Repenser le développement scientifique et technologique de l’Afrique
La Réunion annuelle des Académies africaines des sciences (AMASA 2024) s’est ouverte hier à Alger avec pour objectif de repenser le développement scientifique et technologique du continent africain. Placée sous le haut patronage du Président de la République et organisée au Centre international de conférences « Abdelatif Rehal », cette conférence de trois jours incarne une ambition stratégique majeure. Le thème « Ressources, sciences et technologies pour le développement en Afrique » traduit la volonté des experts réunis de transformer les défis contemporains en opportunités structurantes. L’objectif principal consiste à créer un espace de réflexion et d’action où les académiciens pourront explorer les perspectives scientifiques continentales. Les enjeux sont multiples : renforcer l’utilisation des technologies modernes, intégrer les dernières avancées mathématiques et numériques, développer des stratégies prévisionnelles contre les catastrophes naturelles et mobiliser les compétences scientifiques africaines. L’innovation majeure de cette édition 2024 réside dans le premier « Prix du monde africain », dispositif destiné à valoriser les chercheurs exceptionnels du continent. Parallèlement, l’adoption d’une politique « zéro papier » symbolise l’engagement environnemental des académiciens, démontrant une conscience écologique forte. La participation du président de l’Académie palestinienne illustre la solidarité internationale avec la cause palestinienne qui reflète la position traditionnelle et constante de l’Algérie sur cette question. L’Académie algérienne des sciences et des technologies (AAST), institution hôte, coordonne cet événement simultanément avec l’Assemblée générale du Réseau des Académies africaines des sciences (NASAC). Cette double organisation témoigne de la complexité des enjeux scientifiques continentaux. Les échanges programmés visent explicitement à favoriser les collaborations scientifiques inter-africaines, formuler des recommandations concrètes pour le développement, promouvoir les sciences fondamentales et leurs applications, et contribuer au bien-être humain à travers l’innovation. La conférence s’inscrit dans une dynamique de transformation où la science devient un levier de développement économique et social. Elle illustre la volonté des pays africains de prendre en main leur destin technologique, en valorisant les compétences locales et en construisant des stratégies endogènes de progression. Au-delà des discussions techniques, l’AMASA 2024 représente un moment de réflexion collective, un espace de construction de futurs possibles pour le continent africain. Les sciences et technologies sont désormais pensées comme des outils d’émancipation et de progrès, capables de répondre aux défis contemporains et de tracer de nouvelles perspectives de développement.
Lyna Larbi