignant qu’elle « rompt avec l’idée selon laquelle certains individus sont hors d’atteinte de la loi ». Balkees Jarrah, directrice adjointe du programme Justice internationale à HRW, insiste sur l’importance particulière de ces mandats : « Ceci est d’autant plus important compte tenu des tentatives flagrantes d’entraver le travail de la Cour pour faire avancer la justice. » Ces pressions ont pris des formes multiples. En avril, alors que l’émission des mandats semblait imminente, douze sénateurs américains ont menacé de sanctionner le Procureur de la CPI Karim Khan. Le 4 juin, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté un projet de loi visant à imposer des sanctions à la CPI, ses fonctionnaires et leurs soutiens. Une enquête du Guardian avait par ailleurs révélé en mai la guerre secrète menée par l’entité sioniste contre la Cour, utilisant des méthodes allant de l’espionnage au piratage informatique et à l’intimidation.
Netanyahu est officiellement « un homme recherché »
Pour Amnesty International, ces mandats d’arrêt représentent « une avancée historique » qui doit « marquer le début de la fin de l’impunité persistante et généralisée qui est au cœur de la crise des droits humains dans le territoire palestinien occupé. » Sa secrétaire générale, Agnès Callamard, souligne que « la CPI apporte enfin un véritable espoir de justice aux innombrables victimes de crimes de droit international » et « rétablit une certaine confiance dans la valeur universelle des instruments juridiques internationaux et de la justice internationale. » L’organisation rappelle que « tout État de la planète a l’obligation de traduire en justice les personnes soupçonnées de telles violations graves, indépendamment de la nationalité de l’auteur ou de la victime » et souligne que « Benjamin Netanyahu est maintenant officiellement un homme recherché. » Face aux accusations d' »antisémitisme » lancées par les responsables sionistes contre la CPI, le professeur Corten affirme catégoriquement que « ces personnes sont poursuivies non pas parce qu’elles sont juives, mais parce qu’il y a, comme le dit la Cour, des motifs raisonnables de croire que ces personnes ont commis des crimes. C’est en tant que criminels qu’ils sont poursuivis, peu importe leur origine. » Pendant que la justice internationale suit son cours, la situation sur le terrain continue de s’aggraver. À Ghaza, le bilan de l’agression sioniste ne cesse de s’alourdir, atteignant désormais 44.176 martyrs et 104.473 blessés depuis le 7 octobre 2023. Les dernières 48 heures ont été particulièrement meurtrières avec sept nouveaux massacres faisant 120 martyrs et 205 blessés. La Défense civile rapporte que de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres, les forces d’occupation empêchant les ambulances et les équipes de secours de leur porter assistance. Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a qualifié la situation de « tragédie », ajoutant que « ce qui se passe à Ghaza est une tragédie, mais elle est le fait de l’homme. » Il s’inquiète particulièrement de l’acheminement de l’aide humanitaire, dénonçant que « les opérations humanitaires de l’ONU pourraient devoir s’arrêter lundi parce qu’il n’y a plus de nourriture, plus de carburant » et que l’acheminement de l’aide nécessaire est entravé ou refusé pour des raisons « futiles ». Au Liban, la situation se dégrade également avec une intensification des frappes sionistes. Une attaque sur un quartier résidentiel de Beyrouth a fait 11 martyrs et 63 blessés selon un nouveau bilan du ministère libanais de la Santé, qui précise que le bilan final sera déterminé « après les analyses ADN de restes humains trouvés sur place. » Plus tôt, le directeur de l’hôpital Dar al-Amal, près de Baalbeck, est tombé en martyr avec six membres de son personnel soignant dans une frappe qualifiée d' »attaque lâche » par le ministère de la Santé libanais. L’escalade sioniste contre le Liban, qui s’est intensifiée depuis le 23 septembre, a déjà fait 3.642 martyrs et 15.356 blessés, provoquant le déplacement d’environ 1,4 million de personnes selon les données officielles libanaises.
Lyes Saidi
La Palestine se félicite de l’adoption par l’IPDC d’une résolution sur la protection des journalistes
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a salué l’adoption par le Conseil intergouvernemental pour le développement de la communication (IPDC), lors de sa 34e session tenue à Paris, le 21 et 22 novembre, d’une résolution sur la protection des journalistes palestiniens, contenue dans le rapport de l »Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur la protection des journalistes. Dans un communiqué repris par l’agence de presse Wafa, la diplomatie palestinienne « a souligné l’importance de ces résolutions pour la préservation des droits du peuple palestinien dans tous les domaines de travail de l’UNESCO, en particulier dans le contexte des crimes commis par l’entité sioniste contre les journalistes, en particulier dans la bande de Ghaza, depuis le début de son agression génocidaire le 7 octobre 2023, dans le mépris total du droit international, des dispositions de l’UNESCO, de l’ordonnance de la Cour Internationale de Justice(CIJ) et de l’Assemblée générale de l’ONU insistant sur la fin de l’agression sioniste. Le ministère a expliqué que « la résolution met en lumière le rôle important des journalistes et des médias dans la fourniture d’informations précises et indépendantes au public, et la nécessité de protéger leurs droits et leur sécurité tout en faisant leur travail dans le contexte de l’agression (sioniste) actuelle ». Et d’ajouter : « l’importance de la résolution réside dans l’exhortation de toutes les parties concernées à respecter les droits et la sécurité des journalistes dans les zones de conflit, l’affirmation de la responsabilité de l’UNESCO de protéger les journalistes, la condamnation de tout ciblage de ceux-ci, comme le prévoit la Déclaration de l’UNESCO sur la protection des journalistes adoptée en 1997 ». Selon le ministère, la résolution en question condamne l’augmentation continue du nombre de journalistes tombés en martyrs dans la bande de Ghaza depuis le début de l’agression sioniste sur l’enclave palestinienne et demande au directeur général de l’UNESCO de faire tout son possible pour répondre aux besoins urgents des journalistes à Ghaza le plus rapidement possible en mettant en œuvre les mesures nécessaires pour les protéger et les soutenir.