Le projet de la raffinerie de Hassi Messaoud officiellement relancé
Le projet de raffinerie de Hassi Messaoud a été officiellement relancé. Le groupe Sonatrach, la société espagnole Técnicas Reunidas et le groupe chinois Sinopec ont, en effet, convenu de relancer le projet de construction de la raffinerie de Hassi Messaoud.
Técnicas Reunidas a annoncé la relance du projet dans une communication adressée à la Commission Nationale du Marché des Valeurs en Espagne (CNMV), relayée par la presse espagnole. Initié en janvier 2020 par Sonatrach avec un consortium initial comprenant Técnicas Reunidas et Samsung Engineering, le projet a connu une réorganisation stratégique. Samsung a ainsi été écarté au profit du chinois Sinopec partenaire stratégique de Técnicas Reunidas depuis leur accord signé en septembre 2023.
Le montage financier et technique place Técnicas Reunidas détiendra 51 % des parts au cœur du projet tandis que Sinopec en possédera 49 %, formant une coentreprise dotée d’un budget total avoisinant 4 milliards de dollars. De son côté, la société sud-coréenne Samsung Engineers & AHEAD (Samsung E&A) a déclaré jeudi avoir été informée de l’annulation d’une commande de 1,9 billion de wons (1,36 milliard de dollars) passée par l’Algérie en 2020, rapporte l’agence de presse sud-coréenne Yonhap Agency. Samsung E&A a indiqué qu’il n’avait pas réussi à trouver un compromis avec Sonatrach sur les modifications apportées aux termes du contrat, selon la même source. La société coréenne a souligné qu’il n’y avait aucune perte financière découlant de l’annulation de la commande.
La raffinerie, dont la capacité de traitement atteindra cinq millions de tonnes annuellement, représente un enjeu crucial pour la souveraineté énergétique nationale. Sa mise en service programmée pour fin 2027 permettra de produire des quantités supplémentaires estimées à 2,7 millions de tonnes de gazole et 1,2 million de tonnes d’essence, contribuant significativement à l’autosuffisance nationale en produits pétroliers. Une importance soulignée d’ailleurs par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Celui-ci a personnellement insisté sur la relance de cette infrastructure lors de deux réunions du Conseil des ministres en décembre 2023 et janvier 2024, et clairement signifié l’importance stratégique de cette raffinerie pour le développement économique national.
Pour rappel, Slimane Slimani, vice-président de l’activité raffinage et pétrochimie de Sonatrach, a souligné au mois de juillet dernier que le projet, initialement affecté par la pandémie de Covid-19, a été intégralement relancé, confirmant son caractère prioritaire. Celui-ci a également ajouté que « cette raffinerie produira des quantités supplémentaires estimées à 2,7 millions de tonnes de gazole et 1,2 million de tonnes d’essence », qui viendront s’ajouter aux capacités nationales dans ce domaine, permettant ainsi de garantir l’autosuffisance en produits pétroliers, notamment en essence et en gazole.
Le changement de partenaire – le remplacement de Samsung Engineering par Sinopec – n’est pas anodin. Ce repositionnement s’inscrit dans une stratégie plus large de Sonatrach, qui a signé en juin dernier un protocole d’accord avec Sinopec visant à élargir leur coopération dans des domaines aussi variés que l’exploration, les énergies renouvelables, la pétrochimie et l’ingénierie pétrolière. La durée prévisionnelle de réalisation est fixée à 65 mois. Avec un investissement de plus de 2 milliards de dollars alloués à Técnicas Reunidas, le projet illustre l’engagement financier conséquent des parties prenantes.
Sabrina Aziouez
