Prix alimentaires: La FAO souligne la volatilité des marchés agricoles internationaux
La situation alimentaire mondiale connaît des dynamiques complexes et contrastées à la fin de l’année 2024, comme le révèlent les derniers rapports de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les marchés agricoles internationaux traversent une période de mutations caractérisée par une volatilité des prix et des productions qui témoigne des défis structurels du système agroalimentaire mondial. En novembre 2024, l’indice FAO des prix des produits alimentaires a atteint son niveau le plus élevé depuis avril 2023, progressant de 0,5% par rapport à octobre. Cette hausse s’explique principalement par la forte augmentation des cours des huiles végétales, qui ont grimpé de 7,5% sur un mois. Cette évolution résulte d’une production d’huile de palme inférieure aux attentes, combinée à des inquiétudes sur l’approvisionnement en huiles de soja, colza et tournesol, dans un contexte de demande mondiale soutenue. Le secteur laitier participe également à cette tendance haussière, avec une augmentation des prix du beurre et du fromage, conséquence directe de la demande croissante et de la réduction des stocks européens. Néanmoins, ce mouvement général est nuancé par des baisses significatives dans d’autres segments. Les céréales enregistrent un recul de 2,7% des prix, principalement en raison d’une offre mondiale abondante. Le sucre connaît également une décrue de 2,4%, favorisée par les bonnes récoltes de canne à sucre en Inde et en Thaïlande.
La production de céréales en baisse
Les perspectives de production céréalière pour 2024 confirment cette situation contrastée. La FAO prévoit une production mondiale de 2.841 millions de tonnes, soit une légère baisse de 0,6% par rapport à la campagne précédente. Malgré cette révision à la baisse, ce volume représente le deuxième niveau de production le plus élevé jamais enregistré, soulignant la résilience du secteur agricole mondial. La composition de cette production céréalière présente des variations notables. La production de blé devrait rester stable à 789 millions de tonnes, tandis que celle du maïs devrait diminuer de 1,9%, principalement en raison de rendements plus faibles dans l’Union européenne et aux États-Unis. En revanche, le riz montre une dynamique positive, avec une production attendue en hausse de 0,8% pour atteindre un volume record de 538,8 millions de tonnes. Les stocks mondiaux de céréales connaîtront une légère contraction, avec une baisse projetée de 0,7% par rapport à l’année précédente. Le ratio stocks/utilisation devrait s’établir à 30,1%, un niveau considéré comme encore « confortable » par les experts. Le commerce international de céréales pour la période 2024-2025 devrait s’établir à 484 millions de tonnes, en recul de 4,6%, principalement du fait de la diminution des échanges de blé et de maïs. La demande mondiale de céréales reste néanmoins dynamique, avec une croissance anticipée de 0,6% en 2024-2025, pour atteindre 2.859 millions de tonnes. Cette progression sera principalement tirée par l’augmentation de la consommation de riz et de blé. Par rapport à l’année précédente, l’indice FAO des prix alimentaires affiche une hausse de 5,7%, tout en restant significativement en dessous du pic historique de mars 2022. Cette tendance reflète la complexité et la résilience des marchés agricoles mondiaux face aux défis géopolitiques, climatiques et économiques contemporains.
R.E.