Syrie : L’entité sioniste accélère la colonisation dans le Golan
La colonisation israélienne du plateau du Golan syrien s’accélèrent, mettant en lumière une stratégie d’expansion territoriale calculée et opportuniste de l’entité sioniste qui profite, comme à son habitude du contexte en Syrie pour prendre possession de nouveaux territoires. Depuis son occupation initiale lors de la guerre des Six Jours en 1967, puis son annexion en 1981, l’entité sioniste poursuit méthodiquement sa politique de peuplement dans ce territoire stratégique. Les responsables de l’entité sioniste viennent en effet d’approuver un projet qui vise explicitement à doubler la population israélienne dans la zone occupée, profitant d’un contexte régional particulièrement instable marqué par la chute du régime de Bachar al-Assad. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a saisi cette occasion pour ordonner à l’armée d’occupation de prendre le contrôle total de la zone tamponsurveillée par les Nations Unies, éliminant ainsi le dernier obstacle symbolique à son expansion territoriale. Cette manœuvre s’accompagne d’une stratégie géopolitique complexe qui combine expansion démographique, contrôle militaire et annexion de fait. Les implications sont profondes : non seulement l’entité sioniste consolide sa présence physique sur un territoire internationalement reconnu comme syrien, mais elle cherche à créer une nouvelle réalité géographique en espérant rendre tout retour au statu quo ante pratiquement impossible. La communauté internationale multiplie les condamnations. L’Irak a été particulièrement virulent, dénonçant des « violations flagrantes du droit international ». Dans un communiqué de presse, le ministère irakien « condamne » la décision de l’entité sioniste d' »étendre sa politique de colonisation dans le Golan syrien occupé » et considère qu’il s’agissait de « violations flagrantes du droit international et des résolutions de légitimité internationale ». Le ministère a réaffirmé la « position ferme et favorable aux droits de la République arabe syrienne de restaurer sa pleine souveraineté sur ses terres ». Le ministère irakien des Affaires étrangères a noté que « toute mesure visant à modifier le statut juridique et démographique du Golan syrien occupé est considérée comme invalide et illégitime ». Il a exhorté la communauté internationale à adopter une « position ferme » pour condamner les « violations » sionistes et à travailler « sérieusement » pour « protéger l’unité et la souveraineté du territoire syrien et assurer la sécurité et la stabilité dans la région »L’Allemagne, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a explicitement demandé à l’entité sioniste de renoncer à son projet, soulignant que ce territoire « appartient juridiquement à la Syrie ». Les Nations Unies ont récemment adopté une résolution réaffirmant l’illégalité de l’annexation, exigeant que l’entité sioniste annule sa décision d’imposer ses lois et sa juridiction sur le plateau du Golan. Malgré ces condamnations, l’entité sioniste poursuit imperturbablement sa stratégie, profitant du chaos syrien actuel après la chute de Damas et le renversement de Bachar al-Assad par une coalition rebelle dominée par des groupes islamistes radicaux. Les frappes militaires israéliennes récentes contre des sites syriens, notamment dans la région côtière de Tartous où se trouve une base navale russe, illustrent cette volonté de redessiner les frontières par la force. L’ex-président syrien, réfugié à Moscou, est d’ailleurs sorti hier du silence, huit jours après la chute de son régime, et dénonce des « terroristes » aux commandes de son pays, tandis que le nouveau gouvernement de transition tente de maintenir une apparence de stabilité.
« Mon départ de Syrie n’était pas planifié et n’a pas non plus eu lieu durant les dernières heures de la bataille, contrairement à certaines allégations », a déclaré Bachar al-Assad dans un communiqué en anglais. « Moscou a exigé (…) une évacuation immédiate vers la Russie le dimanche 8 décembre au soir », a ajouté M. Assad, affirmant que son pays était désormais « aux mains des terroristes ». Le Premier ministre chargé de la transition jusqu’au 1er mars, Mohammad al-Bachir, a promis de « garantir les droits de tous », alors que les Syriens tentent de reprendre une vie normale.
Lyes Saïdi