Commerce : 36 plateformes numériques pour le suivi de l’approvisionnement du marché
La transformation numérique du secteur commercial a connu une avancée significative en 2024. Cette évolution s’inscrit dans une dynamique stratégique nationale visant à moderniser l’administration et à répondre aux mutations socio-économiques contemporaines, en phase avec les directives présidentielles et les objectifs gouvernementaux de développement technologique. Dans une allocution prononcée lors du lancement du réseau intranet de la Direction générale du domaine national, le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni a, en effet, souligné que « le secteur du commerce intérieur et de la régulation du marché national a accompli des avancées significatives en matière de transformation numérique, en s’appuyant sur une stratégie principale visant à établir un système d’information développé qui, entré en vigueur en 2024, vise à renforcer les mécanismes de gouvernance dans la gestion ». Cette stratégie s’articule autour de plusieurs axes fondamentaux. Zitouni a explicité que l’objectif principal est de « moderniser et simplifier les démarches administratives afin d’améliorer la performance, de moderniser les services centraux et extérieurs du secteur du commerce intérieur, ainsi que de renforcer les infrastructures technologiques et assurer un réseau informatique sécurisé et performant ». La vision poursuivie dépasse la simple numérisation : il s’agit de repenser intégralement les processus de gestion et d’interaction administrative. Un aspect crucial de cette transformation réside dans l’interconnexion des systèmes d’information. Le ministre a souligné dans ce sens la nécessité de « concevoir et développer des systèmes d’information interconnectés avec les systèmes équivalents d’autres secteurs, afin de faciliter la prise de décision ». Cette approche collaborative illustre une compréhension moderne de l’administration, où la fluidité et le partage de l’information deviennent des leviers de performance. Les réalisations concrètes sont nombreuses. Zitouni a mis en avant le déploiement de 36 plateformes numériques permettant un « suivi précis » des chaînes de production et de distribution. Ces outils couvrent l’ensemble du parcours économique, « depuis le producteur ou l’importateur jusqu’aux détaillants en passant par les grossistes ». Les données collectées concernent non seulement les volumes de production, d’importation et de distribution, mais également l’évolution des prix du marché, offrant ainsi une transparence et une intelligence économique inédites. La dimension stratégique de cette transformation se manifeste également dans la préparation du recensement économique. Le ministre a annoncé que les dispositions techniques ont été finalisées, avec pour objectif de « définir les indicateurs de la production nationale et d’orienter l’investissement, contribuant ainsi à dynamiser les activités commerciales, soutenir le développement local et encadrer l’approvisionnement du marché national ». La collaboration technologique constitue un autre point fort de cette stratégie. En partenariat avec Algérie Télécom, le ministère a développé un « réseau informatique sécurisé et doté des technologies de pointe », permettant de renforcer l’interconnexion entre les services et organismes publics. Zitouni a précisé que « 150 procédures fonctionnelles ont été identifiées pour mettre en œuvre la numérisation du commerce intérieur dans le cadre d’un système d’information intégré, interopérable et interactif ». Les outils numériques ont été pensés de manière inclusive, bénéficiant « au personnel du secteur, aux intervenants et aux opérateurs », avec notamment la modernisation du réseau des marchés publics régionaux Magro. L’objectif sous-jacent est de « réguler l’approvisionnement du marché national et de garantir la distribution équitable et équilibrée des biens et des services sur l’ensemble du territoire national ». Dans une perspective plus large, Zitouni a présenté la transformation numérique comme un « levier vital pour le développement durable ». Sa vision dépasse les aspects techniques : il s’agit de « créer un environnement où les compétences numériques, désormais indispensables, prospèrent, afin de s’adapter aux exigences du marché, stimuler l’innovation, renforcer la compétitivité, augmenter la productivité et faciliter l’accès aux marchés internationaux ». Cette stratégie de numérisation s’inscrit dans une dynamique nationale plus globale de modernisation administrative et économique. Elle traduit la volonté de l’Algérie de s’inscrire pleinement dans les dynamiques technologiques contemporaines, en développant des outils numériques innovants au service du développement économique et de la performance administrative.
Lyna Larbi