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Lutte contre la corruption: Des progrès enregistrés dans les déclarations de patrimoine

Dans le cadre de sa nouvelle stratégie de lutte contre la corruption mise en œuvre dès 2022, l’Algérie se mobilise activement pour renforcer la transparence et l’intégrité de ses institutions publiques. La Haute Autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (HATPLC) joue un rôle central dans cette dynamique nationale.

Ainsi et à l’occasion Le de la Journée internationale de lutte contre la corruption, l’organisme a organisé hier une journée d’information dédiée à Alger, placée sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L’événement, intitulé « Renforcer la transparence de la vie publique et la bonne gouvernance : une garantie pour l’intégrité de demain », a permis de mettre en lumière les avancées réalisées en ce qui concerne la stratégie nationale de lutte contre la corruption. La présidente de la Haute autorité,  Salima Mousserati, a d’emblée souligné l’importance de cette journée, affirmant qu’elle représente « l’occasion de renforcer l’engagement collectif et individuel en faveur de la lutte contre la corruption, afin de bâtir une société plus intègre et plus transparente, et de réaffirmer la détermination de l’État à poursuivre les efforts déployés pour promouvoir la transparence et la bonne gouvernance ». Elle a d’ailleurs souligné qu’au cours des deux dernières années, la HATPLC a accompli des progrès remarquables sur plusieurs fronts. L’un des accomplissements majeurs réside dans l’élaboration et le lancement officiel de la stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption. Cette stratégie, qui couvre la période 2023-2027, a déjà atteint un taux d’exécution de 51,37% au second semestre 2023, témoignant d’une mise en œuvre dynamique et résolue. D’autre part, Mme Mousserati a salué le progrès enregistré dans l’opération de déclaration du patrimoine en 2023 pour les élus, ainsi que les concernés par les fonctions supérieures, soulignant que « le développement, à l’avenir, d’une plateforme électronique spécifique sera de nature à faciliter l’opération davantage ».  Un aspect novateur de cette stratégie est son articulation étroite avec les objectifs de développement durable. Comme l’a expliqué Mousserati, les mesures sont « liées aux objectifs de développement durable relatifs à la paix, à la justice et aux institutions efficaces », notamment en ce qui concerne le recouvrement des avoirs, la lutte contre le blanchiment d’argent, et le développement d’institutions transparentes et responsables. La transition numérique constitue un axe stratégique majeur dans cette lutte contre la corruption. La HATPLC a lancé plusieurs initiatives probantes, dont le réseau algérien de la transparence « Narakom ». Ce réseau a d’ores et déjà enregistré l’adhésion de 320 associations, 24 laboratoires de recherche et 8 organes médiatiques, créant ainsi un écosystème collaboratif de surveillance et de prévention. Selon la responsable, 10 secteurs ministériels et 6 établissements publics ont été ciblés, lesquels ont adhéré volontairement au processus d’adoption de l’indice de performance « Nazaha » comme outil de prévention contre la corruption, se félicitant de la réactivité des établissements publics ciblés, en assurant la mise en œuvre des différentes mesures prévues dans la matrice.   La plateforme « Balaghana » représente un autre outil numérique innovant qui facilite et encourage le signalement de faits de corruption. Depuis son lancement, 16 signalements de suspicion de corruption ont été enregistrés, principalement émanant d’associations, démontrant l’engagement croissant de la société civile. Dans le domaine de la formation et de la recherche, la HATPLC a initié des partenariats prometteurs. En collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, un Master académique en prévention et lutte contre la corruption sera créé pour l’année universitaire 2024/2025. Cette formation accueillera 22 étudiants à l’École nationale supérieure de Management de Koléa, 25 à l’École nationale supérieure de sciences politiques d’Alger, 40 à l’université « Kasdi Merbah » de Ouargla, et 1303 étudiants répartis dans 39 centres universitaires de formation continue. Parallèlement, un laboratoire de recherche mixte a été créé, associant la Haute Autorité, l’Université de Blida 2, l’Université d’Alger 3, le Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) et le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread).

Cette journée d’information a mis en lumière l’engagement profond de l’Algérie dans la lutte contre la corruption. Comme l’a résumé Salima Mousserati, l’objectif est de « former l’intégrité des générations futures dans le cadre de la réalisation des objectifs de développement durable ». Cette approche holistique, combinant transformation numérique, éducation, recherche et mobilisation citoyenne, dessine les contours d’une stratégie nationale ambitieuse et prometteuse.

Samir Benisid

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