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Clôture de la 3e Conférence africaine des start-up : L’Algérie met le cap sur le développement de l’IA

La 3e Conférence africaine des start-up, organisée à Alger sous le haut patronage du président de la République Abdelmadjid Tebboune, a constitué un événement majeur pour l’innovation technologique et l’intelligence artificielle (IA) en Afrique. Tenue du 5 au 7 décembre 2024 au Centre international de conférences Abdellatif Rahal, cette édition a rassemblé 45 ministres africains, 500 start-up, des investisseurs et experts venus de 22 pays africains, européens et asiatiques, autour du thème ambitieux « Ré-imaginer l’Afrique grâce à l’intelligence artificielle ». L’événement a approfondi l’analyse des opportunités et des défis liés au développement de l’IA sur le continent, avec pour objectif stratégique de transformer des idées novatrices en projets concrets contribuant au développement durable et à l’émergence d’une économie numérique africaine compétitive.

Un moment décisif de la conférence a été l’annonce par l’Algérie de sa stratégie nationale d’intelligence artificielle, présentée par le professeur Merouane Debbah, président du Conseil scientifique de l’IA. Cette stratégie comprehensive, construite autour de six axes principaux, vise à s’adapter aux développements technologiques en favorisant la recherche scientifique, en créant un environnement propice à l’IA, en développant les capacités locales et en accompagnant les start-up dans leur parcours d’innovation. Les secteurs prioritaires identifiés sont l’agriculture, la santé et l’industrie, avec une ambition claire : développer des solutions locales performantes et réduire significativement la dépendance technologique aux solutions importées.

La Déclaration ministérielle d’Alger, point d’orgue de la conférence, a lancé un appel historique à l’adoption de politiques continentales unifiées sur l’intelligence artificielle. Les ministres africains ont unanimement souligné l’importance cruciale d’investir massivement dans l’infrastructure numérique, notamment l’internet haut débit et les centres de données, afin de réduire drastiquement la fracture numérique entre zones rurales et urbaines. Ils ont également insisté sur la nécessité de développer un cadre réglementaire robuste et éthique, englobant des aspects complexes tels que la gestion des données, la protection de la vie privée et le respect des principes éthiques fondamentaux. Parmi les recommandations structurantes, les participants ont préconisé le lancement de programmes de formation ambitieux destinés aux jeunes, la création de partenariats stratégiques entre universités, centres de recherche et entreprises privées, et l’établissement d’un fonds africain dédié au soutien des start-up et de l’intelligence artificielle. L’objectif est double : financer des projets à fort impact socio-économique et renforcer significativement la position de l’Afrique dans l’économie numérique mondiale. La dimension compétitive de la conférence s’est exprimée à travers le Challenge des start-up, qui a primé plusieurs projets innovants. Le prix du meilleur projet dans le domaine hydraulique a récompensé une équipe ayant développé des solutions d’IA sophistiquées pour améliorer la qualité et l’utilisation de l’eau. Un autre prix a mis en lumière un projet révolutionnaire dans le domaine de l’énergie solaire, tandis qu’une équipe a été distinguée pour une solution innovante liée au changement climatique, utilisant l’IA pour garantir une alimentation sûre et durable. Des nominations ont marqué la clôture de l’événement, notamment celle de Nacima Arhab comme Secrétaire générale de la Conférence africaine des Start-up et de Yacine Laskri comme président de la Fédération africaine des anges d’affaires. Le ministre de l’Économie de la connaissance, Noureddine Ouadah, a souligné avec force la nécessité d’utiliser l’IA de manière optimale pour améliorer la vie des citoyens, résoudre les défis économiques et effectuer une transition progressive vers une économie fondée sur la connaissance et les compétences. Le ministre d’État à l’Innovation et de la Technologie de l’Éthiopie, Bayissa Bedada, invité d’honneur, a quant à lui appelé à dynamiser l’action commune pour valoriser les ressources disponibles et accélérer la transformation numérique continentale. Il a salué les capacités remarquables des start-up africaines, soulignant l’importance cruciale d’investir dans ces talents pour trouver des solutions innovantes aux défis sociaux. Cette conférence s’inscrit profondément dans la continuité de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des stratégies de transition numérique, témoignant de la détermination du continent à saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies, tout en développant des approches singulières, adaptées aux réalités et aux besoins spécifiques africains. L’intelligence artificielle n’est plus perçue comme une technologie externe, mais comme un levier stratégique de développement et d’émancipation économique.

Samir Benisid

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