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Soudan: Plusieurs massacres perpétrés par les FSR

Au moins 45 civils ont été tués et 28 autres blessés par des tirs d’artillerie des Forces de soutien rapide (FSR) sur des quartiers résidentiels et des camps de déplacés dans l’ouest du Soudan, a déclaré vendredi l’armée soudanaise. « Des quartiers et des camps de la ville d’El Fasher ont été le théâtre (jeudi) d’un important massacre, suite à des tirs délibérés des FSR, tuant 45 citoyens, dont des femmes et des enfants, et blessant 28 autres personnes qui ont été transférées dans des centres de santé », a dit le commandement de la 6e division d’infanterie de l’armée soudanaise dans un communiqué. Les zones touchées comprennent le sud d’El Fasher, le camp de déplacés de Zamzam et le camp d’Abou Chouk, démontrant la nature indiscriminée des attaques. La situation s’est encore aggravée avec l’attaque du principal hôpital de la ville, survenue dans la nuit de vendredi. Un drone a tiré quatre missiles dans l’enceinte de l’établissement, causant la mort de neuf personnes et blessant vingt autres, selon le ministre local de la Santé, Ibrahim Khatir. Le Soudan est en proie à un conflit dévastateur entre les deux parties depuis la mi-avril 2023. Les conséquences de ce conflit sont catastrophiques. Les organisations internationales estiment que plus de 27.000 personnes ont déjà perdu la vie et environ 14 millions ont été déplacées, soit à l’intérieur du pays, soit vers l’étranger. Le camp de Zamzam, qui abrite plus de 500.000 réfugiés, symbolise cette détresse : la famine y sévit, et des milliers de personnes sont contraintes de fuir.

Un rapport récent du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) révèle l’ampleur de la crise alimentaire dans l’est du pays. Sur la base d’enquêtes menées auprès de 8.600 foyers dans six États, les résultats sont alarmants : 70% des familles déplacées et 56% des familles d’accueil ne peuvent pas acheter suffisamment de nourriture en raison de la flambée des prix et de la perte de revenus. Will Carter, directeur du NRC au Soudan, souligne la gravité de la situation : les communautés sont littéralement « au bord de l’effondrement ». L’immense majorité des familles – 95% des familles d’accueil et 76% des personnes déplacées – n’ont reçu aucune aide alimentaire ces six derniers mois. Les services de santé sont tout autant sinistrés. Près des deux tiers des personnes déplacées et plus de 40% des familles d’accueil font face à de graves pénuries de soins médicaux. Les Nations Unies ne cessent d’alerter sur cette situation qui a déjà causé des dizaines de milliers de morts civils et déplacé plus de 11 millions de personnes. Le NRC appelle à une action mondiale urgente pour « intensifier l’aide humanitaire, réhabiliter les infrastructures essentielles et investir dans les moyens de subsistance ». L’objectif est d’éviter une déstabilisation supplémentaire dans une région déjà extrêmement fragilisée. Le Soudan a accusé les Émirats arabes unis de mener des attaques de drones contre El Fasher et d’autres localités du nord du Soudan, depuis la ville tchadienne d’Amdjarass, tout en fournissant des armes aux paramilitaires.

R.I.

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