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Les propos d’Emmanuel Macron provoquent une vague d’indignation: Une ingérence inacceptable !

Dans un contexte de tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France, Paris mise assurément sur la provocation. Les dernières déclarations du président Emmanuel Macron concernant l’affaire Boualem Sansal signent une nouvelle dérive, une ingérence caractérisée dans les affaires d’un pays souverain, provoquant une vague d’indignation sans précédent en Algérie.

Le catalyseur de cette crise est survenu lundi, lorsque le président français, s’exprimant devant les ambassadeurs réunis à l’Élysée, a qualifié la détention de l’écrivain algéro-français Boualem Sansal d' »arbitraire », exigeant sa libération immédiate. Macron est allé jusqu’à affirmer que « l’Algérie se déshonore » dans cette affaire, des propos qui ont immédiatement déclenché une tempête diplomatique. La réaction officielle de l’Algérie n’a pas tardé. Dans un communiqué cinglant, le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a fermement condamné cette ingérence : « Le Gouvernement algérien a pris connaissance, avec beaucoup d’étonnement, des propos du Président français concernant l’Algérie, qui déshonorent, avant tout, celui qui a cru devoir les tenir de manière aussi désinvolte et légère. Ces propos ne peuvent être que réprouvés, rejetés et condamnés pour ce qu’ils sont, une immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne. »

Le communiqué précise notamment que « ce que le Président français présente indûment et faussement comme une affaire de liberté d’expression n’en est pas une au regard de la loi d’un État souverain et indépendant. Elle relève essentiellement d’une mise en cause de l’intégrité territoriale du pays, un délit punissable par la loi algérienne. » Cette crise intervient dans un contexte particulier, alors que Boualem Sansal fait l’objet de poursuites judiciaires en Algérie depuis novembre 2024, notamment pour avoir remis en question la légitimité des frontières occidentales du pays. Un acte qui, selon la loi, constitue une atteinte à l’intégrité territoriale nationale. Un acte qui est pris très au sérieux non seulement en Algérie, mais aussi dans la plupart des pays y compris en Europe.  La classe politique s’est d’ailleurs massivement mobilisée pour dénoncer cette ingérence française. L’Assemblée populaire nationale (APN), réunie en session extraordinaire sous la présidence de Brahim Boughali, a fermement condamné ces déclarations, les qualifiant de violation manifeste des principes fondamentaux régissant les relations internationales.

Les partis politiques ont également fait front commun. Le Front de Libération Nationale (FLN) a exprimé son « indignation profonde » face à ces déclarations « irresponsables », tandis que le Rassemblement National Démocratique (RND) y voit une « tentative désespérée d’influence sur la justice algérienne indépendante ». Le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) a dénoncé des « pratiques hostiles et déclarations arrogantes », pendant que le Front des Forces Socialistes (FFS) a pointé l’incapacité de la France à assumer son passé colonial. Les organisations de la société civile n’ont pas été en reste. L’Organisation Nationale des Enfants de Moudjahidine et la Ligue Nationale des Étudiants Algériens ont appelé à la vigilance face à ce qu’elles considèrent comme des tentatives de déstabilisation du pays. L’ensemble des intervenants a réitéré leur soutien aux institutions algériennes et appelé à l’unité nationale face aux « complots » ciblant la stabilité et la prospérité de l’Algérie.

Cette nouvelle sortie d’Emmanuel Macron intervient dans un contexte marqué par de violentes campagnes anti-algériennes en France fomenté par la droite et l’extrême droite qui font feu de tout bois avec comme maîtres de cérémonie Xavier Driencourt, Éric Zemmour et sa compagne Sarah Knafo, sans oublier Marion Marchal Le Pen, sans oublier CNews. Dès lors les propos de Macron apparaissent clairement comme une tentative de de détourner l’opinion publique française de la grave crise politique qui secoue la France devenue un pays ingouvernable. Ils s’inscrivent aussi les tentatives de Macron de s’attirer les bonnes grâces de l’extrême-droite française alors que le second gouvernement qu’il a désigné depuis les législatives est menacé de censure. Sinon comment expliquer l’aplomb avec lequel le chef d’État français se serre de l’argument de la liberté d’expression pour s’attaquer à l’Algérie alors que la France se targue d’avoir le plus ancien détenu politique emprisonné durant 40 ans pour avoir défendu la cause palestinienne. Elle qui a lancé une véritable chasse aux sorcières et a engagé une multitude de procédures judiciaires à l’encontre des personnes qui ont dénoncé depuis octobre 2023 les crimes sionistes à Ghaza. Elle qui continue à mettre sous les verrous des détenus politiques kanaks, à l’image de Christian Tein, emprisonné à Mulhouse à des milliers de kilomètres de chez lui.

Hocine Fadheli

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