Sénégal : Le départ des troupes françaises fixé à l’été 2025
Le départ des troupes françaises du Sénégal a été fixé à l’été 2025. L’annonce, rapportée le 17 janvier par l’agence de presse d’État sénégalaise APS citant une source militaire française, s’inscrit dans la politique souverainiste du nouveau gouvernement sénégalais dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko qui ont exigé la fermeture des bases militaires étrangères, notamment françaises, au Sénégal. La source militaire française citée par l’APS a clairement exprimé l’objectif : « Notre volonté, c’est qu’il n’y ait plus un drapeau français sur une emprise militaire au Sénégal à cette date. » Cette même source reconnaît que la présence de ces bases était devenue un « problème pour la France » et alimentait un « sentiment anti-français » parmi la population sénégalaise. Cette décision fait écho aux déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko qui, lors d’un discours au parlement le 27 décembre, avait annoncé la fermeture prochaine de toutes les bases militaires étrangères dans le pays. Le président Faye avait lui-même affirmé fin novembre à une agence de presse française : « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain, et la souveraineté n’accepte pas la présence de bases militaires dans un pays souverain. » Actuellement, la France maintient trois bases militaires au Sénégal, accueillant environ 350 militaires. Ces installations sont régies par un traité datant de 2011 entre Paris et Dakar, qui prévoit en contrepartie des formations militaires et un soutien logistique pour le Sénégal. Le traité inclut une clause de préavis de six mois pour sa dénonciation, ce qui devrait permettre une transition ordonnée. Ce retrait s’inscrit dans un mouvement plus large de désengagement militaire français en Afrique. La France a déjà quitté le Mali, le Burkina Faso et le, ainsi que le Tchad où elle était présente depuis 1966. Plus récemment, la Côte d’Ivoire a annoncé que sa base militaire française passerait sous commandement ivoirien. Ces changements reflètent l’évolution des relations entre la France et ses anciennes colonies africaines, portée par l’émergence de dirigeants revendiquant davantage de souveraineté nationale. Le président Faye, élu le 24 mars, et son Premier ministre Sonko, nommé le 2 avril, avaient fait campagne sur la promesse de redéfinir les rapports avec l’ancienne puissance coloniale. Leur programme « panafricaniste de gauche » vise à renforcer l’indépendance politique et économique du Sénégal.
R.I.